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Le Monde, le 16/04/2021
LETTRE D’ISTANBUL
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Très actif sur Twitter, Mehmet Boynukalin a fini par agacer le pouvoir islamo-conservateur, dont il est pourtant proche. Le quinquagénaire démissionne huit mois seulement après sa prise de fonctions.
C’est fini, Mehmet Boynukalin ne dirigera plus les prières à la grande mosquée Sainte-Sophie, à Istanbul (Turquie). L’imam en chef de l’ancienne basilique byzantine, devenue mosquée en 1453, musée en 1934, puis redevenue mosquée en juillet 2020, a démissionné jeudi 8 avril. Tirant sa révérence sur son compte Twitter, il a expliqué vouloir retourner à sa vocation initiale, l’enseignement du droit islamique à la faculté de théologie de l’université de Marmara.
Son ascension aura été de courte durée, huit mois seulement à exercer son magistère sur l’édifice du VIe siècle, rendu au culte musulman à l’été 2020 sur ordre du président Recep Tayyip Erdogan. Les touristes sont autorisés à y déambuler pour admirer les rideaux qui recouvrent les représentations figuratives, les mosaïques et les peintures de l’époque byzantine, cachées à la vue pour ne pas faire insulte à l’islam.
Personne ne s’attendait à la démission de Mehmet Boynukalin, un quinquagénaire à la silhouette corpulente et à la barbe fournie, réputé proche du pouvoir islamo-conservateur. Son cursus est irréprochable ; il est diplômé de l’université Al-Azhar du Caire. Son ascendance l’est tout autant puisque son père, Rifat Boynukalin, fut, dans les années 1970, l’un des fondateurs du parti de l’Ordre national (Milli Nizam partisi, islam politique), aux côtés de Necmettin Erbakan, le mentor politique de M. Erdogan.
Enfin son neveu, Abdurrahim Boynukalin, un ancien député du parti présidentiel de la Justice et du développement (AKP), est connu pour sa vitalité et celle de ses nervis, utilisés dans le cadre d’actions violentes, comme en 2015, lorsqu’il organisa une expédition punitive contre les locaux et les journalistes du quotidien Hürriyet.
Les commentateurs s’interrogent. Pourquoi l’ouléma, le docteur en droit islamique de Sainte-Sophie, a-t-il jeté l’éponge ? Dans le communiqué qu’il a publié sur les réseaux sociaux, truffé de références à « Dieu tout-puissant » et au « précieux président », Mehmet Boynukalin justifie sa démission par son souci de rester en retrait, lui qui avait l’habitude de commenter l’actualité à tout bout de champ, par le biais de ses trois comptes Twitter, en turc, en arabe et en anglais.
Flagorneur expérimenté
Le pieux geek, dont le nom de famille signifie en turc « nuque épaisse », se gardait bien d’aller à rebours des idées chères au chef de l’Etat turc. Ne fut-il pas le premier à adhérer à la doxa économique présidentielle selon laquelle il faut réduire les taux d’intérêt pour mieux lutter contre l’inflation ?
En flagorneur expérimenté, l’imam s’est empressé de saluer le limogeage de Naci Agbal, le gouverneur de la banque centrale turque, congédié en mars par le président Erdogan pour avoir relevé les taux, ce pour quoi globalement il avait été appelé à la tête de l’institution quatre mois et demi plus tôt, au moment où la livre turque s’effondrait par rapport au dollar.
Il fut le premier, encore, à applaudir à la décision du président de sortir le pays de la convention d’Istanbul, un traité européen visant à protéger les femmes des violences sexistes. Les critères ne sont pas ceux de la Turquie, a-t-il rappelé, fustigeant la convention, « une loi empruntée à l’étranger, peu en rapport avec les fondements de notre société ».
A ses yeux, la notion de « féminicide », utilisée par les organisations féministes pour qualifier les assassinats de femmes par leurs conjoints, soit 79 en Turquie depuis le début de l’année, est une vue de l’esprit, un subterfuge destiné à apitoyer l’opinion, afin de lui tirer « des larmes de crocodiles ».
Sans parler du jour où il a déclaré que le mot laïcité devrait être retiré de la Constitution. « Il n’y avait pas de laïcité dans les lois fondamentales de 1921 et 1924. L’islam était la religion d’Etat. La République devrait retourner à ses paramètres initiaux », écrivait-il le 10 février sur son compte Twitter. Et d’insister, comme si cette décision relevait de sa seule autorité. « Si le pouvoir est aux mains du peuple, alors ce dernier devrait avoir le droit de changer la Constitution quand et comme il le souhaite. »
Sentences dignes d’un calife
C’était peut-être le tweet de trop. Certes, le président Erdogan partage cet avis puisqu’il a parlé dernièrement d’« ouvrir la réflexion » sur un changement de Constitution. L’idée de rayer le mot « laïcité » lui tient à cœur, ça ne fait aucun doute, tant il rêve d’en finir avec l’héritage d’Atatürk.
Mais pas au point de se laisser voler la vedette. Or, Mehmet Boynukalin, avec sa manie de donner son avis sur tout, commençait à devenir envahissant ; on n’entendait plus que lui et ses sentences dignes d’un calife.
Sa faconde a fini par irriter les représentants de son propre camp, des députés du parti AKP aux journalistes de la presse progouvernementale. Dans le quotidien Habertürk du 16 mars, l’éditorialiste Fatih Altayli critiquait ainsi son goût pour « les idées les plus extrêmes », sa propension à « entrer sur le terrain politique ».
Bülent Turan, le vice-président du groupe AKP au Parlement, l’a accusé d’avoir trahi « tous ceux qui s’étaient sacrifiés pour reconvertir Sainte-Sophie en mosquée ». Même Hilal Kaplan, la chroniqueuse vedette du journal Sabah, qui n’est pas connue pour être une grande féministe, a semblé irritée par les prises de position sur la convention d’Istanbul de « cet imam sans limites ».
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