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Libération, le 21/01/2020
Manifestation de soutien au mathématicien Tuna Altinel, le 19 novembre 2019, devant le palais de justice de Balikesir. Photo Yasin Akgul. AFP
Tuna Altinel sera jugé le 24 janvier pour «propagande pour une organisation terroriste» car il a participé, en France, à une soirée consacrée au massacre de Cizre perpétré en 2016 par les forces de sécurité turques.
Une fois de plus, la liberté d’expression est en procès en Turquie. Le 24 janvier 2020, Tuna Altinel sera en jugement à Balikesir. Accusé de «propagande pour une organisation terroriste», ce mathématicien, maître de conférences habilité à l’université Claude-Bernard Lyon-I, encourt une peine de une à sept années et demie de prison. Fonctionnaire en France, de nationalité turque, il est retenu dans son pays depuis le 12 avril 2019 : on lui a confisqué son passeport à l’aéroport d’Istanbul lorsqu’il venait rendre visite à ses proches pendant les vacances de printemps. Puis il a été arrêté le 10 mai, incarcéré et poursuivi pour une supposée «appartenance à un groupe terroriste» (le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie). Il passera presque trois mois en prison, avant d’être libéré le 30 juillet après une première audience. Certes, on ne lui interdit pas alors de quitter le pays, mais on ne lui rend pas son passeport. C’est lors de la deuxième audience, le 19 novembre, que le chef d’accusation est réduit à la simple «propagande» (et non plus «appartenance»). Il s’apprête donc à vivre vendredi prochain la troisième et dernière audience de son procès.
Ce procès vient après beaucoup d’autres. Depuis quatre ans, la répression sévit contre les Universitaires pour la paix : en janvier 2016, ces femmes et ces hommes (dont Tuna Altinel) avaient rendu publique une pétition protestant contre la violence d’Etat qui commençait à frapper aveuglément les villes kurdes du pays. Face aux menaces alors proférées par le président Erdogan, en solidarité, un second millier de signataires avait rapidement rejoint le premier. Les agressions commençaient aussitôt, et bientôt des licenciements, d’abord dans les universités privées, avant une série de décrets, à partir de l’été 2016, limogeant, parmi des dizaines de milliers d’autres fonctionnaires, des centaines d’Universitaires pour la paix. Exclusion du marché du travail, et pour la plupart privation de leur passeport : c’est une forme de mort civile. En outre, plus de 700 ont été poursuivis en justice, sous le même chef d’accusation : «propagande pour une organisation terroriste». Tous les procès se terminaient par des condamnations à des peines allant jusqu’à la prison ferme.
Or, la Cour constitutionnelle turque a rendu le 26 juillet 2019 une décision importante qui devait mettre fin à ces poursuites : la plus haute juridiction du pays a qualifié de «violation de leur liberté d’expression» la condamnation de neuf Universitaires pour la Paix, exigeant même leur indemnisation. Le 6 septembre est ainsi tombé le premier acquittement. Etait-ce pour autant la fin des persécutions ? Nullement. Ces universitaires n’ont retrouvé ni leur passeport ni leur emploi. Leur bannissement social n’est pas terminé. Autrement dit, en Turquie, le pouvoir continue de vouloir réduire au silence toute critique. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre, depuis qu’on lui a pris son passeport, la pression exercée sur cet universitaire, de la prison au procès.
Sur quoi repose l’accusation ? Le 28 février 2019, l’association Amitiés Kurdes Lyon-Rhône-Alpes, dont Tuna Altinel est membre, organisait une soirée intitulée : Cizre, histoire d’un massacre – perpétré par les forces de sécurité turques début 2016, au cours de la guerre menée contre la guérilla urbaine kurde, qui est devenu le symbole des exactions commises au nom de la lutte contre le terrorisme. Cet événement se tenait avec la permission de la préfecture de Lyon dans une salle de la mairie de Villeurbanne. Tuna Altinel y servait d’interprète à l’intervenant, Faysal Sariyildiz, un ancien député du HDP (Parti démocratique des peuples) qui avait été témoin de ces événements. Il faut le souligner, à la différence du PKK, qui est une organisation armée, non seulement le HDP opère tout à fait légalement, mais en outre, c’est le troisième parti politique de Turquie. Ainsi, traduire les propos du témoin d’un massacre d’Etat suffit à s’exposer à des poursuites pour «propagande pour une association terroriste». L’intimidation politique continue bel et bien aujourd’hui.
On pourrait même dire qu’elle redouble, si l’on songe que notre collègue vit depuis plus de vingt ans en France et que cette réunion publique, accueillant un ancien député, s’est tenue en France dans des conditions parfaitement légales. On aurait pu croire Tuna Altinel à l’abri, d’autant plus qu’il est fonctionnaire dans notre pays ; or, il n’en aura rien été. Tel est bien le message que veut envoyer l’Etat turc : nul ne saurait lui échapper, même à l’étranger – comme on l’avait déjà vu en 2017 avec l’arrestation en Espagne de deux opposants, Hamza Yalçin et Dogan Akhanli. Il s’agit bien, une fois de plus, de «violations de la liberté d’expression». Contre cette atteinte aux droits fondamentaux, nous demandons instamment aux autorités françaises de faire entendre leur voix auprès de leurs homologues en Turquie. Il faut que Tuna Altinel soit acquitté, et que son passeport lui soit restitué – condition nécessaire pour pouvoir reprendre ses cours à Lyon. Il importe de se mobiliser aujourd’hui en solidarité avec notre collègue : il en va de la liberté d’expression, soit un enjeu démocratique, en Turquie comme en France.
Par Les membres du bureau de l’association Solidarité avec les universitaires pour la paix et Défense des droits humains en Turquie (SUP-DDHT) : Etienne Balibar, Hamit Bozarslan, Çagla Caglar, Claude Calame, Vincent Duclert, Selim Eskiizmirliler, Eric Fassin, Isabelle Saint-Saëns, Engin Sustam, Mehmet Tuncel.
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