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Le Figaro, le 21/09/2017
Par Nicolas Barotte
Au fil d’une campagne électorale polarisée à l’extrême, le divorce ne cesse de s’approfondir entre la communauté turque et son pays d’adoption.
Dans les rues de Duisbourg, des femmes de la communauté turque font leur courses. – Crédits photo : WOLFGANG RATTAY/REUTERS
À Kottbusser Tor, le cÅ“ur du Berlin multikulti, on trouve la campagne trop longue. Mais pour l’avant-dernier jour de campagne, vendredi, l’association des Turcs de Berlin TBB y a prévu une grande action de mobilisation. Elle compte distribuer des cartes postales écrites en turc pour appeler à se déplacer aux urnes. Environ 1 million de personnes d’origine turque ont le droit de vote en Allemagne et la communauté turque de Berlin compte quelque 200.000 habitants. Apolitique, le TBB ne leur donne aucune consigne, sauf «de faire en sorte que des partis populistes comme l’AfD aient moins de chances». La progression de l’extrême droite est l’une des préoccupations majeures de la communauté immigrée. «C’est pourquoi vous devez aller voter, même si vous n’êtes pas très satisfait de la politique des partis traditionnels», lit-on. C’est une façon de contourner le problème habilement.
«Cette polarisation extrême du débat touche évidemment les Turcs allemands, qui se trouvent écartelés»
Ayse Demir, responsable au TBB
En août, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, emporté dans sa surenchère antigermanique, a appelé les Turcs d’Allemagne à boycotter la CDU, le SPD ou les Verts, «ces ennemis de la Turquie». La surenchère s’est poursuivie début septembre quand Angela Merkel, poussée par Martin Schulz, a proposé de mettre un terme aux négociations d’adhésion d’Ankara à l’Europe. «Cette polarisation extrême du débat touche évidemment les Turcs allemands, qui se trouvent écartelés», observe Ayse Demir, responsable au TBB, en constatant que le divorce s’approfondit entre la communauté turque et son pays d’adoption. «Les tensions ont commencé avec la reconnaissance par l’Allemagne du génocide arménien en juin 2016», dit-elle. «Mais je ne crois pas qu’ils se laisseront influencer par les appels au boycott ou par les déclarations de campagne», veut-elle croire.
Leur participation sera plus faible
Rien n’est moins sûr. «Pourquoi est-ce que des politiques allemands se permettent de donner des leçons à notre président?», se demande, agacé, Mehmet, qui tient un petit commerce dans un quartier de Berlin. «Erdogan a fait de bonnes choses pour la Turquie. On le critique, mais il faut de l’autorité dans un pays. Trop de liberté, ce n’est pas bon. Vous voyez, en Allemagne, ils ont fait passer le mariage gay…» Mehmet n’ira pas voter dimanche. «Merkel sera réélue», dit-il.
Pour l’institut de recherche Data4U, la participation électorale des Turcs d’Allemagne sera «plus faible» qu’à la normale. Bien qu’Angela Merkel soit la cible privilégiée de Recep Tayyip Erdogan, qui l’a accusée de «pratiques nazies», c’est le SPD qui souffrira le plus du boycott. Issus de l’immigration des «travailleurs invités» des années 1970, la communauté turcophone vote largement à gauche, à 64 % pour les sociaux-démocrates lors du dernier scrutin.
« La communauté turque est divisée en Allemagne comme elle l’est en Turquie.»
Cansel Kiziltepe, députée SPD de Kreuzberg-FriedrichÂshain depuis 2013
«J’espère que ça va rester ainsi», lâche spontanément Cansel Kiziltepe, en marge d’une fête de quartier à Berlin. Députée SPD de Kreuzberg-Friedrichshain depuis 2013, elle a besoin de faire le plein des voix pour être réélue. «La communauté turque est divisée en Allemagne comme elle l’est en Turquie. Depuis la tentative de putsch de juillet 2016 et l’appel au boycott d’Erdogan, c’est devenu plus tendu», raconte-t-elle en mettant en cause «une minorité» militante pro-Erdogan.
Les onze députés sortants du Bundestag d’origine turque mènent des campagnes difficiles. Ils en parlent sur un groupe WhatsApp qu’ils ont créé pour échanger leurs expériences. «J’ai reçu des menaces: sur les réseaux sociaux, par e-mails ou encore dans la rue. Des gens me disent qu’ils ne voteront pas pour moi, que j’ai trahi notre peuple», poursuit Cansel Kiziltepe. D’autres gardent le silence. «Il y a aussi de la retenue. Beaucoup de Turcs craignent d’être entourés d’agents du gouvernement d’Ankara», dit-elle. Il y a quelques mois, Cem Özdemir, la tête de liste des Verts aux élections, a aussi confié qu’il ne prenait plus le taxi à Berlin, où beaucoup de conducteurs sont d’origine turque. «La police me l’a déconseillé», a-t-il raconté.
Un électorat qui se radicalise
«L’ambiance s’est détériorée», confirme à plusieurs centaines de kilomètres Cemile Giousouf. La jeune femme est députée de la CDU à Hagen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. De nationalité gréco-allemande, elle est aussi d’origine turque. «Mes affiches sont régulièrement abîmées dans la rue. Je suis visée: les autres affiches sont intactes.» Comme sa collègue du SPD, elle peine à garder le contact avec une frange de l’électorat qui se radicalise. «Je dis aux jeunes, ce n’est pas Erdogan qui va vous aider pour trouver un emploi en Allemagne. Mais bon, ils ont parfois le sentiment d’être des citoyens de seconde classe en Allemagne. Recep Tayyip Erdogan parle à leurs tripes. Il fait de la politique émotionnelle. En Allemagne, on est plus rationnel.»
«Je pensais que les discussions avec l’Europe rendraient le pays plus démocratique. Des Kurdes sont ainsi rentrés au Parlement»
Cemile Giousouf, députée de la CDU à Hagen
Cemile Giousouf n’est pas emballée par la proposition d’Angela Merkel de mettre un terme aux négociations d’adhésion de la Turquie. «Je pensais que les discussions avec l’Europe rendraient le pays plus démocratique. Des Kurdes sont ainsi rentrés au Parlement», observe-t-elle en soulignant qu’elle avait toujours été isolée au sein de la CDU. Depuis la tentative de putsch avorté de juillet 2016 et la reprise en main du régime, elle doute. À gauche, Cansel Kiziltepe s’est elle aussi résignée. «Mais Erdogan ne restera pas toujours au pouvoir», veut-elle croire. En attendant, elle ne se rend plus en Turquie: «On me l’a déconseillé», dit-elle à regret.
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