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Le Monde, le 07/08/2019
Propos recueillis par Gaïdz Minassian
Gérard Chaliand, spécialiste des conflits asymétriques, considère, dans un entretien au « Monde », que les menaces du président turc contre la région autonome du Rojava montrent une volonté d’« en finir avec les Kurdes de Syrie ».
Géostratégiste et spécialiste des conflits irréguliers, Gérard Chaliand, qui se rend régulièrement en Syrie et en Irak, analyse la situation dans le Rojava, région autonome du Kurdistan syrien, après la menace du président turc, Recep Tayyip Erdogan, d’entrer dans ce territoire, et sur la restructuration de l’organisation Etat islamique (EI) dans la région. Il est l’auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, parmi lesquels Pourquoi perd-on la guerre ? Un nouvel art occidental (Odile Jacob, 2016).
Après les menaces du président turc d’entrer en territoire syrien à l’est de l’Euphrate, sur quoi peuvent déboucher les négociations entre Turcs, Américains et Kurdes à propos de la sécurisation de la frontière turco-syrienne ?
Les négociations sont au point mort, dans la mesure où les objectifs des uns et des autres sont radicalement opposés.
Recep Tayyip Erdogan souhaite en finir avec les Kurdes de Syrie. Si l’EI est une nuisance, le véritable danger, pour les Kurdes de Syrie, est dans les visées interventionnistes du dirigeant turc sur le sol syrien, ce qu’il appelle un « couloir de la paix ».
Les forces américaines et françaises, en principe, resteront présentes pour une période indéterminée. Le contentieux américano-turc, né de l’achat du système russe de défense antiaérienne S-400, fut suivi par le refus de Washington de livrer à la Turquie des avions F-35. Un bras de fer qui peut coûter plus cher à la Turquie qu’aux Etats-Unis et dont le gagnant est le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier conforte Bachar Al-Assad dans son objectif de contrôler, à terme, Idlib, où règne un fragile compromis russo-turc.
Par ailleurs, après un second échec aux élections municipales à Istanbul, M. Erdogan constate l’érosion de sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP), avec le départ d’Ali Babacan, qui entend former une nouvelle formation politique que pourraient rejoindre Ahmet Davutoğlu, ancien ministre des affaires étrangères, et Abdullah Gul, ancien président. Bien qu’il joue de l’ultranationalisme et de la diabolisation des Occidentaux, M. Erdogan est plus faible qu’il ne le laisse paraître.
Quant aux Kurdes, ils restent divisés, payant par là leur absence de tradition étatique. Les Kurdes d’Irak se portent mieux que jamais, partagent des relations cordiales avec la Turquie sans perdre de vue leurs propres intérêts. Les Kurdes de Syrie connaissent des tensions avec les Arabes de Rakka et de Deir ez-Zor. Rien n’est simple dans ces rapports historiques où les vainqueurs d’hier (Arabes) se retrouvent en position de non-décideurs, bien que majoritaires, et sous la direction des victimes d’hier (Kurdes).
L’EI, qui se restructure dans la région, ne risque-t-elle pas de profiter d’éventuelles tensions entre Turcs et Kurdes ?
Les combattants de l’EI n’ont cessé d’être actifs au nord et à l’est de la Syrie. De nombreux incendies criminels, en mai et surtout en juin, ont ruiné les récoltes de blé sur des milliers d’hectares. Des attentats revendiqués par l’EI ont eu lieu à Rakka en avril, mai et juin (voitures piégées), d’autres ont frappé Hassaké, Manbij, etc.
L’EI s’efforce de gagner – contre les Kurdes – les populations arabes à l’Est. Plus grave, le camp de Al Hol (70 000 personnes), non loin d’Hassaké, échappe au contrôle des Kurdes tandis que l’EI s’y replie après ses actions. Mi-Juillet, l’organisation a hissé son drapeau au milieu du camp. Pis, sur la rive sud de l’Euphrate, au sud-est de Deir ez-Zor, l’EI dispose d’une base arrière en zone désertique, à partir de laquelle, elle mène des actions de commando au nord du fleuve contrôlé par les Kurdes, ses alliés arabes et la coalition.
Le régime syrien et ses alliés russe et iranien laissent l’EI opérer afin de déstabiliser la région sous le contrôle des Kurdes et de la coalition sans risque d’affrontement direct. Par ailleurs, l’EI est toujours active en Irak, dans la région de Kirkouk, où 20 000 hectares de blé auraient été incendiés. Les attentats y sont nombreux, ainsi que dans la région de Ninive.
Comment la coalition et ses alliés kurdo-arabes réagissent-ils à la réorganisation de l’EI ?
La coalition n’envisage pas, dans les conditions actuelles, une reprise de la guerre proprement dite, mais le conflit continue de façon irrégulière.
Je voudrais, pour ma part, revenir sur une lecture des événements. La passivité de la coalition, Américains en tête, en 2014-2015, a été l’un des atouts majeurs de l’EI. C’est nous qui avons laissé l’organisation se déplacer à travers plusieurs centaines de kilomètres de régions désertiques, sans coup férir, jusqu’à Mossoul.
Il était possible et nécessaire de les bombarder. Nous n’avons rien fait, entre autres parce que nous ne voulions pas donner l’impression de soutenir le régime syrien en frappant ses adversaires. A cette époque, les médias anglo-saxons dénommaient les organisations islamiques autres que l’EI « forces d’opposition ».
La chute de Mossoul, la proclamation du califat, puis l’offensive sur le Sinjar, toujours sans bombardements, ont provoqué la venue, à travers la Turquie complice, de milliers de volontaires pour participer au djihad avec le sentiment que la victoire était au bout du fusil.
Pour contrer cela, il a fallu, dans un premier temps, l’intervention russe, critiquée parce qu’elle ne frappait pas seulement l’EI mais aussi les autres organisations djihadistes, puis la très efficace offensive des Kurdes de Syrie appuyée par des éléments arabes (FDS) et avec le concours massif, enfin, de la coalition.
La création de tribunaux internationaux pour juger les djihadistes dans le Rojava est-elle légale ? Ne signifierait-elle une sorte de reconnaissance internationale de l’entité kurde de Syrie ?
Les Kurdes de Syrie sont pleinement partisans d’un tel tribunal, dans la mesure où la mise en place de celui-ci concourrait à les légitimer. Le régime syrien n’y a aucun intérêt, au contraire. Aussi, celle-ci parait très incertaine.
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