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Le Journal du Dimanche, le 01/05/2019
Par
Zafer Orhan Sivrikaya, correspondant à Istanbul (Turquie)
La crise économique et la perte électorale d’Istanbul noircissent l’horizon de la « bourgeoisie verte » pro-Erdogan.
Samedi 13 avril, en début de soirée, le bus municipal où se trouve l’avocat Sertug Süronoglu est à l’arrêt, dans le quartier de Besiktas, non loin du luxueux Çiragan Palace. Le trafic est complètement bloqué par la police. Excédé, alors qu’il patiente avec d’autres voyageurs sur la chaussée, l’avocat s’enquiert de la raison de ce blocage : « Un mariage », lui répond-on. « Et on bloque tout pour un mariage? » s’emporte-t-il, au moment où un long convoi de voitures aux vitres teintées s’engage dans la rue, encadré de gardes du corps.
L’un d’eux l’expédie, menotté, dans une voiture où il subira un passage à tabac en règle. Quelques jours après les faits, le visage encore tuméfié, il tourne en rond dans son appartement d’Istanbul. Le convoi était celui du président Recep Tayyip Erdogan, et l’avocat, accusé par les gardes du corps « d’insulte au président de la République », est assigné à résidence, dans l’attente d’un éventuel procès.
Erdogan a fait acheter à perte des médias entiers à ces hommes d’affaires
en contrepartie de l’obtention de marchés publics
Pour la seule année 2017, 20.539 procédures judiciaires ont été lancées sur la base de cette accusation. « Je ne savais pas qu’il s’agissait du président, se défend l’avocat. Je ne suis pas près d’oublier tous les invités en smoking et robe de soirée passant devant la voiture sans mot dire, peste-t-il. Mais je m’estime chanceux. À un moment, j’ai vraiment cru que j’allais y passer. »
Le gouvernement contrôle 95% des médias écrits
Ce mariage, où se rendait le président Erdogan en qualité de témoin, consacrait l’union de deux enfants de la « bourgeoisie verte », ces patrons de grands holdings plutôt pieux et conservateurs qui ont fait fortune dans le giron de l’AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir depuis 2002). Le marié, Haluk Kalyoncu, est l’héritier de Hassan Kalyoncu, un proche du président turc, dont il a financé les activités politiques depuis les années 1990.
Le jeune homme est aujourd’hui responsable du holding familial Kalyon, qui a notamment décroché le contrat de 26 milliards d’euros pour la construction et la gestion du troisième aéroport d’Istanbul, en coopération avec quatre autres entreprises du bâtiment proches de l’AKP. La mariée, Yelda Demirören, est l’héritière de la fortune du très puissant Demirören Holding, qui opère dans le secteur de l’énergie, de la construction et du tourisme.
Ces deux groupes sont surtout très actifs dans l’industrie des médias. Kalyon possède depuis 2013 Turkuvaz Media, qui comprend, entre autres, le quotidien Sabah et la chaîne A Haber, parmi les plus fervents soutiens du gouvernement. Demirören Holding possède de son côté des journaux et a racheté en 2018 plusieurs médias jusqu’ici Âd’opposition. « D’après nos chiffres, jusqu’à l’année dernière, le gouvernement contrôlait 70% des médias écrits et télévisés. Cette année, le chiffre a bondi à 95% », explique Aydin Engin, l’ancien éditorialiste du quotidien Cumhuriyet.
Un audit sur les dépenses de la ville
En 2014, dans un enregistrement téléphonique diffusé sur Internet, on pouvait entendre le président de la République se plaignant auprès de Demirören du contenu d’un article publié dans l’un de ses médias, et le puissant chef d’entreprise sangloter et supplier le chef de l’État, qu’il appelait « patron »…
Mais la bourgeoisie verte a du plomb dans l’aile. L’économie turque est entrée en récession depuis le mois de mars et cela a joué dans la défaite de l’AKP aux dernières municipales du 31 mars. Le parti au pouvoir a perdu Istanbul et ses 6 milliards d’euros annuels de budget. « De très nombreux contrats ont été signés par la mairie alors que les appels d’offres étaient très supérieurs à ceux du marché », s’offusque Tarik Balyali, élu municipal d’opposition chargé des questions financières et proche du nouveau maire élu.
La panique règne à bord. Reste à savoir si ces gens auront le courage d’arrêter de soutenir Erdogan.
Un des premiers gestes du nouvel édile a donc été de créer un groupe de cinq personnes chargées de mener un audit sur les dépenses de la ville. La décision a été immédiatement bloquée par un tribunal administratif. Signe de l’inquiétude du pouvoir, l’AKP multiplie les recours pour tenter d’obtenir l’annulation du scrutin et aller vers de nouvelles élections, sans succès pour le moment.
La décision finale du Haut Conseil électoral est prévue pour les prochains jours. Ce revers électoral en temps de crise sonne aussi le glas des grands projets d’infrastructure voulus par Erdogan. Cela place ces holdings, dopés par l’incroyable boom du secteur de la construction, dans une situation difficile alors même qu’ils se sont lourdement endettés en dollars et que la livre turque ne cesse de perdre de sa valeur.
« Erdogan est un homme politique habile. Il a fait acheter à perte des médias entiers à ces hommes d’affaires en contrepartie de l’obtention de marchés publics, analyse Aydin Engin. Mais la crise économique et le basculement des villes dans le camp de l’opposition va les priver d’une manne importante. La panique règne à bord. Reste à savoir si ces gens auront le courage d’arrêter de soutenir Erdogan. »
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