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Le Point, le 07/01/2021
Par Guillaume Perrier
Le président turc a nommé Melih Bulu, un membre de son parti, à la tête de cette institution formant l’élite intellectuelle du pays. La décision ne passe pas.
L’université du Bosphore, à Istanbul, est le rêve de tout étudiant. Son campus bucolique bâti sur une colline boisée qui surplombe le détroit du Bosphore abrite un écrin de paix et de savoir de haut niveau. Le prestige de cette institution publique turque anglophone, fondée en 1863 par un missionnaire américain, n’est plus à démontrer. Ses enseignants et ses étudiants sont parmi les plus brillants du pays. Chaque année, les meilleurs lycéens turcs en font leur premier choix et « Bogaziçi » figure en bonne place dans le classement mondial des universités. On ne compte plus les scientifiques, les ingénieurs et les intellectuels de renom qui sont issus de ses rangs ni les travaux de recherche pointus qui sont publiés en son sein.
Ouverte sur le monde et de culture libérale, cette fabrique des élites turques a su, jusqu’à aujourd’hui, cultiver son excellence et son universalisme. Le « recteur » y était désigné par l’institution, élection ensuite validée pour la forme par le gouvernement. « En 2016, Erdogan rompit avec cette tradition en refusant de nommer la candidate qui avait recueilli une écrasante majorité des voix, raconte Edhem Eldem, professeur d’histoire à l’université du Bosphore et titulaire de la chaire d’histoire turque et ottomane au Collège de France. En 2018, la loi fut modifiée et les élections abolies, remplacées par un processus de candidature directe, sans la moindre consultation des enseignants, laissant au président le droit de nommer n’importe quel candidat. »
Une manœuvre « antidémocratique »
La menace a été mise à exécution. Le 1er janvier, le président Recep Tayyip Erdogan a décidé d’y parachuter un nouveau recteur, Melih Bulu, un bureaucrate sans expérience qui a surtout le mérite d’avoir été candidat pour l’AKP, le parti islamo-nationaliste au pouvoir, aux élections législatives de 2015. Depuis le coup d’État militaire de 1980, c’est la première fois qu’un administrateur n’appartenant pas au corps enseignant de l’université du Bosphore accède au poste de direction. Le collège des enseignants a jugé la manœuvre « antidémocratique ». « Nous n’acceptons pas cette nomination, violation flagrante de l’autonomie académique, de la liberté scientifique et des valeurs démocratiques de notre université », ont-ils réagi dans un communiqué.
« Il est évident qu’il s’agit d’une atteinte à l’autonomie et à l’indépendance de l’université, estime Edhem Eldem. C’est une action qui s’inscrit dans la tendance de plus en plus marquée du gouvernement de contrôler les institutions pour “conquérir” l’État, ajoute-t-il. Bogaziçi n’est certes pas un maillon crucial, mais, symboliquement, c’est l’une des meilleures universités de Turquie, un bastion de la liberté académique, un point d’intégration avec l’Occident ; sa “conquête” est probablement perçue par le gouvernement et ses partisans comme une victoire contre les valeurs qu’ils combattent. »
Soulèvement des intellectuels issus de « Bogaziçi »
« C’est une nouvelle page sombre dans l’histoire académique de la Turquie, juge pour sa part la sociologue Aysegül Altinay. Mais la bonne nouvelle, c’est la réponse collective qui est donnée avec passion et détermination contre cette nomination », poursuit-elle. La nomination de cet administrateur jugé peu compétent et accusé de plagiat a immédiatement soulevé les protestations de la « famille de Bogaziçi », anciens diplômés, enseignants et étudiants. Beaucoup craignent une reprise en main idéologique : les universités du pays ont déjà été massivement investies par les proches de l’AKP depuis 2016 et toute forme de contestation politique sur les campus a été étouffée, des dizaines de milliers d’étudiants étant accusés de subversion et de propagande « terroriste ». L’université du Bosphore faisait figure de dernier bastion résistant.
Pour tenter de rassurer ses étudiants, le nouveau recteur a affirmé ne pas vouloir « changer la culture de Bogaziçi », révélant au passage, dans une interview télévisée, certains goûts peu académiques : « Je suis un recteur qui écoute du hard rock et Metallica », a-t-il déclaré le 5 janvier. De quoi déclencher l’hilarité sur les réseaux sociaux. Dès le lendemain, les étudiants le prenaient au mot et faisaient hurler le son des guitares électriques sous ses fenêtres, diffusant à plein volume des morceaux du groupe de rock.
L’annonce de la prise de fonction du recteur pro-AKP a déclenché une levée de boucliers immédiate et des manifestations, malgré l’interdiction décrétée par la préfecture d’Istanbul et malgré les risques encourus. Le 4 janvier, la police est intervenue à coups de grenades lacrymogènes sur le campus de Bogaziçi et les grilles de l’université ont été « menottées ». La presse pro-Erdogan s’est répandue en accusations de « terrorisme » contre les étudiants protestataires. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été arrêtés à leur domicile à l’aube par des forces spéciales antiterroristes lourdement armées.
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