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Le Figaro, 27/09/2018
Par Delphine Minoui
ENQUÊTE – La Turquie, qui développe depuis dix ans une diplomatie d’influence au Moyen-Orient, n’hésite pas à employer la force pour en préserver les acquis.
C’est la fierté du pouvoir islamo-nationaliste turc. Un outil efficace au service de son influence politique et religieuse. Voilà maintenant dix ans que la Turquie de l’AKP mise activement sur un soft power à la fois moderne, panislamique et néo-ottoman pour étendre sa toile hors de ses frontières. Au début du mois de mai 2018, le ministre turc des Affaires étrangères en fit encore l’autopromotion en affirmant que la Turquie «est le pays qui fait le meilleur usage du soft power dans le monde». Devant un parterre d’étudiants de l’université Aydin d’Istanbul, Mevlüt Çavusoglu cita en exemple le succès de la compagnie aérienne Turkish Airlines – plus de 250 destinations internationales au compteur – et de l’incontournable Tika (Agence turque de coopération et de coordination), troisième pourvoyeuse mondiale d’aide au développement, derrière l’USAID américaine et son homologue chinoise. La preuve qu’aucun secteur n’échappe aujourd’hui à cette diplomatie d’influence à la turque…
Réseau de diplômés arabes
«La culture en est l’un des principaux piliers», rappelle Jana Jabbour, auteur de l’ouvrage La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente (éditions CNRS, 2017). Pour cette spécialiste de la Turquie, le soft power turc relève d’une réorientation évidente du pays vers le Moyen-Orient, à l’heure où il s’éloigne de l’Europe. «Avec les instituts culturels et linguistiques Yunus Emre (du nom d’un illustre poète soufi), ou encore les différentes bourses d’études offertes aux étudiants des pays arabes, la Turquie a développé depuis des années un véritable réseau de diplômés arabes. De retour au pays, ils mettent en place des associations d’amitié avec la Turquie et deviennent à leur tour des acteurs du soft power turc», constate Jana Jabbour.
Mais ce sont les fameux feuilletons télévisés turcs qui s’avèrent être les vecteurs les plus efficaces de l’influence d’Ankara. Entre thrillers politiques, séries romantiques oscillant entre tradition et modernité et grandes épopées glorifiant le passé ottoman, il y en a pour tous les goûts. «Les séries historiques, traduites en arabe et très regardées, permettent de ressusciter les heures de gloire de l’Empire ottoman et, par là même, celles du leadership turc et sunnite sur la région», relève Jana Jabbour. Ce phénomène audiovisuel, fruit de productions privées, sert indéniablement les intérêts de l’État turc – lequel ne se gêne d’ailleurs pas pour intervenir s’il juge nécessaire de restaurer son propre récit. «Le gouvernement s’est ainsi autorisé à censurer un épisode de la série culte Le Siècle magnifique ( voir vidéo ci-dessous), consacrée à Soliman Ier, dans lequel l’image du sultan avait été jugée trop libertine», observe la politologue.
Comprendre les origines du soft power turc, c’est se replonger dans les écrits d’un homme, Ahmet Davutoglu. L’ex-ministre des Affaires étrangères (2009-2014), devenu ensuite premier ministre (2014-2016), est le théoricien d’une réorientation de la Turquie comme modèle d’influence sur la région. Son credo: en finir avec le statut de «pays déchiré» et se détourner de l’occidentalisme pour retrouver une certaine aura régionale basée sur une double identité turque et islamique. En témoignent les différentes initiatives menées en direction des minorités turkmènes d’Irak, de Syrie ou encore du Liban.
Tests ADN et mosquées
«Le soft power, qui passe aussi par l’humanitaire, s’illustre par l’aide au développement. Dans le village turkmène d’Aydamoun, au Liban, l’agence de coopération Tika a développé les infrastructures garantissant un accès à l’eau et à l’électricité. Elle a également mis en place des tests ADN gratuits en coopération avec le Croissant-Rouge pour prouver aux populations locales leurs origines turques», note Jana Jabbour. Ces initiatives vont de pair avec la rénovation de vestiges de l’Empire ottoman, y compris dans les Balkans, autre terrain de prédilection du soft power turc, où la Diyanet, l’Autorité religieuse, s’implique activement dans la construction de nouvelles mosquées. Elles font également écho au désir croissant du président Recep Tayyip Erdogan de s’ériger en protecteur de tous les musulmans persécutés – Ouïgours, Rohingyas birmans – et en défenseur de la cause palestinienne.
«On s’éloigne du concept de puissance bienveillante, moderne et civile.
Aujourd’hui, la Turquie utilise les canaux ouverts par le soft power comme instrument de pression plus que d’influence»
Dorothée Schmid
Mais les ambitions du chef de l’État turc, réélu en juin dernier, ont aussi leurs limites. En témoigne la faillite du «modèle turc», tel qu’il fut activement promu lors des révolutions du printemps arabe de 2011, à renfort de publications et de séminaires de formation. Car Ankara doit composer avec les fiertés et les sensibilités locales, comme le montre l’échec d’Ankara à convaincre le parti islamiste tunisien Ennahda d’imposer le turc comme langue obligatoire dans les établissements scolaires tunisiens. Autre revers cuisant pour l’AKP: la scission consommée, depuis le putsch raté de juillet 2016, avec ses ex-alliés gülenistes, auxquels les pro-Erdogan avaient délégué le soft power éducatif.
Depuis, les autorités turques démultiplient les appels à faire fermer collèges et lycées de la confrérie, très prisés par les élites, notamment dans les Balkans et en Afrique. À l’occasion, elles n’hésitent pas à faire pression sur les autorités locales comme lors de l’arrestation puis l’extradition, en mai dernier, de six Turcs «gülenistes» résidant au Kosovo. Des méthodes qui se généralisent à d’autres voix jugées dissidentes: au mois de février, le conseil municipal de Sarajevo a ainsi renoncé à nommer «citoyen d’honneur» le célèbre écrivain et Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk sur demande express d’Ankara.
«On s’éloigne du concept de puissance bienveillante, moderne et civile. Aujourd’hui, la Turquie utilise les canaux ouverts par le soft power comme instrument de pression plus que d’influence», observe Dorothée Schmid, responsable du programme «Turquie et Moyen-Orient» à l’Ifri. Pour elle, le retour progressif au hard power signale aussi les nouvelles orientations du pays. «Depuis l’engagement des forces armées turques en Syrie, on est revenu à une diplomatie de la force. Pour tenir son rang au Moyen-Orient, Ankara doit devenir une puissance militaire active», remarque la chercheuse.
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