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Le Monde, le 05/12/2018
Par Marie Jégo
Les manifestations sont interdites et les opposants sont en prison, mais les Turcs dénoncent sur les réseaux sociaux la hausse du prix de l’essence ou des fruits et légumes.
LETTRE D’ISTANBUL
Les « gilets jaunes », Faruk connaît. Ce médecin généraliste du quartier de Sisli, sur la rive européenne d’Istanbul, a suivi à la télévision la tournure prise par les manifestations contre la hausse des taxes sur les carburants en France. Son diagnostic ? « Les forces de l’ordre n’y vont pas de main morte. Voir des scènes pareilles en France, le berceau des droits de l’homme, c’est plutôt choquant », lâche le médecin entre deux patients.
Partisan inconditionnel de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir, Faruk adhère au point de vue du gouvernement turc, lequel a appelé la France « à la retenue » face aux manifestants. « Les interventions des forces françaises qui deviennent de plus en plus musclées et l’usage disproportionné de la force sont préoccupants », a souligné Hami Aksoy, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, rappelant « la nécessité du dialogue dans les démocraties ».
Le dialogue n’est pourtant pas le point fort d’Ankara comme ont pu le constater les militantes féministes venues défiler contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, à Tünel, dans le quartier de Beyoglu. Après un face à face de plus d’une heure avec la police, les protestataires, environ un millier, ont été aspergées de gaz lacrymogène et dispersées sans ménagement. Leur marche n’était pas autorisée, comme c’est le cas pour la plupart des rassemblements, interdits depuis les grandes manifestations antigouvernementales de 2013, appelées « émeutes du parc Gezi ».
Aucun rassemblement toléré
Première contestation du leadership de Recep Tayyip Erdogan, à l’époque premier ministre, ces événements, des protestations marquées par une dizaine de morts à travers le pays, restent un souvenir cuisant pour l’homme fort d’Ankara, prompt à les décrire aujourd’hui comme un complot destiné à le renverser.
Voilà pourquoi aucun rassemblement n’est toléré désormais. Sinon devant le consulat d’Arabie saoudite ou sur l’esplanade de la mosquée de Fatih pour protester contre l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, un ami personnel du président Erdogan, disparu le 2 octobre après avoir poussé la porte du consulat de son pays et dont le corps n’a toujours pas été retrouvé.
L’interdiction de se rassembler est montée d’un cran en septembre avec la dispersion en force du mouvement des « Mères du samedi », dont les sit-in en ville étaient pourtant tolérés depuis le 27 mai 1995. Chaque samedi depuis cette date, des centaines de femmes avaient pris l’habitude de se réunir en silence aux abords du lycée Galatasaray, munies des portraits de leurs proches disparus au moment de la « sale guerre » des années 1990 dans les régions kurdes de Turquie.
Une façon pour elles de demander aux autorités de faire la lumière sur ces disparitions. Mais depuis septembre, elles ne viennent plus. Et pour cause, les abords du lycée Galatasaray ont pris l’allure d’un camp retranché. Des véhicules de police gardent l’endroit où se réunissaient les « mères », des barrières ont été érigées.
Le prix de l’oignon en hausse de 543 %
Manifestations interdites, opposants en prison, criminalisation des émeutes du parc Gezi : avec un tel dispositif, la Turquie ne risque pas de se laisser contaminer par la fièvre française des « gilets jaunes ». Pourtant, le prix du carburant à la pompe ne cesse de grimper, comme tous les prix à la consommation dans un contexte où l’inflation demeure élevée (+ 21,62 % en rythme annuel en novembre) malgré une baisse de 3,62 % par rapport au mois précédent.
Le secteur le plus touché est celui de l’alimentation, avec une inflation à + 25,66 % en rythme annuel. L’oignon tient la vedette. Son prix au kilo a augmenté plus vite que le dollar face à la livre turque. Selon l’institut turc des statistiques (TUIK), il a grimpé de 543 % entre octobre 2017 et octobre 2018, du fait, notamment, de mauvaises récoltes.
Les foyers turcs sont sur le grill. En Turquie, l’oignon, pilier central de la gastronomie, est mis à toutes les sauces. Cuit ou cru, rouge ou blanc, on le retrouve partout, dans les meze (entrées), dans la mercimek corbasi (soupe aux lentilles), dans les sacro-saints köfte (boulettes de viande). Faute de pouvoir manifester, les internautes se défoulent sur les réseaux sociaux, évoquant « la crise de l’oignon ».
Conscient des ravages de l’inflation sur le moral des ménages, le gouvernement a déclaré la guerre aux commerçants soupçonnés de stocker la marchandise pour mieux faire flamber les prix. « Ceux qui stockent les patates et les oignons, les fruits et les légumes, devront répondre de leurs actes ! », a menacé le président Erdogan.
« Erdogan a déclaré l’oignon organisation terroriste »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ordre a été donné à la police de débuter une série d’inspections dans les hangars agricoles du pays, non sans succès. A Polatli, près d’Ankara, vingt-quatre ont été passés au crible. Bilan, « 50 000 tonnes d’oignons ont été saisies », a claironné, le 20 novembre, le quotidien progouvernemental Sabah.
Redoublement des plaisanteries sur les réseaux sociaux. « J’ai un sac d’oignons, la police va très certainement perquisitionner mon domicile », s’est moqué Kuzey Onder sur Twitter. « Après l’atterrissage de la sonde Insight sur Mars, à la suite d’un voyage de sept mois, on apprend qu’un hangar à oignons a été perquisitionné », a renchéri Kacsaatoldu1881.
La crise de l’oignon a même réveillé l’opposition parlementaire. « Erdogan a déclaré l’oignon organisation terroriste », a plaisanté Meral Aksener, l’égérie du Bon parti (Iyi parti, droite nationaliste) tandis que Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, centre nationaliste), recommandait au gouvernement de « ne pas faire pleurer l’oignon ».
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