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L’Express, le 08/08/2021
Par Corentin Pennarguear (envoyé spécial à Ankara, Izmir et Istanbul)
Crise économique, Covid-19, scandales, mafia et popularité en chute libre… Au pouvoir depuis dix-huit ans, le président turc vacille pour la première fois de son règne. En Turquie, une question domine : jusqu’où ira-t-il pour garder son trône ? Ultime volet de notre enquête sur place.
Pour la prochaine présidentielle, l’opposition veut rejouer les municipales de 2019, qui ont vu Erdogan perdre Ankara et Istanbul.
EMIN SANSAR / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
Chapitre 5 : Un pour tous, tous contre un
Une quinzaine de gardes du corps le protègent en permanence, signe de sa nouvelle importance dans le paysage politique turc. Ekrem Imamoglu a la parole rare. Costume bleu, chemise blanche ouverte, le maire d’Istanbul ne souhaite parler que de sa ville, de ses défis et des obstacles posés par le gouvernement central. Ne surtout pas évoquer la présidentielle, qui aura lieu au plus tard en juin 2023. Pourtant, l’édile apparaît comme le favori des sondages, battant Recep Tayyip Erdogan dans tous les scénarios.
Imamoglu doit ménager son alliance hétéroclite, allant de son parti social-démocrate, le CHP, à la gauche prokurde en passant par les nationalistes. Un mélange fragile, uni par le « tout-sauf-Erdogan ». Surtout, le maire ne veut pas jouer à l’homme providentiel et prêter le flanc aux attaques du président, prompt à le décrire comme un « complice des terroristes » et à le traîner devant les tribunaux. Depuis sa victoire aux municipales de 2019, les procès s’accumulent contre lui, dont un pour avoir mis les mains dans le dos lors d’une visite protocolaire…
« Ces affaires feraient presque sourire, elles ne reposent sur rien et les Turcs en ont bien conscience, s’amuserait presque l’édile dans l’un de ses bureaux, orné d’un immense portrait de Mustafa Kemal Atatürk, le père autoritaire de la nation turque. Ces procès, ou plutôt ces manoeuvres politiciennes, vont nous servir politiquement tant elles sont ridicules. Mais elles endommagent notre démocratie et l’image de la justice de notre pays. »
D’une voix calme, Imamoglu refuse de présenter une candidature qui en ferait la cible immédiate de toutes les critiques du gouvernement. « Nous devons consacrer toute notre énergie à surmonter les problèmes posés par la crise du Covid-19 », écarte le maire de 51 ans. Ce qui ne l’empêche pas de donner la recette pour triompher lors des prochaines élections : « Que ce soit à l’intérieur de mon parti, le CHP, ou au sein de la grande alliance d’opposition, nous souhaitons une société moins divisée, avec moins de tensions entre les communautés. Nous avons porté ce projet à Istanbul en 2019, et il nous a permis de l’emporter. »
Pour la prochaine présidentielle, l’opposition veut rejouer les municipales de 2019, qui ont vu Erdogan perdre Ankara et Istanbul. La ville natale du président, tenue depuis vingt-cinq ans par l’AKP, a été gagnée en deux temps par Imamoglu. Après une campagne centrée sur des problématiques locales, avec l’ensemble de l’opposition et menée surtout dans les quartiers conservateurs, le candidat du CHP l’emporte de seulement 13 000 voix face à l’AKP. Inadmissible pour Erdogan, qui fait annuler les élections et organise un second vote trois mois plus tard. Cette fois, Imamoglu gagne avec plus de 800 000 voix d’avance… « Nous avions deux piliers pour cette campagne, confie un conseiller du maire : ignorer Erdogan et aimer ceux qui aiment Erdogan. »
Désormais, il s’agit de reconduire la même stratégie à l’échelle nationale, à commencer par faire l’union derrière l’édile. Et de convaincre les régions de l’est du pays, bien plus conservatrices et favorables à Erdogan. « L’espérance de vie politique de ce pouvoir arrive à son terme, notre vision rassembleuse sera validée par les électeurs », assure Imamoglu, un sourire en coin, sans se départir de son calme.
Chapitre 6 : La démocratie, obstacle passager sur la route du sultan ?
Tandis que l’opposition travaille ses alliances en vue des prochaines élections, certaines rumeurs courent d’Ankara à Istanbul. Confronté à une défaite quasi certaine, Erdogan laissera-t-il la présidentielle se dérouler ? « Tous les sondages montrent le président perdant si l’opposition se rassemble, nous ne pouvons pas savoir s’il y aura bien une élection en 2023 ou s’il aura transformé le pays en dictature totale d’ici-là  », s’inquiète Abdulkadir Baydur, le leader du parti de gauche HDP à Izmir. « Erdogan tente de créer une autocratie et veut tout décider, renchérit sa collègue Besriye Terkgur. Si le pouvoir reste entre ses mains, la Turquie continuera de s’enfoncer dans les ténèbres. »
Signe du durcissement de la répression, le HDP est menacé d’interdiction par la justice, alors que 6 000 de ses membres se trouvent déjà en prison. Une première pour un parti politique sous le règne d’Erdogan, lui-même victime de ce genre de mesures totalitaires dans sa jeunesse. Mais peut-il aller jusqu’à suspendre tout le processus démocratique ? « Certains se posent la question, mais les élections auront bien lieu, avance le député Ibrahim Kaboglu, membre du principal parti d’opposition, le CHP. Le président n’osera pas supprimer les élections, sous peine de causer une insurrection. Au moins la moitié du pays est opposée à sa politique, il ne risquera pas une guerre civile. Mais il est évident qu’il fera tout pour barrer la route à une alternance politique, après être resté si longtemps au pouvoir. »
Le parti présidentiel a déjà la main sur une majorité des médias turcs et a fait passer une loi, en juillet 2020, encadrant strictement les réseaux sociaux en Turquie. Le gouvernement peut faire retirer de Twitter et Facebook tout contenu jugé inapproprié en un minimum de temps. « En vingt ans, notre peuple s’est habitué à repérer la désinformation et l’instrumentalisation des peurs, avec ces prétendues menaces extérieures, assure Ibrahim Kaboglu. Ces manipulations ne seront sans doute plus suffisantes. »
Si, malgré son contrôle des médias et des instances électorales, les électeurs donnent l’avantage à l’opposition, Erdogan ne se laissera pas abattre facilement, anticipe le politologue Soner Cagaptay. « Le président pourrait simplement refuser de reconnaître les résultats, en criant à la fraude par exemple, explique l’expert du Washington Institute. Tous les éléments sont réunis pour qu’il tente de copier Donald Trump. »
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