La Turquie a lancé dimanche un gigantesque coup de filet contre des membres présumés de l’Etat islamique. Quelque 400 suspects ont été arrêtés dans une série de raids de la police dans tout le pays. Les opérations ont été menées dans une dizaine de villes turques, en commençant par Ankara où 60 personnes, des étrangers pour la plupart, ont été arrêtées dans quatre quartiers de la capitale.

 

Environ 150 suspects ont été arrêtés à Sanliurfa et 47 à Gaziantep, deux villes du sud-est du pays, proches de la frontière avec la Syrie où des jihadistes sont implantés. A Izmir et Istanbul, les personnes arrêtées sont soupçonnées de préparer des attentats, selon l’agence progouvernementale Anadolu.

 

«Cellules dormantes»

Depuis le massacre du Nouvel An à Istanbul qui avait fait 39 morts, en majorité des touristes arabes, dans une boîte de nuit huppée, les services de sécurité turcs ont intensifié leurs opérations contre les réseaux jihadistes sur leur territoire. L’arrestation le 16 janvier de l’auteur présumé de cet attentat revendiqué par l’EI les a mis sur la piste de plusieurs «cellules dormantes» dans le pays.

Décrit par les médias turcs comme «un mine d’informations», Abdulgadir Masharipov, de nationalité ouzbek, aurait révélé ses contacts avec des membres de l’EI, notamment dans la paisible région de Bursa, à l’ouest de la Turquie. Les interrogatoires de celui qui est surnommé «le boucher d’Istanbul» par la presse turque avaient permis au bout de 48 heures l’arrestation d’une trentaine de suspects, originaires de différents pays d’Asie centrale. Parmi ceux-là, un ressortissant du Tadjikistan, présenté comme le chef du réseau, aurait fait la liaison entre le tueur d’Istanbul et la direction de l’EI en Syrie.

 

COMMUNICATION

La campagne d’arrestations de ce week-end en Turquie contre les membres présumés de l’Etat islamique est annoncée avec un luxe de détails et de chiffres fournis par les services de sécurité aux médias. Elle vient compléter la communication de l’armée turque ces derniers jours sur l’élimination de dizaines de combattants de Daech dans le nord de la Syrie, dans le cadre de l’opération «Bouclier de l’Euphrate».

Cette offensive menée avec des groupes de rebelles syriens est à la peine depuis quelques semaines autour de la place forte d’Al-Bab où les forces de l’EI résistent. Mais le gouvernement turc veut réaffirmer le message de la guerre tous azimuts qu’il mène désormais contre le terrorisme.