Frontex a vécu, l’Agence européenne de gardes-frontières est née : elle devait être officiellement lancée, jeudi 6 octobre, à Kapitan Andreevo, à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie. Un moment qualifié d’« historique » par les responsables européens, qui espèrent ainsi atteindre un triple objectif : sauver l’espace sans passeport de Schengen, restaurer un semblant de cohésion entre les Etats membres de l’Union et contrôler plus efficacement ses frontières extérieures. Ils ne parviendront toutefois pas à faire oublier que la crise migratoire perdure en Méditerranée, comme en témoignent les épisodes dramatiques survenus récemment au large de la Libye et de l’Egypte.
La création du nouveau corps de gardes-frontières était, en tout cas, l’un des principaux points du plan d’action élaboré par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Dans son discours sur l’Union, le 14 septembre, il avait plaidé pour une mise en œuvre rapide de ce projet lancé en 2015, au plus fort de la crise des réfugiés. Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque, rassemblées au sein du groupe de Visegrad, militaient ardemment pour cette mesure, censée interdire l’entrée des migrants illégaux. Un haut responsable hongrois déclarait mi-septembre que « l’avenir de l’Europe » allait se jouer sur la question de la frontière turco-bulgare, l’un des points de passage pour les migrants tentant de gagner l’Europe.