La Turquie suspend des départements d’études françaises
Boursorama, le 10/05/2018
REUTERS
ANKARA (Reuters) – La Turquie a suspendu jeudi l’ouverture de nouveaux départements d’études françaises dans ses universités, a-t-on appris auprès du Conseil supérieur de l’éducation (YOK).
Seize départements déjà existants mais n’ayant pas encore admis d’étudiants ne seront pas autorisés à le faire, a précisé un responsable du conseil. Les 19 autres où des étudiants travaillent déjà ne sont pas concernés et continueront d’opérer sans modifications.
La décision survient dans un contexte de tension entre la Turquie et la France à la suite de la publication, le mois dernier, d’un « manifeste contre le nouvel antisémitisme ».
Cette tribune, signée par près de 300 personnalités parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, réclame notamment que « les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques ».
Le texte a suscité la colère du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a taxé les signataires d' »ignorance » et les a accusés de « ne pas être différents de Daech ». « Peu importe vos attaques contre ce qui est sacré pour nous, nous ferons de même. Nous ne sommes pas méprisables », a ajouté le président turc dans un discours.
(Gulsen Solaker et Tuvan Gumrukcu; Henri-Pierre André pour le service français)
.
Lire aussi
- Élections municipales : «Une victoire du camp Erdogan ancrerait la Turquie dans le conservatisme et le nationalisme»
- Turquie: à l'approche du scrutin, les élections municipales suscitent peu d'engouement
- Turquie : Les poursuites des fonctionnaires impliqués dans les décès des tremblements de terre n'avancent pas
- Turquie : enjeux et défis des municipales
- Roissy : une manifestation contre l’expulsion d’un Kurde vers la Turquie dégénère, trois blessés