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Le Monde, le 25/10/2017
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Analyse. A Washington comme à Berlin, prendre ses distances avec l’encombrant allié turc est devenu primordial. Et côté turc, recoller les morceaux de la relation n’est pas la priorité du président Recep Tayyip Erdogan, explique la correspondante du « Monde » à Istanbul.
« Le 8 octobre, John Bass, l’ambassadeur américain à Ankara, décidait de suspendre l’essentiel de la délivrance de visas américains sur le sol turc. Quelques heures plus tard, les autorités turques ripostaient en décidant de faire la même chose » (Photo : conférence de presse de John Bass à Ankara, le 11 octobre). STRINGER / REUTERS
Analyse.
La crise des visas entre les Etats-Unis et la Turquie révèle à quel point la relation s’est dégradée entre la « petite Asie » et ses partenaires traditionnels. A Washington, comme à Berlin, prendre ses distances avec l’encombrant allié turc est devenu primordial. L’évacuation d’Incirlik, la grande base aérienne américaine du sud de la Turquie, que Berlin a désertée à l’été 2017 en retirant ses soldats et ses avions Tornado, est de plus en plus évoquée outre-Atlantique.
Recoller les morceaux de la relation n’est pas la priorité du président Recep Tayyip Erdogan. « Nous n’avons plus besoin de vous !, a-t-il tonné à l’endroit des Etats-Unis, puis de l’Union européenne, jeudi 12 octobre. Tout est de la faute de l’ambassadeur ! » Une allusion à la décision prise, le 8 octobre, par John Bass, l’ambassadeur américain à Ankara, de suspendre l’essentiel de la délivrance de visas américains sur le sol turc. Quelques heures plus tard, les autorités turques ripostaient en décidant de faire la même chose. Depuis, les portes des consulats sont closes.
Etudiants, sportifs, touristes, hommes d’affaires se retrouvent empêchés de voyager. L’Américain désireux de venir en Turquie pourra toujours entamer ses démarches depuis le Canada ou le Mexique, le Turc devra aller en Grèce, en Géorgie ou en Bulgarie. En revanche, la porte est grande ouverte pour les Russes et les Iraniens, exemptés de visa en Turquie. C’est un résumé du changement de pied voulu par M. Erdogan en politique étrangère, quand les alliés traditionnels de la Turquie se retrouvent traités en ennemis.
Paranoïa ambiante
Sur le terrain syrien, il est clair que la Turquie et les Etats-Unis, alliés au sein de l’OTAN, sont devenus antagonistes. Ankara n’a pas de mots assez durs pour condamner l’aide militaire accordée par Washington aux milices kurdes syriennes YPG. Unanimement reconnues comme les plus efficaces dans la lutte contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), les YPG restent perçues en Turquie, et pas seulement par M. Erdogan, comme des « terroristes » affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc depuis plus de trente ans.
L’organisation du référendum d’indépendance dans la région autonome kurde d’Irak du Nord (KRG) n’a fait que renforcer la paranoïa ambiante autour d’un hypothétique complot américano-israélien en vue de la création d’un Etat kurde au Moyen-Orient. Le traumatisme du traité de Sèvres est vivace. Jamais ratifié, ce traité, qui consacrait le dépeçage de l’Empire ottoman par les puissances occidentales en 1920, demeure obsessionnel dans l’imaginaire turc.
L’ALLIÉ AMÉRICAIN EST DÉCRIT COMME LE VÉRITABLE INSTIGATEUR
DU PUTSCH RATÉ DES 15-16 JUILLET 2016
Vu du palais présidentiel de Bestepe, tous les malheurs qui s’abattent sur le pays ou autour sont à mettre au compte des Etats-Unis. Surtout, l’allié américain est décrit comme le véritable instigateur du putsch raté des 15-16 juillet 2016. « La tentative de coup d’Etat n’était pas le seul fait des gülenistes, il s’agissait avant tout d’une intervention bien réelle des Etats-Unis en Turquie », écrit Ibrahim Karagül, l’éditorialiste fétiche des islamo-conservateurs, dans le journal pro-gouvernemental Yeni Safak du 10 octobre.
L’élite politique est en proie à la déraison. On a ainsi entendu récemment Melih Gokçek, le maire islamo-conservateur d’Ankara, dont la démission a été réclamée par le président Erdogan, affirmer que les Etats-Unis étaient derrière les secousses sismiques ressenties cet été dans la région de la mer Egée. Un an après le soulèvement d’une partie de l’armée, qui a failli faire vaciller le pouvoir du « reïs » (« le chef », le surnom de M. Erdogan), l’implication américaine est devenue la clef de voûte du récit officiel, et ceci pour une bonne raison.
Gros poisson de la coopération bilatérale
En accablant les Etats-Unis, l’élite cherche à faire oublier sa part de responsabilité dans le putsch. Car après tout, si le mouvement Gülen a réussi à infiltrer toutes les institutions de l’Etat, l’armée en tête, c’est bien parce que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002, lui a ouvert grand les portes.
Sans cette grille de lecture, impossible de comprendre l’origine de la crise des visas. Ainsi, lorsque l’ambassade américaine décide, le 8 octobre, de réduire la délivrance des visas, elle le fait en réaction à l’inculpation de Metin Topuz, un employé turc du consulat américain à Istanbul, et à celle à venir d’un deuxième employé turc du consulat, lesquels se retrouvent accusés par la justice turque d’avoir « espionné » pour le compte du mouvement Gülen.
BIEN DES TURCS SONT, DEPUIS LONGTEMPS,
CONVAINCUS DE L’IMPLICATION DE LA CIA DANS LES COUPS D’ETAT MILITAIRES
QUI ONT ÉBRANLÉ LE PAYS ENTRE 1960 ET 1980
M. Topuz n’est pas n’importe qui. Depuis de longues années, l’homme jouait le rôle d’officier de liaison entre les services américains en charge du trafic de drogue et leurs homologues turcs. En inculpant un gros poisson de la coopération bilatérale, la Turquie conforte la thèse officielle d’un complot mis au point depuis les couloirs de la Maison Blanche. Le discours anti-américain continue de séduire de larges pans de la population, ce qui, dans la perspective de la présidentielle de 2019, est un point important pour le président Erdogan, qui espère ainsi renforcer sa popularité érodée.
Bien des Turcs sont, depuis longtemps, convaincus de l’implication de la CIA dans les coups d’Etat militaires qui ont ébranlé le pays entre 1960 et 1980. Remise au goût du jour, cette vieille antienne s’avère payante, à en juger par le sondage publié au printemps 2017 par le Pew Research Center, un centre américain de recherches. Interrogés sur leur vision de leur partenaire au sein de l’OTAN, 72 % des Turcs interrogés disent se sentir menacés par « le pouvoir et l’influence américaine dans le monde ». Ils n’étaient que 44 % à penser de même en 2013. C’est tout dire.
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