Pour la seconde fois en deux mois, les habitants d’Istanbul se rendront aux urnes dimanche 23 juin, afin d’élire leur maire. A une semaine du scrutin, les deux candidats en lice, Binali Yildirim, du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir), et Ekrem Imamoglu, le candidat de l’opposition laïque, donné vainqueur lors du premier scrutin annulé par le Haut Conseil électoral, se sont affrontés lors d’un débat télévisé retransmis par toutes les chaînes, dimanche 16 juin.
Article réservé à nos abonnésAttendu avec impatience par les électeurs stambouliotes, privés de débats politiques depuis 2002, le duel Imamoglu-Yildirim s’est révélé décevant. Aucun des sujets qui préoccupent vraiment les électeurs, tels la chute du niveau de vie, la montée du chômage, l’inflation, n’a été abordé en profondeur.
Alors que Binali Yildirim promettait aux Stambouliotes de créer 500 000 emplois en cinq ans, Ekrem Imamoglu a mis le doigt sur la dilapidation des fonds publics par l’AKP, qui subventionne généreusement une kyrielle de fondations religieuses, dirigées pour la plupart par des parents ou des proches du président. Il s’agit, selon M. Imamoglu, d’une source de « gaspillage » à laquelle il convient de mettre fin au plus vite.
Faux, a rétorqué Binali Yildirim, pour qui ces fondations servent à lutter contre le terrorisme. « Elles éduquent les jeunes afin que ce qui s’est passé le 15 juillet [la tentative de coup d’Etat de 2016 attribuée au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen] ne se reproduise plus. »