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Le Monde, le 08/03/2016
Par Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)
Angela Merkel avec le premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le premier ministre néerlandais Mark Rutte à Bruxelles le 6 mars 2016. BART MAAT / AFP
L’Union européenne va-t-elle renoncer à ses valeurs pour en finir avec une crise des migrants qu’elle n’a jusqu’à présent pas su surmonter ? Lundi 7 mars, les 28 dirigeants réunis à Bruxelles n’ont pas été jusqu’à entériner le nouveau plan « germano-turc » consistant à renvoyer des Syriens, candidats à l’asile, de Grèce en Turquie. Et, plus généralement, à externaliser à Ankara le problème migratoire.
Mais les « principes » de « mesures audacieuses » concoctées dans la plus grande discrétion, la veille, par la chancelière Angela Merkel et le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, ont été clairement fixés dans une déclaration finale commune. Négocié pendant onze longues heures, le texte n’a pas rencontré d’opposition de principe, même si certains ont été gênés. Les dirigeants européens ont toutefois décidé de repousser la formalisation d’un véritable accord aux 17 et 18 mars, lors d’un nouveau conseil « spécial migrants ».
Qu’ont proposé concrètement la chancelière allemande et le premier ministre turc, avec la bénédiction de la Commission mais sans que M. Hollande, notamment, soit mis dans la boucle ? Il s’agit de renvoyer massivement des Syriens déjà présents dans les îles grecques, y compris certains qui y auraient déjà déposé une demande d’asile, vers la Turquie. Puis, sur la base « d’un Syrien admis pour un Syrien expulsé », d’acheminer ceux qui sont dans des camps en Turquie directement vers l’Europe, selon une procédure contrôlée, copilotée par les Nations unies.
Idée « juridiquement délicate »
Les retours se feraient…. Les retours se feraient sur une base non volontaire et seraient en partie opérés par Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières, et les autorités turques. » Cela prendra des semaines ou des mois, mais cela permettra, à terme, de construire un système où les réfugiés viendront en Europe de manière ordonnée, par des voies légales, soulignait un diplomate. Nous voulons en finir avec les gens qui se noient dans la mer Egée, avec le business des passeurs, nous avons enfin trouvé la solution qui va soulager la Grèce, car bientôt, plus personne n’arrivera dans le pays. »
Reste que cette » solution » mettrait fin à des années d’examen systématique et individualisé des demandes d’asile. Jusqu’à présent, la Commission répétait pourtant à l’envi que les droits des migrants devaient être respectés, que les demandes d’asile devaient être traitées individuellement… Elle avait d’ailleurs condamné l’instauration par l’Autriche, en février, d’un quota de demandeurs d’asile au motif qu’elle ne serait pas légale.
La plupart des autres dirigeants se sont cependant posé de sérieuses questions. Jusqu’à présent, il n’avait été question que de renvoyer les migrants économiques en Turquie, pas les Syriens auxquels Angela Merkel avait ouvert les bras. Ces refoulements massifs avaient amené des ONG à s’interroger sur leur légalité. Alors que dire des refoulements de Syriens… » C’est une idée de Merkel et du Néerlandais Mark Rutte. Juridiquement délicate, pratiquement compliquée « , souligne une source diplomatique. » Peut-on ramener massivement des réfugiés en Turquie ? Cela s’apparenterait à de la déportation. Trier les “retours” sur la base de la nationalité ? Pas sûr non plus « , souligne un diplomate expert de ces questions.
Cependant, personne n’a semblé contester le fond du projet. » Un point très important a été acté : la Turquie reprendrait les migrants et les réfugiés arrivés en Grèce, qui seraient donc réinstallés chez elle. Les Syriens en situation irrégulière seront aussi réadmis en Turquie « , a assuré le président François Hollande.
» Je ne connais pas encore les détails de cette stratégie, mais si elle contribue à lutter contre les trafiquants, il faut la soutenir « , avait, avant cela, déclaré Martin Schulz, le président du Parlement européen. Une prise de position étonnante de la part du président d’une institution qui s’incarne en gardienne des valeurs de l’Union mais que le social-démocrate allemand justifie en expliquant que » toute mesure qui brise l’activité des trafiquants doit être examinée « .
