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Quel est l’état actuel des relations entre l’Union européenne (UE) et la Turquie ?
Elles ont toujours été ambiguës. Ces ambiguïtés ont parfois été constructives, actuellement elles sont plutôt conflictuelles. Mais il faut voir jusqu’où peut aller la dégradation des relations. Je crois que la Turquie et l’UE resteront dans un modus vivendi qui les forcera à avoir des relations de bon voisinage car fondamentalement, ce n’est pas dans l’intérêt profond de Recep Tayyip Erdogan de chercher le conflit.
Le président turc a intérêt à maintenir des relations diplomatiques correctes pour ses besoins intérieurs : il a envie  – et même besoin, au vue de la récente tentative de putsch – de serrer la vis. Donc, il ne veut pas se retrouver sanctionné par l’UE ni par l’OTAN, dont la Turquie est membre.
Comment expliquez-vous alors la multiplication de ses déclarations très dures envers l’UE, depuis le putsch manqué du 15 juillet ?
Toutes les provocations ont une double dimension. La dimension intérieure flatte la fibre nationaliste : « Nous n’avons pas de leçons à recevoir de l’UE »… Vu de l’extérieur, on pourrait se dire que ces attaques marquent une volonté de rupture. Or, elles ont plutôt vocation à faire monter les enchères et à maintenir des outils de pression diplomatiques sur l’Europe. Avec l’accord sur les migrants, les Européens se sont mis en position de faiblesse. Erdogan peut dire :« Vous avez besoin de moi, je n’ai pas besoin de vous. » C’est de la realpolitik.
Erdogan veut être le second père des Turcs.
Que cherche à obtenir Erdogan de l’Union européenne ?
Erdogan veut conforter son pouvoir : il veut être le second père des Turcs après Atatürk [fondateur de la République de Turquie en 1923, NDLR], une sorte de De Gaulle avec un système présidentiel qu’il souhaite mettre en place. Sur le plan extérieur, ce qu’il veut est contenu dans l’accord sur les migrants : de l’argent, 6 milliards d’euros d’aide ont été promis ; de la considération diplomatique, après le sentiment d’humiliation datant de 2005, quand l’UE avait fermé la porte à la Turquie ; et surtout, les exemptions de visa pour les citoyens turcs se rendant dans l’UE. Et c’est là tout l’enjeu.
Je pense qu’Erdogan a besoin de cette exemption car elle pourrait bénéficier à une frange de la population turque qu’il s’est aliéné : les élites, les hommes d’affaire, les CSP+… Ces gens qui, aujourd’hui, ne sont pas très pro-Erdogan – même s’ils ont pu se ranger derrière lui après le putsch. Ce serait une victoire diplomatique et concrète très importante. Reste à savoir s’il est capable de faire les arbitrages nécessaires pour faire respecter les principes européens auxquels est conditionnée l’obtention de cette exemption. C’est là où cela risque d’être difficile.
Dans cette situation, l’Europe paraît en position de faiblesse…
La faiblesse de l’UE est liée à la position de ses États membres. S’ils s’étaient alignés sur l’Allemagne en faveur de l’accueil des réfugiés, il n’y aurait eu aucune faiblesse et la Turquie n’aurait eu aucun moyen de pression. Au fond, c’est une blessure narcissique pour les Européens qui découvrent que ce pays – qu’ils voyaient comme un pays qui se mettait à genoux pour les rejoindre – est maintenant en position de force.
La Libye et la Syrie sont les deux grands défis, la Turquie est l’arbre qui cache la forêt.
Comment l’UE peut-elle inverser ce rapport de force ?
L’asymétrie est tout d’abord humanitaire, vis-à -vis des réfugiés. Les Turcs accueillent 2,5 à 3 millions de réfugiés alors qu’ils sont 80 millions et nous, Européens, en avons accueillis un million l’an dernier alors que nous sommes 500 millions. Y a-t-il une chance que les Européens se ressaisissent et décident de changer la donne dans les prochains mois ? J’en doute. Mais il y a aussi une asymétrie politique voire démocratique. Une majorité du peuple turc est derrière Erdogan. Son pouvoir est conforté par le putsch militaire manqué alors que, de l’autre côté, les Européens sont désunis. Et la perspective des élections à venir, en France et en Allemagne, n’améliore rien.
Le dernier champ d’action qui reste à l’UE est diplomatico-militaire : agir à la source. Faire en sorte que la Syrie se stabilise et que les réfugiés n’aient plus besoin de quitter ce pays. De ce point de vue-là , la Turquie n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond : la difficulté des Européens à façonner et à stabiliser leur voisinage. La Libye et la Syrie sont les deux grands défis, la Turquie est l’arbre qui cache la forêt.
Par ailleurs, je pense que lorsqu’Erdogan aura suffisamment conforté son pouvoir, il sera en capacité d’être plus flexible. Toujours provocateur, mais plus accommodant – ce qu’il continue à être aujourd’hui, au-delà des paroles et de la mise en scène. Sa visite à Poutine m’a rappelé Alexis Tsipras : lui aussi était allé le voir après son élection mais il s’est finalement bien entendu avec les Européens…
Selon vous, le rapprochement actuel avec la Russie est-il, donc, conjoncturel ?
Il ne faut pas oublier que c’est d’abord une réconciliation. Par ailleurs, ils ne sont pas du même côté en Syrie : les Turcs ont un agenda précis anti-Kurdes alors que les Russes soutiennent Bachar al-Assad. C’est de l’affichage et je ne pense pas que cela mène à l’émergence d’une contre-alliance car cela impliquerait la remise en cause de l’appartenance de la Turquie à l’OTAN.
La Turquie peut-elle être un allié fiable pour l’Union européenne ?
La Turquie doit être un partenaire. Elle ne va pas devenir un membre de l’UE, du moins tant qu’Erdogan sera au pouvoir. La meilleure façon de raisonner est la realpolitik : la Turquie a intérêt à être un de ces grands pays voisins, comme la Russie, et bientôt le Royaume-Uni, qui a vocation à entretenir des bonnes relations avec l’UE. Mon pari est qu’Erdogan verra son pouvoir conforté dans les mois à venir et qu’il voudra avoir les mains libres sur le plan intérieur. Il aura donc tout intérêt à garder des fers au feu avec ses partenaires européens et américains. Il continuera ce jeu de bascule et parfois de provocation mais se gardant d’encourir des sanctions politiques ou économiques.
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