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Le Monde, le 04/01/2019
Par Marie Jégo, Istanbul, correspondante
Intitulée « Rêver le futur », une exposition propose aux Stambouliotes un voyage à travers les arcanes de l’art russe révolutionnaire. Une première en Turquie, qui ne cesse de resserrer ses liens avec la Russie après des décennies d’ignorance mutuelle.
LETTRE D’ISTANBUL
Coopération sécuritaire en Syrie, lancement du gazoduc Turkstream, construction d’une centrale nucléaire par Rosatom, le géant russe du nucléaire civil : la relation entre la Russie et la Turquie s’annonce « prometteuse », a prédit le président russe Vladimir Poutine lors des vœux de bonne année adressés à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Loin de se limiter aux domaines militaire et énergétique, le partenariat russo-turc englobe désormais la culture et c’est une première. Témoin de cette ébauche de diplomatie culturelle, l’avant-garde russe (1910-1934) tient en ce moment le haut de l’affiche au musée de l’homme d’affaires et mécène turc Sakip Sabanci à Istanbul. Le lieu est idyllique, les expositions itinérantes y sont de bonne qualité, et l’emplacement du musée est unique, niché au pied du parc Emirgan, une large trouée verte qui descend en pente vers la rive européenne du Bosphore.
Intitulée « Rêver le futur », l’exposition propose aux Stambouliotes amateurs d’art un voyage à travers les arcanes de l’art russe révolutionnaire. De cette période, les Turcs ne savent rien ou presque. Séparées par un mur invisible, à l’époque de la guerre froide surtout, la Russie et Turquie, les deux voisines de la mer Noire, se sont longtemps ignorées sur tous les plans, politique, scientifique, culturel.
« Je connais un peu Tolstoï, Gogol et Dostoïevski, sans forcément les avoir lus, comme tout le monde. En revanche je suis incapable de vous citer un seul des écrivains russes du XXe siècle et l’avant-garde russe m’était totalement inconnue jusqu’à ce que je visite cette exposition », reconnaît Bayram, un étudiant de l’université des beaux-arts Mimar Sinan, croisé au musée Sabanci.
Des œuvres longtemps « étrangères au reste du monde »
Les responsables du service de presse du musée Sabanci ne sont pas d’accord. « Il ne faut pas oublier qu’en raison des relations précaires existant entre le mouvement avant-gardiste et le pouvoir politique, surtout après les années 1930, ces œuvres sont restées tout simplement étrangères au reste du monde et ce pour un long moment. A une certaine époque, elles furent même perçues, y compris en Russie, comme des fardeaux embarrassants et quelque peu étrangers. »
Le parcours initiatique se fait sur plusieurs salles, où sont montrées les œuvres, toiles, dessins, installations, maquettes, films, des grands maîtres du modernisme russe, les peintres Vassili Kandinski, Kazimir Malevitch, Lioubov Popova, Olga Rozanova, Ivan Klioune, le photographe Alexandre Rodchenko, le sculpteur constructiviste Vladimir Tatline, le cinéaste Dziga Vertov (1896-1954) à la caméra toujours en mouvement.
Née des convulsions de l’histoire – première guerre mondiale, écroulement de l’empire tsariste, révolution de février puis d’octobre 1917, émergence de l’URSS –, la création artistique en Russie était alors en pleine effervescence, débordant d’énergie, osée, novatrice en diable.
Les artistes croyaient en l’avènement d’un monde nouveau dont ils se percevaient comme les principaux architectes. Bien décidés à bouter l’art hors des musées pour mieux le faire entrer dans la vie quotidienne, ils ne savaient pas que la machine soviétique et ses rouages (police politique, censure, purges, goulag) allaient finir par les broyer.
Leurs rêves se brisèrent en 1934, lorsque le stalinisme triomphant imposa le concept de « réalisme socialiste », voué à devenir le courant esthétique officiel de l’URSS totalitaire et fermée au reste du monde. Jugées « décadentes », les œuvres cubistes, constructivistes, futuristes, suprématistes furent alors reléguées dans les sous-sols des musées d’Union soviétique, quand elles ne furent pas détruites.
« Brûlure artistique »
Les œuvres exposées à Istanbul ont été prêtées par deux musées moscovites (le musée des Arts décoratifs et le musée des Arts multimédia) et aussi par le musée de Thessalonique en Grèce. Pour l’essentiel, elles proviennent de la collection réunie au fil des ans par George Costakis, le plus grand collectionneur d’art russe du XXe siècle, dont la saga est racontée entre les lignes de l’exposition.
Né à Moscou en 1913, ce Grec autodidacte se retrouva pris de passion pour le courant avant-gardiste russe le jour où il vit pour la première fois La Raie verte, un tableau peint par Olga Rozanova des années plus tôt, en 1917. Envoûté, il ressentit alors une « brûlure artistique », comme il le raconta par la suite.Employé de diverses ambassades (Grèce, Royaume-Uni, Canada) dans la capitale russe, l’homme avait accès aux dollars, une aubaine dans l’URSS des perpétuelles pénuries, ce qui lui permit de rassembler une immense collection.
Jugées « cosmopolites » et « décadentes » par le régime, les œuvres ne valaient pas grand-chose. En les acquérant, George Costakis contribua certainement à les sauver de l’oubli ou pire, de la destruction. Son appartement de l’avenue Verdnardski, dans le sud de Moscou, aux murs tapissés de toiles de Malevitch, Kandinsky, Rodchenko, Klioune, devint bientôt le rendez-vous d’illustres visiteurs, tels que le compositeur Igor Stravinsky et le peintre Marc Chagall.
Mais lorsqu’au début des années 1970, George Costakis, malade, demanda à quitter l’URSS pour s’installer en Grèce, les autorités soviétiques posèrent leurs conditions. Il ne pouvait partir que s’il laissait derrière lui 80 % de sa collection. Le collectionneur hésita, puis finit par s’incliner en 1977, emportant avec lui une infime partie des tableaux qu’il possédait. Dispersée depuis entre Moscou et Thessalonique, sa collection n’est que très rarement réunie, sinon pour quelques mois encore, jusqu’au 1er avril 2019 dans les salles du musée Sabanci.
« Rêver le futur : l’avant-garde russe Art et design »,
du 18 octobre 2018 au 1er avril 2019
au musée Sakip Sabanci, Emirgan Caddesi n°42 Sarriyer/Istanbul
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