» 3 milliards gaspillés »
Les Européens semblent davantage gênés par les contreparties que réclame M. Davutoglu en échange du principe » 1 Syrien contre 1 Syrien « . Il veut 3 milliards d’euros supplémentaires d’ici à la fin 2018 pour aider les Syriens dans les camps turcs, en plus des 3 milliards déjà agréés (à grand-peine), ces dernières semaines. Mais surtout, il demande une libéralisation accélérée de la délivrance des visas aux Turcs pour l’espace Schengen : elle interviendrait d’ici à la fin juin, au lieu du mois d’octobre 2016, comme initialement fixé par le » plan d’action » signé par les Européens et Ankara en novembre 2015. Un plan qui visait, déjà, à réduire les flux de migrants et réfugiés arrivant dans l’Union mais resté jusqu’ici lettre morte.
La France a indiqué à plusieurs reprises qu’elle s’inquiétait d’une libéralisation qui serait » bâclée « . Le président tchèque Milos Zeman a évoqué » 3 milliards gaspillés « . Le gouvernement suédois veut consulter son Parlement. Les Chypriotes ont rappelé qu’ils s’opposaient à l’ouverture de chapitres de négociations supplémentaires dans le cadre du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. Et, dans les couloirs du Conseil, des diplomates déploraient » un sommet du n’importe quoi « , avec une solution discutable arrivée sur la table au dernier moment, sans préparation préalable. » Cela a ouvert la boîte de Pandore « , soulignait un diplomate.
La » méthode Merkel » est désormais critiquée. La chancelière avait acquis une autorité morale, à la fin de l’été 2015, avec sa politique d’accueil. Désormais, elle impose une solution que même le premier ministre hongrois, Viktor Orban, ne renierait pas… » L’erreur de Merkel a été de croire qu’il lui suffisait d’appuyer ce texte auprès de ses partenaires pour qu’il soit approuvé. C’est incompréhensible « , analysait, après coup, un diplomate d’un » petit » pays.
Limiter la casse en Allemagne
Dans l’immédiat, la chancelière va tenter de limiter la casse en Allemagne, où sa stratégie d’accueil est de moins en moins acceptée. Elle va y affronter des élections régionales dans le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et la Saxe-Anhalt, avec un risque à la clé pour son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Ces scrutins ont-ils pesé dans sa volonté d’obtenir à tout prix un accord à ce sommet finalement improductif ? » Je n’en ai pas tenu compte « , a-t-elle assuré lundi soir.
La chancelière est, en revanche, obsédée par la situation en Grèce, devenue un vaste » piège » à migrants et réfugiés après la quasi-fermeture de la » route des Balkans « , qu’ils empruntaient pour gagner l’Allemagne et la Suède. Mme Merkel craint que cette situation empêche le gouvernement Tsipras d’appliquer les réformes exigées par ses créanciers (dont l’Allemagne), en échange de leurs prêts…
Mme Merkel veut aussi envoyer un signal fort non seulement aux migrants économiques, mais aussi aux Syriens : il ne sert plus à rien qu’ils risquent leur vie à traverser la Méditerranée, il vaut mieux qu’ils attendent en Turquie, soit la fin de la guerre en Syrie, soit que le » corridor humanitaire » avec l’Union s’ouvre. La stratégie du dégoût en quelque sorte.
Le seul vainqueur de ce sommet aura été le premier ministre turc. Il est même parvenu à éviter toute critique, dans les conclusions de la réunion, sur la liberté de la presse alors que le journal d’opposition à grand tirage Zaman a été mis sous tutelle par le régime Erdogan à la fin de la semaine dernière. En position de force, M. Davutoglu s’est permis de souligner que son pays voulait être » la maison de toutes les victimes « . » Nous allons, poursuivait-il, continuer à travailler pour l’humanité et la dignité des réfugiés. Je suis un représentant d’une nation qui protège des femmes et des enfants. »
Il reste à savoir, désormais, si le plan » 1 Syrien contre 1 Syrien » sera seulement validé : il a, avant cela, fallu trois mois pour que les Européens parviennent à se mettre d’accord sur les 3 premiers milliards d’euros à verser à Ankara.
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