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Courrier International, le 04/05/2018
par AHVAL – LONDRES
ÉCONOMIE – TURQUIE
Obnubilé par les prochaines élections, le pouvoir mise tout sur la croissance, au risque de mettre l’économie en surchauffe et de provoquer une crise de confiance, affirme cette économiste turque.
L’armure de l’état d’urgence [en vigueur depuis le coup d’État avorté du 15 juillet 2016] forgée spécialement pour le pouvoir et son allié du MHP [extrême droite] leur donne un sentiment de protection, mais aucune institution, aucun individu, aucun groupe n’a plus confiance en l’avenir. Or l’économie repose sur la confiance. Les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers, cherchent la sécurité et la confiance que procure le droit. Le consommateur, lui, veut être certain que son travail, son revenu, sont solides et pérennes.
Il est illusoire de se figurer que la confiance peut demeurer intacte et que l’économie peut rester saine sur le long terme dans un pays ou tous ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir sont qualifiés de terroristes et de traîtres à la patrie.
13 000 millionnaires ont fait leurs valises
Toutes les enquêtes sur la confiance des acteurs économiques, y compris celles diligentées par la banque centrale, montrent une très forte baisse. D’après les chiffres de la banque centrale, pour la première fois dans l’histoire de la Turquie, le solde des investissements directs est négatif : au mois de février, pour 511 millions de dollars qui sont entrés dans le pays, 779 millions en sont sortis.
La fin de l’âge d’or
Et ce n’est pas tout. Au cours des trois dernières années, plus de 70 % des grandes marques internationales ont mis fin à leur présence en Turquie. Et 13 000 millionnaires turcs ont fait leurs valises. Le déficit de notre balance courante ne cesse de se creuser, selon les estimations, il atteindra 60 milliards de dollars à la fin de l’année. Le gouvernement ne parvient pas à soutenir suffisamment les exportations, tandis que le volume des biens importés ne cesse ne croître.
La dévalorisation de la monnaie est un autre problème. Chaque baisse du cours de la livre a de graves conséquences sur l’économie réelle [hors secteur financier]. Par exemple, en janvier 2018, la position de change [différence entre les dettes et les créances en devises] du secteur réel de l’économie était déficitaire de 221 milliards de dollars, ce qui était alors l’équivalent de 841 milliards de livres turques. Aujourd’hui, la même somme représente 920 milliards de livres. Soit une différence de 78,3 milliards. La chute de la monnaie crée ainsi des charges financières insupportables pour les entreprises.
Nous ne sommes pas face à des problèmes conjoncturels mais bien face à une crise systémique. Malheureusement, plutôt que d’affronter cette vérité en face, ceux qui dirigent ce pays préfèrent voir – ou en tout cas présenter – ces problèmes comme le résultat de quelque complot des puissances étrangères.
Pire encore, le gouvernement s’imagine que mettre l’accent sur la croissance de l’économie, alors qu’elle ne repose sur rien, permettra d’éviter la crise. [Le PIB a progressé de 7,4 % en 2017, tiré par le crédit et la consommation]. Ils appuient sur l’accélérateur d’une économie qui va dans le mur. Combien de temps encore avant l’impact ?
Donner un peu d’air à certaines entreprises
Mais cela ne préoccupe guère le ministre de l’Économie [Nihat Zeybekci] et le président [Recep Tayyip Erdogan], obnubilés par les échéances électorales [des élections présidentielle et législatives auront lieu, de manière anticipée, le 24 juin].
Venons-en à ce plan de relance économique qui vient d’être annoncé. Ce plan [de 137 milliards de livres, soit 27 milliards d’euros] consiste uniquement à donner un peu d’air à certaines entreprises, en rognant sur les dépenses de la fonction publique. Il n’est nullement destiné à transformer l’économie de façon structurelle, comme il le faudrait. Le pire est que, comme l’a annoncé le ministre de l’Économie, les entreprises qui vont bénéficier de ce coup de pouce seront choisies une à une par le président de la République. Autant dire que le critère de sélection sera uniquement politique. Ce qui n’est pas vraiment de nature à renforcer la confiance des acteurs de l’économie, au contraire.
Une carotte dans les mains du pouvoir
D’ailleurs l’annonce de ce plan n’a pas eu de résultats importants. Ni sur la Bourse ni sur les cours de la monnaie. Il semble que, dans une économie devenue aussi fortement dépendante des financements extérieurs et face à l’érosion de la confiance induite par l’état d’urgence, la marge de manœuvre du président soit limitée.
La confiance est également dégradée par la gestion du fonds souverain [créé en 2016] : contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, ce n’est qu’une carotte dans les mains du pouvoir, qui utilise la richesse nationale pour venir en aide aux entreprises qui lui sont proches.
La seule action mise en œuvre par ce fonds dans lesquels ont été placés nos plus précieux écus a été, par l’intermédiaire de la banque [contrôlée par l’État] Ziraat Bankasi, de consentir un prêt sur dix ans de 700 millions de dollars, sans remboursement pendant les deux premières années, au groupe Demirören, afin de lui permettre de racheter Dogan [le dernier grand groupe de presse d’opposition].
Alors que les entreprises turques font face à des difficultés de financement grandissantes, il n’est venu à l’idée de personne d’utiliser le fonds souverain pour leur venir en aide. Pourtant, dans de nombreux pays, les fonds de ce type ont servi de bouclier face à la crise.
Les institutions internationales comme la Banque mondiale, le FMI ou l’OCDE classent depuis plusieurs années la Turquie parmi les économies les plus fragiles. Si, au lieu de qualifier ces avertissements de “jeu maléfique des puissances qui veulent nous détruire”, on avait profité des jours plus cléments pour renforcer les bases de l’économie, nous ne serions pas aujourd’hui en train de grommeler qu’ils “essayent de nous faire plier en faisant chuter notre monnaie”.
La plus grande prison du monde pour les journalistes
Si on cherche les causes de la chute de la livre turque, peut-être peut-on les trouver dans le fait que la Turquie est devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes, qu’avec 70 000 étudiants emprisonnés, elle peut aussi prétendre être la plus grande université carcérale, que les règles de droit internationalement reconnues ne s’y appliquent pas, et qu’en conséquence, sa réputation sur la scène internationale s’est détériorée ?
Personne d’autre que nous ne doit être tenu pour responsable de la crise systémique que nous devons affronter. Elle est notre œuvre, et je crains que, contrairement à la crise de 2001, on ne puisse pas, cette fois, compter sur une aide massive de l’étranger.
Nesrin Nas
Née en 1958 dans la ville conservatrice et commerçante de Kayseri.
Elle a enseigné l’économie à l’université de Marmara
avant de travailler dans des institutions financières internationales.
En 1999, elle est élue députée du Parti de la mère patrie (Anap),
une formation libérale et conservatrice qu’elle dirigera brièvement de 2003 à 2004.
SOURCE
AHVAL
Londres
ahvalnews.com
Ahval est un site d’information dédié à l’actualité turque en anglais, turc et arabe.
Il est en service depuis le 1er novembre 2017.
Le site est dirigé par Yavuz Baydar, journaliste connu en Turquie et qui a fui le pays
après la tentative de coup d’État de juillet 2016.
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