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Le Monde, le 20/06/2019
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
La perte de la ville, dirigée par les islamo-conservateurs depuis 1994, représenterait, lors de l’élection municipale du 23 juin, un revers majeur pour le pouvoir en place.
Dimanche 23 juin, pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Stambouliotes se rendront aux urnes afin d’élire leur maire. Le précédent scrutin, organisé le 31 mars, s’était achevé par la victoire inattendue d’Ekrem Imamoglu, le candidat de l’opposition unie (Parti républicain du peuple, CHP), sur son rival Binali Yildirim, un ancien premier ministre proche du président Recep Tayyip Erdogan, pour le parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
Une victoire acquise d’une courte tête – 13 000 voix – soit l’équivalent d’un petit quartier résidentiel de l’ancienne capitale ottomane, 16 millions d’habitants, dont 10,5 millions d’inscrits sur les listes électorales. Chagriné par la perte d’Istanbul, son fief et sa ressource depuis 1994, l’AKP a déposé plusieurs recours devant le Haut Comité électoral (YSK) qui a fini par annuler le scrutin pour en convoquer un nouveau dimanche 23 juin.
Le duel entre les deux compétiteurs, Imamoglu, 49 ans, et Yildirim, 64 ans, a envahi les autoroutes et des grandes avenues, où leurs affiches de campagne rivalisent de promesses. Yildirim promet 10 gigabytes gratuits pour tous les utilisateurs d’Internet, une réduction de 10 % sur la facture de gaz et une prime aux jeunes mariés. Imamoglu propose entre 6 000 et 12 000 livres turques par an (de 900 à 1 800 euros) aux familles dans le besoin et envisage l’ouverture de crèches.
Comme le jour et la nuit
Sur le terrain, les deux candidats sont comme le jour et la nuit. Autant Ekrem Imamoglu, qui a enchaîné les meetings à un rythme effréné ces derniers jours, aime aller au contact avec la foule, arpenter la scène, haranguer le public, autant Binali Yildirim, homme austère et réservé, préfère rester dans l’ombre. Pas de meetings mais des rencontres à caractère quasi confidentiel, comme celle qu’il a eue le 30 mai à Istanbul avec des représentants de la confrérie religieuse Ismaïl Aga, grande pourvoyeuse de voix en faveur de l’islam politique.
Il faut bien aller chercher les voix des 1,7 million d’électeurs qui ne se sont pas exprimés le 31 mars. Il s’agirait, pour la plupart, de déçus de l’AKP, mécontentés par la perte de leur pouvoir d’achat depuis que la monnaie locale, la livre turque, a perdu environ 40 % de sa valeur par rapport au dollar entre 2018 et aujourd’hui.
Seule ombre au tableau, les sondages prévoient sa défaite, en recul de 2 à 9 points sur son rival Ekrem Imamoglu
Compagnon de la première heure du président Erdogan, ancien premier ministre, M. Yildirim est un des rares fondateurs de l’AKP à avoir gardé la totale confiance du Reïs (le chef, l’un des surnoms du numéro un turc) envers lequel il est d’une loyauté à toute épreuve.
Son clip de campagne met d’ailleurs l’accent sur l’amitié qui unit depuis toujours leurs deux familles, rappelant que le père de M. Yildirim et celui d’Erdogan, un capitaine de navire, se fréquentaient et s’appréciaient. Seule ombre au tableau, les sondages prévoient sa défaite, en recul de 2 à 9 points sur son rival Ekrem Imamoglu.
Elocution malhabile, répartie inexistante
En faisant annuler l’élection du 31 mars, qualifiée de « scrutin frauduleux », le président Recep Tayyip Erdogan était sûr d’avoir mis le pied de son candidat à l’étrier. « Certains estiment que l’AKP aura moins de votes ou perdra même au cas où l’élection serait répétée. Pour ma part, je pense à 100 % que nous l’emporterons en cas de nouveau scrutin », a-t-il déclaré début mai face à ses militants.
En dépit de cette assurance, son « poulain » semble mal parti dans la course pour Istanbul, dans laquelle il s’est jeté à reculons, comme s’il exécutait un ordre. Lors du débat télévisé diffusé le 16 juin, sa prestation n’a pas convaincu. Son élocution était malhabile, son sens de la repartie était inexistant, ses propos étaient sans nuances, consistant pour l’essentiel à accabler son rival, « vous êtes un menteur », « les votes ont été volés ».
M. Erdogan a sans doute commis « la plus grosse erreur tactique de sa carrière politique », Kadri Gürsel, analyste politique et écrivain
En faisant annuler le scrutin sous un prétexte fallacieux, M. Erdogan a sans doute commis « la plus grosse erreur tactique de sa carrière politique », selon l’analyste politique et écrivain Kadri Gürsel. Dès lors, l’enjeu de la municipale du 23 juin est devenu national, international aussi. Le président s’en est étonné, critiquant l’intérêt des médias étrangers envers ce qui n’est après tout qu’« une simple élection pour désigner le maire ».
Comme pour anticiper la défaite de son parti, il a évoqué un « changement de vitrine » sans conséquences sur l’AKP, qui contrôle encore 25 des 39 arrondissements de la ville sur le Bosphore et domine le conseil municipal. Une configuration qui pourrait bien paralyser l’action future d’Ekrem Imamoglu s’il est élu le 23 juin.
Privé de combativité
Le résultat du scrutin pourrait-il être remis en cause une nouvelle fois ? M. Erdogan a instillé le doute mercredi en évoquant « une décision judiciaire susceptible de bloquer » M. Imamoglu et de l’empêcher à nouveau d’exercer son mandat. En cause, une altercation présumée avec Seddar Yavuz, le gouverneur de la province d’Ordu (région de la mer Noire), que l’opposant Imamoglu aurait qualifié de « chien » au moment où ce dernier lui interdisait l’accès au salon VIP de l’aéroport. L’intéressé, connu pour ses manières douces et policées, nie avoir insulté le préfet, qui a porté plainte.
Perdre Istanbul serait un rude coup pour le président Erdogan, qui malgré l’assise solide de sa fonction n’a jamais été aussi affaibli.
Désarçonné, le camp islamo-conservateur apparaît privé de combativité, il ne lui reste que le dénigrement. Mercredi, Suleyman Soylu, le ministre de l’intérieur, a ainsi mis en garde les électeurs, assurant que le projet d’Ekrem Imamoglu, une fois élu maire, consisterait à imposer la bannière tricolore de la communauté LGBTI pour en faire l’emblème de la ville.
Perdre Istanbul serait un rude coup pour le président Erdogan, qui malgré l’assise solide de sa fonction – président, chef du gouvernement, de l’armée et du parti AKP – n’a jamais été aussi affaibli. Récession, forte inflation, baisse du pouvoir d’achat et volatilité de la monnaie locale nourrissent le mécontentement des électeurs, une crise diplomatique d’ampleur couve à nouveau avec les Etats-Unis, bien décidés à imposer des sanctions économiques en représailles à l’achat par Ankara des systèmes russes de défense antiaérienne S-400.
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