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Libération, le 03/06/2017
Par Charlotte BelaichÂ
A Istanbul, en avril. Photo Alkis Konstantinidis. Reuters
Le parti communiste assure que le Parti égalité justice, qui présente 52 candidats aux législatives, est une «officine officieuse de l’AKP». Il s’inscrit en tout cas dans le sillage de réseaux militants pro Erdogan qui répondent à la stratégie de ce dernier vis-à -vis de la diaspora turque.
La Turquie s’invite-t-elle dans les législatives par le biais de candidats ?
Près de 8000 candidats se bousculent au portillon du Palais-Bourbon. Des LR, des LREM, des PS, des FI… et des «divers». C’est sous cette étiquette que sont rangés les 52 candidats du Parti égalité justice (PEJ). Début mai, dans un communiqué intitulé «Législatives : halte à l’ingérence de la Turquie», le PCF a attiré l’attention sur ce microparti fondé et conduit par des Français d’origine turque. «Par l’intermédiaire du Parti Égalité Justice, officine officieuse de l’AKP en France, le président RT Erdogan entend peser sur les élections législatives françaises afin de créer des groupes de pression pour relayer sa politique dictatoriale», assurait ainsi le parti de Pierre Laurent, qui précisait avoir demandé l’ouverture d’une enquête au ministère de l’Intérieur.
Apparu lors des départementales de 2015, le PEJ a fait son nid à Strasbourg, où se concentre une diaspora turque qui, en France, représente 325 000 personnes. Sur le site du parti, rien sur l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, ou sur le président Recep Tayyip Erdogan. Le PEJ, peut-on lire, veut simplement «dire non à la fracture sociale» et «faire de la politique autrement», alors que «la diversité n’est pas représentée dans le gouvernement». Contacté, son président réfute tout lien avec le gouvernement turc. «On essaie de nous diaboliser parce qu’on dérange. Le PCF n’a pas de preuves», assure Sakir Colak, qui ajoute songer à un dépôt de plainte pour diffamation.
Contre le «positionnement libertin» de la société
Côté programme, on oscille entre des promesses classiques, type «réserver des marchés publics aux PME PMI», et des propositions plus inédites, comme «un moratoire» sur la loi sur la laïcité. Dans son manifeste – disparu du site mais que nous avons pu retrouver –, le PEJ promet aussi de revenir sur la loi sur le mariage homosexuel et assure qu’il luttera «contre le positionnement libertin de la société actuelle pour pouvoir revenir à la cellule familiale traditionnelle».
Un peu plus loin, la Turquie pointe finalement le bout de son nez. «La Turquie reste un atout économique et stratégique pour l’Union européenne», peut-on lire dans un paragraphe qui fait la promo de l’adhésion d’Ankara. Un détour sur les comptes Facebook des candidats investis par le parti montre aussi assez clairement leur soutien à la politique d’Erdogan, allié à une légère obsession pour le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, bête noire classée «terroriste» par Ankara) et/ou les partisans de Fethullah Gülen, chef religieux en conflit ouvert avec Ankara. Murat Yozgat, prétendant à l’Assemblée lors d’une législative partielle à Strasbourg il y a un an, écrivait ainsi après la tentative de coup d’Etat en Turquie, fomentée, selon le pouvoir, par les gulénistes : «Que la peine de mort soit rétablie d’urgence. Que les membres du Fetö [le réseau des gulénistes à l’étranger, ndlr] soient démasqués sans exception et pendus devant le peuple. Que cela serve d’exemple.»
Interrogé sur ces marques de soutien, Sakir Colak, le président du PEJ, évacue la question d’un «je ne vais pas faire la police». Juste avant le référendum constitutionnel turc, qui a octroyé plus de pouvoir à Erdogan, lui-même expliquait dans le Monde que «la Turquie est plus démocratique qu’on ne le croit». Et ce, alors que le gouvernement a pris la mauvaise habitude d’étouffer toute voix contestataire.
«Liens avec l’extrême droite»
«Le PEJ prend des positions en fonction de la Turquie et de ses intérêts et non de l’intérêt des citoyens. C’est un véritable problème», juge Muharrem Koç, directeur de l’Astu, une association strasbourgeoise qui aide à l’intégration des populations originaires de Turquie.
La proximité idéologique mise de côté, c’est surtout le réseau dont est issu le PEJ qui pose question, et en particulier ses relations avec le Cojep. Cette association, qui se présente comme «une ONG internationale qui opère dans le domaine des droits de l’homme» est, selon tous les connaisseurs de la question interrogés par Libération, très proche du gouvernement turc.
Franck Fregosi a étudié l’association à ses débuts. «Je m’y suis intéressé parce qu’il y avait un peu comme une légende noire de Cojep : on parlait de liens avec l’extrême droite, d’organisation à caractère religieux», raconte ce spécialiste de l’islam en France, professeur à Sciences-Po Aix-en-Provence. Il découvrira que cette «légende noire» ne relève pas seulement du fantasme. «Le Cojep a été créé en 1992 à Belfort. A l’époque, ils avaient le même siège que le Milli Görüs. Il y avait entre eux un lien tout à fait direct qu’ils ont ensuite voulu faire disparaître». Organisation islamique et politique aux accents nationalistes, le Milli Görüs, dont un certain Erdogan est issu, n’est pas ce qu’on trouve de plus progressiste. Fondée au début des années 70 par Necmettin Erbakan, ancien Premier ministre turc, elle s’est exportée, notamment en Allemagne, où les renseignements généraux la considèrent comme islamiste fondamentaliste.
