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Marie Jégo
Le Monde – 13/11/2014
A Yirca, le 9 novembre 2014. Des habitants tentent de replanter des oliviers après l’arrachage, dans la nuit du 6 au 7 novembre de plusieurs centaines d’arbres par la société Kolin, qui prévoit d’y construire une centrale à charbon.
Pendant plus de deux semaines, les villageois de Yirca, un village de la région de Manisa, tout près de la mer Egée, ont monté la garde jour et nuit dans leurs champs, bien décidés à empêcher la destruction de leurs oliviers.
Même si les oliveraies ne leur appartenaient plus, préemptées quelques mois plus tôt par la société Kolin chargée de construire une nouvelle centrale aucharbon, il leur était difficile de se résoudre à l’idée que leurs « arbres de vie » – le nom de l’olivier en turc –, source de revenus non négligeables des familles de Yirca depuis des générations, allaient être arrachés. La production d’huile d’olive est la principale ressource de la région avec le charbon. La petite bourgade est située non loin de la ville de Soma, où 301 mineurs ont péri, victimes d’un incendie le 13 mai.
Le sort des oliviers de Yirca s’est joué en cinq heures, dans la nuit de jeudi 6 au vendredi 7 novembre. Tout a commencé jeudi lorsque les gardes de sécurité de la société Kolin, se substituant aux forces de l’ordre, ont menotté puis enfermé dans un cabanon quatre agriculteurs contestataires. Les gendarmes ont fait le reste, incitant les autres à aller voir ailleurs.
Pollutions multiples
A minuit, six bulldozers sont entrés en action, déracinant 6 000 oliviers. L’opération a suscité la consternation des villageois, irrités par le projet de centrale concocté par le gouvernement et réalisé par Kolin. Cette société du BTP, réputée proche des islamo-conservateurs au pouvoir, est impliquée dans maints chantiers pharaoniques, dont celui du troisième aéroport d’Istanbul.
La construction de la nouvelle centrale à charbon à Yirca, où deux autres fonctionnent déjà , s’inscrit dans le plan d’action économique prévu par le gouvernement pour voler au secours de la croissance en déclin (8 % en 2011, contre 3,3 % pour 2014 selon les prévisions officielles) d’ici à 2018.
Impossible de réaliser le « grand bond » voulu par le premier ministre Ahmet Davutoglu sans réduire la dépendance énergétique du pays. La construction de 75 nouvelles centrales thermiques est prévue, dont 21 fonctionnant au charbon, qui s’ajouteront aux dix-sept existantes.
Pour les alimenter, le pays brûle déjà 17 000 tonnes de charbon par jour. Il en faudra bien davantage lorsque les nouvelles centrales seront mises en service. Treize doivent être construites entre Bartin et Zonguldak, dans la région de la mer Noire, dans des paysages de rêve, notamment à proximité d’Amasra, la « Dubrovnik » de Turquie, à 200 km d’Istanbul. Pour le moment, le projet de centrale à Amasra a été gelé.
A Yirca, en Turquie, le 9 novembre 2014. La société Kolin a commencé à arracher des centaines d’oilviers sur plusieurs hectares pour construire un centrale à charbon.
« Potentiel énorme d’énergies renouvelables »
Le gouvernement veut mettre les bouchées doubles, indifférent au fait que le charbon est un grand émetteur de gaz à effet de serre, sans compter la pollution de l’air et des mers. Dans un rapport publié en 2013, des chercheurs de l’université Bülent Ecevit de Zonguldak déplorent le fonctionnement des centrales existantes, citant le stockage non écologique des déchets, tout comme le pompage d’eau de mer en grande quantité pour le refroidissement, qui est ensuite rejetée, encore chaude, dans la mer Noire. Selon le rapport, les émanations de fer, de cobalt et d’arsenic sont quatre fois plus importantes en Turquie qu’en Europe.
« Avoir recours au charbon est une aberration dans un pays qui jouit en moyenne de 330 jours de soleil par an », souligne Devin Bahceci, militant de Greenpeace Turquie. « Notre potentiel en énergies renouvelables, solaire, éolienne, est énorme, mais les pouvoirs publics misent sur le charbon, un très mauvais choix. Cela signifie que nous serons prisonniers du charbon pour les quarante ans à venir », renchérit Ümit Sahin, expert en questions climatiques à l’université Sabanci d’Istanbul.
L’industrie turque est certes devenue beaucoup plus gourmande en électricité ces dernières années, mais il est aussi question d’exporter, notamment vers l’Europe. « En 2014, le réseau turc s’est conformé aux standards européens », rappelle le chercheur.
Les écologistes s’interrogent sur le bien-fondé du charbon. Dans quelle mesure le pays peut-il prétendre à la modernité économique avec une politique énergétique digne du XIXe siècle ?
Ressentiment des agriculteurs
Leur voix n’est guère entendue. Et pourtant, Greenpeace, qui s’était constitué partie civile aux côtés des villageois de Yirca, a marqué un point lorsque le Conseil d’État a décidé de suspendre le projet de construction de la centrale.
Le malheur est que la décision est tombée vendredi 7 au matin, douze heures après que les arbres ont été coupés, ce qui a renforcé le ressentiment des agriculteurs. « La société Kolin a été prévenue à l’avance de la décision du Conseil d’État, c’est pour cela qu’ils se sont empressés d’arracher les arbres », a déploré sur Twitter Mustafa Akin, le maire de Yirca.
« La décision du Conseil d’État peut être perçue comme une victoire mais il y a le risque que Kolin parvienne malgré tout à se réapproprier les terres. Un projet de loi sur les oliveraies est actuellement en cours d’examen au Parlement et risque de bouleverser la donne », rapporte l’écologiste Devin Bahceci.
Si le texte est adopté, la construction sera autorisée sur les oliveraies de moins de deux hectares et demi – 90 % des exploitations en Turquie. Actuellement, aucun site industriel ne peut voir le jour à moins de trois kilomètres d’une oliveraie, mais tout pourrait changer, « grand bond » oblige.
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