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Le Monde, le 11/03/2020
TRIBUNE
par Foucauld Giuliani
Professeur de philosophie
Contestant le vocabulaire utilisé par les pouvoirs à l’égard des réfugiés, le professeur de philosophie, dans une tribune au « Monde », se réfère aux Evangiles et au pape François pour défendre les initiatives qui sauvent l’honneur de l’Europe.
S’il n’y a pas de solution simple à apporter à la crise des réfugiés en cours à la frontière orientale de l’Union européenne (UE), il paraît nécessaire de réaffirmer des évidences éthiques qui, manifestement, ne sont plus majoritairement partagées au sein des peuples européens et dans les rangs des responsables politiques en place.
Le cœur de ces évidences, la voici : des personnes fuyant la guerre sont des personnes vulnérables qui ont besoin d’écoute, de solidarité et de secours concret. Elles cherchent un refuge comme n’importe quel être humain affrontant une épreuve similaire. Comment envisager sereinement des solutions efficaces si nous ne considérons pas ce fait comme un point de départ préalable à l’action ?
Hélas, le vocabulaire de l’invasion planifiée, avec sa grille de lecture faussée, gagne jour après jour du terrain dans les esprits. Selon ce prisme, les causes des déplacements sont moins politiques que culturelles et économiques. Les réfugiés verraient l’Europe comme un grenier bien rempli et se rueraient dessus pour le piller et s’y installer en néo-colonisateurs. Point de causes contraignantes à l’origine de ces événements, donc, mais d’abord des intentions prédatrices.
Un machiavélisme de courte vue
Il est frappant de remarquer à quel point ce discours, originellement confiné à l’extrême droite, est aujourd’hui repris par des pouvoirs qui ne cessent cependant de dénoncer cette même extrême droite comme le plus grand des périls. Ainsi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, remercie la Grèce d’être le « bouclier » de l’Europe. Un bouclier, n’est-ce pas cette arme défensive qu’on utilise lorsqu’on est attaqué par un ennemi qui veut notre perte ? Quelle légèreté criminelle dans l’emploi des mots.
Une autre vision, certes moins violente, reconnaît la souffrance vécue par les personnes mais affirme que l’Europe est parvenue au point de saturation migratoire, qu’elle ne peut recevoir davantage de réfugiés sans risque de fragmentation interne. Ce discours, qui se veut « réaliste », est en vérité un machiavélisme de courte vue. Il nie ce que la réalité géopolitique nous donne à voir : les drames migratoires vont se poursuivre tant que les guerres et l’injustice ravageront des pays entiers.
Il fait abstraction du fait qu’en de telles situations, on mesure la grandeur d’un peuple à la capacité d’aller puiser dans ses ressources pour faire preuve de sollicitude. Une volonté ferme éclairée par la charité peut toujours déplacer les limites du possible et se dépasser elle-même. C’est l’un des enseignements livrés par le Christ dans les Évangiles, l’une des principales sources de notre culture européenne.
Revoir nos priorités et répondre à une situation destinée à durer
Il serait utile de se le rappeler à l’heure où la notion de « racines chrétiennes de l’Europe » est quelquefois invoquée pour justifier une fin de non-recevoir à l’égard des réfugiés. Critiquer ces deux visions ne signifie pas céder au chantage d’Erdogan qui utilise les personnes comme arme de pression politique, ni de considérer les réfugiés comme une masse uniforme composée d’individus sans histoire particulière ou encore d’ouvrir, du jour au lendemain, les frontières grecques.
Pas besoin d’être doté d’un grand sens de la prévision pour comprendre que cette dernière option, au regard de l’exaspération de pans entiers du peuple grec et de l’impréparation européenne, aurait des conséquences contre-productives. Il s’agit plutôt de se saisir de la crise actuelle pour affiner nos clés de lecture et d’action, revoir nos priorités et répondre à une situation destinée à durer et à se reproduire dans l’avenir.
Ce que met en lumière la crise, c’est à quel point nos institutions ont laissé pourrir la situation des réfugiés détenus dans les camps de rétention de Lesbos, Samos ou Chios. Dans ces camps surpeuplés, où des personnes survivent parfois depuis plusieurs années, les souffrances psychiques sont légion. Elles prospèrent sur l’angoisse et l’absence de perspective.
Une coordination des politiques d’accueil
En refusant d’accueillir ces personnes fortement éprouvées, l’Europe s’est condamnée à faire preuve de brutalité à l’égard de la prochaine vague migratoire. Elle s’est retrouvée prise en étau entre les menaces du président turc et ses propres pratiques de répression. Elle a exigé de ses forces de police des opérations qui doivent beaucoup coûter moralement à certaines d’entre elles. C’est ce que révèlent les violences à peine soutenables de ces derniers jours, notamment celles visant des embarcations de fortune.
La priorité doit par conséquent aller à décongestion puis au démembrement de ces camps. Cela suppose une coordination des politiques d’accueil des personnes qui y sont actuellement parquées. Nous ne sortirons pas de l’impasse avec de belles déclarations d’intention abstraites. Sur le plan de l’action, il faut donc souligner sans relâche les initiatives qui sauvent l’honneur d’une Europe à la conscience morale fissurée.
Elles permettent de ne pas se complaire dans des sentiments de honte et d’impuissance peu mobilisateurs. S’il est une personnalité de stature internationale qui a plaidé continuellement en faveur de la solidarité sur ce sujet, c’est bien le pape François. Non seulement par des discours mais également par des propositions et des gestes concrets. Ainsi des « corridors humanitaires » issus d’un partenariat entre l’Etat français et des associations chrétiennes qui ont permis d’accueillir des centaines de familles syriennes en situation de grande vulnérabilité.
Répondre à l’appel du pape François
Des voix s’élèvent pour qu’elle s’applique en faveur des personnes retenues dans les camps en Grèce. Autre piste, celle-ci lancée directement par le pape aux catholiques dès septembre 2015, lorsqu’il demandait que « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d’Europe accueille une famille » de réfugiés. Rien qu’en France, on compte plus de 12 000 paroisses.
Cet appel a été entendu et suivi par une minorité d’entre elles. Si toutes se décidaient à prendre au sérieux la demande du pape sur les réfugiés, cela n’aurait-il pas l’effet de l’insurrection des consciences dont nous avons besoin aujourd’hui ? Au-delà du seul monde catholique, la parole du pape s’adresse à toute la société civile, l’invitant à s’organiser et à faire preuve d’audace et de créativité dans les méthodes d’accueil et d’intégration.
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