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Le Monde, le 09/11/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
L’homme d’affaires turc, à l’isolement depuis un an à la prison de haute sécurité de Silivri à Istanbul, n’a toujours pas été mis en examen.
LETTRE D’ISTANBUL
« Pourquoi ? » est la question qui a été scandée aux autorités turques par un petit groupe d’intellectuels rassemblés face à la prison de haute sécurité de Silivri dans la lointaine périphérie d’Istanbul, samedi 3 novembre. Pourquoi l’homme d’affaires et mécène Osman Kavala est-il enfermé depuis plus d’un an à l’isolement sans mise en examen ?
La seule fois où le prévenu a vu un juge, c’était le 1er novembre 2017, deux semaines après son interpellation, lors de son placement en détention préventive. Selon les articles du code pénal cités sur son mandat d’arrêt, il aurait tenté de « modifier l’ordre constitutionnel » et de « renverser le gouvernement » par « la force ou la violence ».
Plus concrètement, la justice turque le soupçonne d’avoir trempé dans la tentative de putsch du 15 juillet 2016 et d’avoir financé les protestations anti-gouvernementales du printemps 2013 dans le parc Gezi au centre d’Istanbul.
Pas de preuve
Rien ne permet à ce jour d’étayer ces accusations, passibles de la réclusion à perpétuité. Surtout pas l’institution judiciaire, incapable, après douze mois d’instruction, de fournir la moindre preuve de sa culpabilité. « Une année d’enquête et le juge n’a rien, le dossier est vide », a résumé Köksal Bayraktar, l’un des conseils de M. Kavala, lors d’une conférence de presse organisée à Istanbul, le 31 octobre.
Les avocats sont d’autant plus perplexes qu’ils n’ont jamais vu la couleur de l’acte d’accusation. Toutes leurs requêtes se heurtent à un mur. La porte du magistrat instructeur leur est fermée, l’accès au dossier leur est interdit, les demandes de remise en liberté, plus d’une vingtaine en tout, ont été rejetées. « Nous sommes comme Don Quichotte quand il lutte contre les moulins à vent, nous ne savons pas qui nous avons face à nous », a déploré Me Bayraktar.
Membre fondateur du Conseil de l’Europe, signataire de la Convention européenne des droits de l’Homme, la Turquie a sombré dans l’arbitraire après le putsch manqué du 15 juillet 2016. Des purges massives ont été ordonnées, à l’issue desquelles 55 000 personnes ont été écrouées et 160 000 fonctionnaires ont été mis à pied sur décret. Aujourd’hui encore, les procès d’avocats, d’universitaires, de journalistes se succèdent à un rythme fou à tous les étages du palais de justice de Caglayan à Istanbul, où pour un tweet, un article ou la déposition d’un témoin anonyme, n’importe qui peut être envoyé en prison.
Dans le cas d’Osman Kavala, il n’est même pas question de procès. Inlassablement sa famille et ses proches se demandent sur quels orteils il a pu marcher pour mériter pareil traitement. Agé de 61 ans, cet intellectuel de bonne famille, né à Paris et éduqué à Manchester, n’a pourtant rien d’un dangereux criminel. L’essentiel de sa vie et de sa fortune, il l’a consacré à la promotion de la culture et du dialogue. Dès la fin des années 1990, il est devenu un acteur incontournable de la société civile turque. Avec Murat Belge, il a fondé Iletisim Yayinlari, l’une des plus grandes maisons d’édition du pays. En 2002, il a créé le fonds culturel Anadolu Kültür dans l’espoir de favoriser les contacts entre toutes les composantes de la société turque.
A Tutun Deposu, un centre d’exposition qu’il a ouvert dans un ancien dépôt de tabac au cœur du quartier stambouliote de Tophane, le tout Istanbul artistique et bohème défilait avec bonheur. Initiateur de la campagne de reconnaissance du génocide arménien de 1915, il a soutenu des actions mémorielles à travers tout le pays. Sans compter les ponts culturels qu’il a jetés entre la Turquie et l’Europe. Le jour de son interpellation, à l’aéroport d’Istanbul le 18 octobre 2017, il revenait d’ailleurs de Gaziantep, la grande ville située à 50 kilomètres de la frontière syrienne, où, en partenariat avec l’Institut Goethe, il travaillait sur un projet destiné aux réfugiés syriens.
Légaliste et modeste
« On essaie de comprendre pourquoi il a été arrêté. Nous n’attendons rien de l’Europe en revanche nous espérons un sursaut des autorités turques », ont déclaré ses avocats. Un recours a malgré tout été déposé à la Cour européenne de Strasbourg qui l’a déclaré recevable le 23 août. Mais Osman Kavala n’est pas un client facile. Modeste à l’extrême, il ne veut pas de publicité autour de sa personne.
Légaliste, il croit en la justice de son pays. C’est ce qui ressort du message qu’il a rédigé depuis sa cellule au 365e jour de son incarcération. Il y invite les autorités du pays à mettre fin aux détentions préventives injustifiées et à restaurer les libertés. « J’espère simplement que ma situation contribuera à faire comprendre tout le mal qui a pu être fait aux citoyens et au système judiciaire de la République turque par le système des détentions abusives. »
Une chose est sûre, sa détention a été approuvée au plus au niveau dans le cadre de la « révolution » en cours de réalisation dans la nouvelle Turquie d’Erdogan. La presse progouvernementale n’a d’ailleurs pas caché son enthousiasme lors de son arrestation.
« Kavala, tout comme Fethullah Gülen [le prédicateur accusé par M. Erdogan d’avoir fomenté le coup d’Etat], est un de ces soi-disant hommes de paix, humanistes, recrutés par l’Occident pour mener ses opérations en Turquie, écrivait ainsi Aydin Ünal dans le quotidien Yeni Safak du 23 octobre 2017. Le simple fait d’avoir pu toucher Osman Kavala est, en soi, une révolution (…), un coup porté à la culture occidentale, oppressive et impérialiste. »
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