Le Point, le 09/03/2017
Source AFP
Angela Merkel a assuré que les discussions avec la Turquie se faisaient « sur la base de (leurs) valeurs, c’est-à -dire la liberté d’opinion, la liberté de la presse ».
« Rares sont les pays avec lesquels l’Allemagne a une relation aussi compliquée mais également aussi diverse qu’avec la Turquie », a relevé Angela Merkel. © CITIZENSIDE/S.A. Struck / Citizenside/ CITIZENSIDE/S.A. Struck
L’Allemagne fait un pas vers la Turquie. Jeudi 9 mars, la chancelière Angela Merkel a estimé qu’il ne fallait pas laisser Ankara « s’éloigner plus encore » de l’Allemagne. Une nouvelle fois, elle a jugé inacceptables les accusations de nazisme lancées par le président turc contre Berlin. « Aussi difficile que ce soit en ce moment, ça ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une partenaire au sein de l’Otan, s’éloigner plus encore », a-t-elle dit devant les députés alors que les tensions germano-turques sont très vives.
Après une semaine d’escalade diplomatique autour de l’annulation de meetings électoraux pro-Erdogan en Allemagne, la chancelière a une nouvelle fois insisté sur les valeurs démocratiques défendues par son pays. La Turquie a été ulcérée par les critiques allemandes sur les purges visant l’opposition et la presse depuis le putsch raté de juillet.
« Des pratiques nazies »
Elle a ainsi assuré que les discussions avec la Turquie se faisaient « sur la base de (leurs) valeurs, c’est-à -dire la liberté d’opinion, la liberté de la presse, la liberté d’expression et la liberté de réunion ».
Angela Merkel est aussi revenue à la charge après les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan et de certains de ses ministres qui ont accusé Berlin de recourir à des « pratiques nazies » pour empêcher les responsables turcs de faire campagne en Allemagne pour le oui au référendum du 16 avril sur l’extension des pouvoirs présidentiels. « Rares sont les pays avec lesquels l’Allemagne a une relation aussi compliquée mais également aussi diverse qu’avec la Turquie », a-t-elle relevé.
« Il est d’autant plus triste et déprimant que des membres du gouvernement turc et le chef de l’État aient tracé un parallèle entre la République fédérale et le national-socialisme » (l’idéologie nazie), a-t-elle martelé. « C’est tellement déplacé qu’on ne peut même pas sérieusement le commenter. » « Ça ne peut être justifié, même par une campagne électorale pour l’introduction d’un système présidentiel en Turquie », a ajouté la chancelière.
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