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La Libération, le 09/09/2015
Par Marc Semo
Dans le QG incendié du parti prokurde turc, le HDP, ce mercredi, à Ankara. Photo Adem Altan. AFP
Les attaques de militants nationalistes contre les locaux du HDP et d’un grand quotidien critique à l’égard du pouvoir risque de faire monter d’un cran la tension entre les rebelles du PKK et le président Erdogan.
La Turquie prise dans l’engrenage de la violence
Les attaques de plus de 128 sièges du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) par des militants nationalistes et des partisans du parti au pouvoir, qui ont aussi dévasté la rédaction du grand quotidien d’information Hürriyet, marquent un nouveau tournant dans la stratégie de la tension attisée par le président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Ces attaques apparemment bien organisées se veulent des réponses à l’intensification des opérations des rebelles kurdes turcs du PKK qui ont tué en deux embuscades trente soldats et policiers depuis dimanche. «La situation est en train de devenir totalement incontrôlable et risque d’échapper au Président qui continue ses surenchères dans ses discours, martelant aux électeurs « ou vous donnez à mon parti la majorité absolue permettant l’instauration d’un régime présidentiel ou c’est le chaos »», analyse Ahmet Insel, universitaire auteur de la Nouvelle Turquie d’Erdogan.
«Guerre voulue par le palais»
La reprise du conflit entre les autorités d’Ankara et la guérilla kurde depuis la fin juillet s’explique avant tout par les ambitions politiques de Recep Tayyip Erdogan qui, élu triomphalement président dès le premier tour avec 50,8 % des suffrages, n’a pas réussi lors des législatives du 7 juin à obtenir même la majorité simple pour former un gouvernement. D’où ce nouveau recours aux urnes, comme l’impose la Constitution, pour le 1er novembre. Celui que ses adversaires surnomment «le nouveau sultan» cherche à toujours plus cliver l’opinion pour inciter l’électorat islamiste et nationaliste à faire bloc autour de l’AKP. Et c’est dans le cadre de cette stratégie qu’il a délibérément rallumé la question kurde – entre 15 % et 20 % de la population – et la guerre avec le PKK qui, depuis 1984, a fait plus de 40 000 morts. Le déclic de la crise avait été un attentat le 20 juillet à Suruç, dans le Sud-Est à majorité kurde mené par l’Etat islamique (EI), auquel le PKK a répondu en assassinant deux officiers de police, action revendiquée en outre explicitement par cette organisation toujours classée comme terroriste aussi bien par les Etats-Unis que par l’Union européenne. Les autorités d’Ankara ont alors lancé des frappes aériennes massives contre le PKK en Irak du Nord, en même temps qu’elles annonçaient que leurs aviations participeraient aux bombardements contre l’EI en Syrie après des mois d’ambiguïtés. Mais la cible principale, aussi bien par des vagues d’arrestations que des opérations, était et reste les structures de la guérilla kurde.
Le processus de paix entamé à l’automne 2012 par des négociations directes entre des représentants d’Erdogan et le chef de la guérilla kurde, Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 1999, est désormais moribond. Le pari des autorités est aussi de mettre en difficulté le parti prokurde légal HDP (Parti démocratique des peuples), longtemps simple vitrine politique du PKK mais devenu le parti de toutes les diversités qui avait réussi pour la première fois lors du scrutin de juin à franchir la barre des 10 % et qui, avec 13 % des voix et 80 députés, a empêché l’AKP d’avoir une majorité. Mais son jeune leader, Selahattin Demirtas, a réussi à garder un cap politique clair, sans se renier et sans s’aligner sur le PKK, dénonçant la «guerre voulue par le palais» et se légitimant même comme force crédible de gouvernement en acceptant de participer, à la différence des deux autres partis d’opposition, le CHP (gauche) et le MHP (ultranationaliste), au gouvernement technique qui administre le pays jusqu’au scrutin. Contrairement aux espoirs du pouvoir, le HDP continue dans les sondages à se maintenir à son score de juin. Il est donc probable que l’AKP n’ait toujours pas de majorité après l’élection de novembre.
«C’est la nuit de cristal d’Erdogan»
Le chef de l’Etat turc, à la fois paniqué et pris par son «hubris» d’un régime présidentiel largement rejeté par les électeurs, se lance donc dans une fuite en avant et la surenchère. Ces manifestations qui ont dégénéré en attaques violentes en sont le signe clair. L’assaut contre le grand quotidien Hürriyet, honni par le pouvoir pour ses critiques, a été directement mené aux cris de «Dieu est grand» par des militants des organisations de jeunesse de l’AKP, avec la présence d’un député. Le vice-Premier ministre, Numan Kurtulmus, n’en a pas moins au nom du gouvernement «condamné les auteurs de ces incidents». Les activistes nationalistes étaient aussi omniprésents dans ces cortèges. Mardi soir, pour la seconde soirée consécutive, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes et notamment à Ankara pour dénoncer «les terroristes du PKK». C’est au même moment qu’une centaine de nervis se sont rendus au siège central du HDP, dont ils ont incendié une partie. Dans d’autres endroits comme à Alanya, dans le Sud, le bâtiment de ce parti a été totalement brûlé. Le HDP a recensé en tout plus de 400 attaques contre leurs locaux ou contre de simples militants. «C’est la nuit de cristal d’Erdogan», a accusé le député du HDP Ertugrul Kürkçü, en référence au grand pogrom ordonné par les nazis contre les Juifs en 1938. Il n’y a eu jusqu’ici qu’une seule victime, un jeune Kurde poignardé, mais il y a un risque bien réel que les violences s’étendent ces prochains jours.
Jusqu’ici, tous les protagonistes de ce bras de fer avaient évité de commettre l’irréparable. Le PKK a centré ses opérations contre l’armée et la police, faisant en deux mois une centaine de victimes dans leurs rangs. Le parti prokurde HDP a évité d’appeler à des manifestations de rue qui pourraient devenir incontrôlables. Le pouvoir organisait la répression et menait des opérations contre la guérilla mais évitait de mobiliser ses partisans pour attaquer les ennemis du leader. «Le plus préoccupant, ce sont ces violences des nationalistes et des partisans du pouvoir contre les Kurdes, même s’il y en avait déjà eu dans les années 90 au plus fort de la guerre dans les zones où l’extrême droite est forte», relève Ahmet Insel qui, comme nombre d’intellectuels turcs, est d’autant plus inquiet qu’il ne voit pas d’issues à cette crise : «Après s’être lancés dans une telle surenchère, Erdogan et l’AKP ne peuvent pas reculer, surtout avant les élections, sans être accusés par l’extrême droite de céder devant le PKK. La guérilla kurde, pour sa part, n’a aucune raison de ralentir ses opérations alors qu’elle s’affirme toujours plus clairement comme la force hégémonique du mouvement kurde.» Plusieurs zones du Sud-Est, à majorité kurde, sont en outre plongées dans des situations de guerre, comme la ville de Cizré, placée sous couvre-feu. Il sera très difficile d’organiser le 1er novembre des élections législatives dans cette partie du pays.
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