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La Croix, le 02/02/2021
La politique, au service de la religion ? (7/10)
« La Croix » analyse des aspects de la tradition musulmane qui compliquent l’insertion de l’islam dans notre société.
Aujourd’hui, le lourd héritage de l’imbrication entre politique et religieux. En créant la République turque, Mustafa Kemal Atatürk impose une laïcité qui est en réalité une soumission de la sphère religieuse au pouvoir politique. Aujourd’hui, le président Erdogan puise abondamment dans le registre islamique mais dans une perspective surtout nationaliste.
Anne-Bénédicte Hoffner
En matière de symboles, Recep Tayyip Erdogan a la main lourde. Chaque année, le 26 août, il célèbre la bataille de Manzikert qui vit, en 1071, l’armée byzantine mise en déroute par celle du sultan seldjoukide Alp Arslan. La vidéo postée cette année sur son compte Twitter offre comme d’habitude une reconstitution plus ou moins fantasmée des combats, sur fond d’ « Alla h akbar » et autres slogans galvanisants.
Sans craindre les anachronismes, elle s’achève par une entrée triomphale dans la basilique Sainte-Sophie, tout juste retransformée en mosquée. Et comme si l’allusion ne suffisait pas, le nouvel homme fort d’Ankara « salue » dans le même message « la Kizil elma », l’idéologie de « la pomme rouge » alors en vogue dans l’Empire ottoman et qui lui fixait trois objectifs : la conquête de Constantinople, de Vienne, et enfin de Rome.
Les derniers mois ont porté à son paroxysme la confrontation avec les dirigeants européens. Insultes, boycott, confrontation entre navires dans la mer Méditerranée : le président turc s’est laissé aller à toutes les outrances pour mettre en scène son rôle de raïs (chef suprême), défenseur des intérêts du peuple turc et du monde musulman.
Pour Recep Tayyip Erdogan, tous les moyens sont bons pour se maintenir au pouvoir jusqu’aux festivités du centenaire de la République turque en 2023 : la diplomatie, les opérations militaires extérieures, la religion. Il n’en a pas toujours été ainsi. Issu de l’islam politique, il a d’abord fait le choix de s’en éloigner pour créer le Parti de la justice et du développement (AKP) : en 2002, il assurait accepter les règles de la démocratie parlementaire, la structure laïque de l’État et poursuivre l’adhésion à l’Union européenne. Lors de sa victoire aux élections l’année suivante, certains, dans le monde arabe, lui reprochaient d’avoir abandonné l’idéal islamiste pour « satisfaire aux Occidentaux », quand d’autres croyaient voir émerger là enfin un « modèle » de démocratie islamique…
Vingt ans plus tard, le « modèle » a tourné court. Fragilisé politiquement par une tentative de coup d’État en 2016 puis par un échec électoral aux municipales en 2019, confronté au retournement de l’économie longtemps florissante, Recep Tayyip Erdogan a oublié ses idéaux démocratiques. Désormais, dans son projet de « nouvelle Turquie », « islamisme et nationalisme font bon ménage », selon la formule du politologue Bayram Balci.
Autrefois confinée à la sphère privée, la religion est désormais bien présente dans l’espace public, pendant le mois du Ramadan notamment. Et la direction des affaires religieuses (Diyanet), puissante administration chargée de payer les imams et de contrôler leurs prêches, est passée directement sous la coupe du président. Septième budget de l’État par son importance, elle assure la diffusion de l’islam turc partout dans le monde – et notamment en Europe.
« À la fin des années 1990, on pensait que, si les islamistes prenaient le pouvoir, la Diyanet disparaîtrait » , se souvient Jean Marcou, enseignant-chercheur à Sciences-Po Grenoble. « Or elle n’a pas disparu. Au contraire, elle s’est renforcée et a pris une dimension religieuse qu’elle n’avait pas jusque-là . » En juillet 2020, alors qu’un décret du Conseil d’État turc vient de décider de la réouverture de la basilique Sainte-Sophie au culte musulman, le président de la Diyanet, Ali Erbas, y prononce le premier prêche, sabre à la ceinture.
Recep Tayyip Erdogan s’est bien gardé de remettre en question la laïcité « à la turque » parce qu’elle sert ses intérêts. « Inspirée par la Révolution française et sa mise au pas du clergé, elle n’a jamais signifié la séparation de la sphère religieuse et de l’État : seulement la soumission de la première au second », rappelle Samim Akgönül. Pour cet historien et politologue, maître de conférences à l’université de Strasbourg, seul le discours change : « Autrefois, l’État poussait la société à se séculariser de manière autoritaire et l’appareil religieux tenait le même propos. Aujourd’hui, l’État pousse à la désécularisation et l’appareil religieux suit. Et cela peut encore changer demain. »
En revanche, même enrichi d’une criminalisation du blasphème et surtout malmené dans son application au quotidien face à tous ceux – opposants, militants des droits de l’homme ou avocats – que les autorités perçoivent comme une menace, le droit séculier est demeuré en place : nulle place pour la charia en Turquie, pas même en matière de droit personnel, contrairement à la situation qui prévaut dans le monde arabe. Le mariage est resté une institution civile, que les muftis sont autorisés désormais à célébrer.
Plus que la fin de la laïcité, la situation actuelle marque donc, pour Jean Marcou, « une nouvelle étape dans l’évolution des rapports entre État et religion en Turquie depuis l’Empire ottoman » . « En réalité, Erdogan est plus ottomaniste qu’islamiste au sens de proche des Frères musulmans », estime-t-il. « Ce qui l’intéresse dans l’islam turc, c’est la dimension nationaliste plus que religieuse. Idem pour la « oumma  » , la communauté musulmane dans le monde : elle l’intéresse à condition que les Turcs la dirigent ! »
L’histoire de l’« erdoganisme » est loin d’être achevée. Tout le monde s’interroge déjà sur la manière dont l’homme fort d’Ankara célébrera le centenaire de la République et l’héritage de son encombrant prédécesseur…
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