En 1996, alors qu’à Belfort les services de l’Etat commencent à s’interroger sur le Cojep, l’association migre à Strasbourg. En déménageant, elle ne fait pas pour autant peau neuve. Ali Gedikoglu, son président actuel, s’illustre encore régulièrement par ses saillies pro AKP. Après la tentative de coup d’Etat, il écrivait par exemple sur Twitter, au sujet des sympathisants supposés des putschistes : «Où que vous les voyiez, crachez au visage de tous ceux qui éprouvent de la sympathie pour ces bâtards… !!!»
Selon un fonctionnaire du Conseil de l’Europe, au sein duquel le Cojep a réussi à décrocher un statut «participatif», décerné à certaines associations, cette propension à relayer le discours officiel turc est constitutive de l’organisation. «Ils adoptent systématiquement les positions du gouvernement turc. Depuis le coup d’Etat, à chaque session de l’Assemblée, ils organisent avec des membres de l’AKP présents au Conseil des événements en marge, en soutien au gouvernement», raconte-t-il. Selon lui, le Cojep a d’ailleurs été admis au Conseil de l’Europe grâce à l’insistance des autorités turques.
Interrogé, Sakir Colak, le président du PEJ, assure que son mouvement n’a «pas de liens directs avec le Cojep». L’association est pourtant propriétaire du site du parti, et responsable de sa publication. Ali Gedikoglu, qui la préside, se retrouve d’ailleurs sur de nombreuses photos prises lors d’événements organisés par le PEJ et publiées sur son compte Facebook. Quant à Sakir Colak, il a été conseiller juridique de l’association. «Je n’étais pas dans les statuts», tente-t-il de justifier, alors qu’un document du Cojep le présente comme tel. «On essaie d’œuvrer dans différentes associations», poursuit-il en guise de défense, lâchant au passage avoir également travaillé pour le Ditib, association dépendant du ministère des Affaire religieuses turcs.
Comme lui, beaucoup de candidats sont passés par le Cojep, et y restent encore parfois. Un exemple : Ramazan Ipek, candidat aux législatives sous l’étiquette du PEJ, est également directeur des relations Turquie-UE pour l’association. «Ce sont les mêmes personnes dans les organigrammes», assure à Libération un spécialiste de l’immigration turque qui préfère rester anonyme.
Entrisme
Certaines d’entre elles se sont d’ailleurs déjà frottées à la politique, sous des bannières plus traditionnelles. «Très vite, les membres du Cojep ont pris langue avec les partis locaux pour négocier des places, notamment à Strasbourg avec le PS, puis avec l’UMP, quand la majorité a changé, raconte Franck Fregosi. Pour les partis, c’était un moyen de jouer la diversité.» Et pour le Cojep, une façon de faire entendre sa voix. Comme le rappelle Rue89 Strasbourg, Saban Kiper, ancien cadre de l’association élu conseiller municipal PS en 2008, a par exemple œuvré au partenariat scellé en 2010 entre Strasbourg et Kayeseri, bastion de l’AKP, malgré les réticences de certains élus, qui y voyaient «une prise symbolique des conservateurs turcs».
En 2014, pour les municipales, les membres du Cojep mettent de côté l’entrisme pour créer leur structure, le Mouvement citoyen de Strasbourg. C’est ce parti qui donnera naissance au PEJ. «Ils se présentent à toutes les élections depuis 2011. Ils s’implantent partout, regrette le député du Bas-Rhin Eric Elkouby, qui nous a fait parvenir une lettre qu’il a envoyée au ministère de l’Intérieur le 4 mai pour faire part de son inquiétude.
«Ambassadeurs»
Ce soutien, Erdogan le travaille. «Il garde une mainmise sur les immigrés pour s’en servir dans l’intérêt du pouvoir, explique Muharrem Koç, de l’Astu. Il leur assigne comme une mission, leur dit « Vous êtes des ambassadeurs ».» Ces «ambassadeurs», en retour, espèrent acquérir une forme de notoriété auprès du gouvernement turc.
«Depuis qu’Erdogan et ses ministres sont venus en France, on a l’impression qu’ils ont décidé d’abattre les cartes», explique par ailleurs le spécialiste qui préfère ne pas donner son nom. En mars, alors que l’Allemagne, le Danemark et la Suisse avaient annulé une série de meetings et de conférences d’officiels turcs, visant à convaincre les Turcs de l’étranger de voter oui au référendum pour renforcer les pouvoir d’Erdogan, la France a notamment accueilli à Metz le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusolgu. Deux ans plus tôt, à Strasbourg, c’est Erdogan qui était venu haranguer la foule lors d’un meeting «contre le terrorisme».
La responsabilité de la France va d’ailleurs bien au delà de cet événement, estime Muharrem Koç. «Parce qu’on crée des clivages sur des questions identitaires, qu’on regarde ces immigrés comme si c’était des invités, on permet à Erdogan de se servir d’eux.»
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