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L’Express, le 20/02/2020
Cécile de Sèze
Lors de son discours sur le « séparatisme » mardi, Emmanuel Macron a souligné le refus de la Turquie d’aller vers un nouveau système d’enseignement de langues d’origine.
Emmanuel Macron veut s’attaquer au « séparatisme » religieux. Et pour y parvenir, le président de la République a fait une série d’annonces mardi depuis Mulhouse destinées à combattre « une manipulation du fait religieux qui […] consiste en quelque sorte à construire un projet de séparation de la République », explique-t-il dans son discours. Derrière, c’est à « l’hydre islamiste » qu’il entend s’en prendre. Parmi ses cibles : les enseignements en langues et culture d’origine, ou Elco.
Les Elco ont été créés dans les années 1970 pour permettre aux enfants immigrés de suivre une formation pour garder contact avec leur culture d’origine. Les enseignements sont délivrés par des professeurs formés et engagés par le pays d’origine. La France compte ainsi neuf pays partenaires, l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.
Dans son discours, Emmanuel Macron a particulièrement visé cette dernière. Il a souligné que cet enseignement est « assuré ici par des professeurs […] sur lesquels nous n’avons aucun regard. » C’est pourquoi il annonce la suppression du système pour le remplacer par les enseignements internationaux aux langues étrangères (EILE), initiés par Najat Vallaud Belkacem sous François Hollande, et « inscrits dans le cadre de l’école laïque, gratuite et obligatoire », expliquait la ministre de l’époque.
« Nous ouvrirons et nous financerons des postes pour ces enseignants internationaux en langue étrangère qui seront des enseignants dont nous serons sûrs qu’ils maîtrisent le français », « qui feront l’objet d’un contrôle par le ministère de l’Education national » et « pour lesquels les programmes enseignés feront l’objet d’un contrôle », a développé le chef de l’Etat.
Ankara aurait « prévu la solution »
La Turquie, contrairement au Maroc ou à l’Algérie, n’a pas donné son accord pour ce basculement vers les EILE. « Si aucune solution n’est trouvée avec la Turquie et qu’elle refuse ce dispositif, nous mettrons fin à tout enseignement obligatoire », a alors menacé le président. Et ce, dès septembre prochain. Selon le ministère de l’Education, entre 12 000 et 15 000 élèves suivent cet enseignement de la langue et culture turque, et 192 enseignants le délivrent.
Pourquoi un tel blocage de la part d’Ankara ? Les hypothèses sont nombreuses et contradictoires. Ainsi, pour Ariane Bonzon, auteure de Turquie, l’heure de vérité, il y a deux raisons principales. La première : Ankara a déjà prévu le coup et a déjà la solution de secours. « Selon plusieurs de mes sources, la Turquie pourrait déjà former de son côté des Franco-Turcs pour les renvoyer en France afin qu’ils postulent aux postes ouverts par l’Education nationale, ce qui amenuiserait pour Ankara les effets de la décision d’Emmanuel Macron de ne plus faire appel à des fonctionnaires turcs dépendants du gouvernement turc », avance la spécialiste du pays à L’Express.
Ariane Bonzon met de plus en avant le fait que l’enseignement turc comme langue étrangère en France n’est pas tellement développé, il n’existe par exemple pas de Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (CAPES) pour l’enseignement du turc. Alors pour trouver des candidats, le système défendu par Macron devra aller chercher dans cette communauté franco-turque.
L’enseignement, « un outil d’influence, de pouvoir et de contrôle »
« Ce qui se joue derrière ces enseignements linguistiques et culturels, c’est une stratégie étatique d’influence, de contrôle et d’instrumentalisation de la diaspora turque en France et en Europe », ajoute dans un second temps Ariane Bonzon. C’est aussi ce que dénonce Emmanuel Macron dans son discours lorsqu’il déclare que l’on « ne peut pas avoir les lois de la Turquie sur le sol de la France ». Car le gouvernement soupçonne des cours « politisés » et pas « toujours conformes aux lois de la République ».
En 2015, le JDD a ainsi dévoilé un rapport daté de 2013 du Haut Conseil à l’intégration faisant état d’un dispositif « susceptible de renforcer les références communautaires. » Il faisait également référence à un guide de l’enseignant édité en 2010 par le ministère de l’Éducation turc, dont certains enseignants d’Elco se servaient : « Le chapitre V de cet ouvrage intitulé Foi, islam et morale insiste sur l’importance de croire en Allah et sur la nécessaire acquisition par les élèves d’une bonne connaissance de la vie du prophète Mahomet dont l’importance doit être mise en valeur. »
« Pour les pays d’origine, les Elco sont également un moyen de s’assurer la loyauté de leurs nationaux à leur égard. Les cours de langues ont pu être à certaines époques un moyen de transmission d’une idéologie nationaliste », analyse à son tour Melih Burak Yediyildiz dans sa thèse consacrée à l’enseignement du turc.
Pour Ariane Bonzon, ça ne fait donc aucun de doute : à travers ces enseignements, il y a une volonté du gouvernement actuel de maintenir et accroître son influence. Elle affirme qu’en Turquie, de nombreuses institutions sont ainsi vouées au rayonnement turc, à la diaspora, afin de la « contrôler » mais aussi de « transmettre, leur conception des choses, et leur islam ».
Une volonté d’influence pourtant assumée
Une théorie qui réfute Mehmet-Ali Akinci, enseignant-chercheur au Laboratoire Dynamique du Langage à l’université de Rouen (Normandie) et auteur d’une thèse sur les bilingues franco-turcs en France. Il n’y a pas de propagande de l’Etat turc, ni « de contenu nationaliste », « c’est toujours resté l’enseignement de la culture et de la langue », soutient-il. Le linguiste analyse différemment le blocage d’Erdogan : « Je pense que la Turquie ne veut pas laisser ces enfants à la merci de groupuscules, il faut d’abord des solutions avant d’annoncer des fermetures », ajoute-t-il. Pour Ariane Bonzon, en l’absence d’Elco, il y a en effet un risque de voir se développer des « cours parallèles » qui sortiront complètement du contrôle de l’Etat, par exemple dans les écoles hors-contrat ou des cours prodigués par de petites associations.
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