Le Haut-Conseil électoral turc (YSK) a rejeté, mercredi 19 avril, les recours déposés par l’opposition réclamant l’annulation du référendum sur l’extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, selon les médias locaux.
Le Parti républicain du peuple (CHP, laïque), principale force de l’opposition, le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-Kurdes) et un troisième parti avaient saisi la commission pour dénoncer des pressions et des irrégularités lors du scrutin.
Dix membres de l’YSK ont voté contre l’annulation du vote et un a voté en faveur, selon la chaîne privée NTV.
Une « sérieuse crise de légitimité »
L’opposition dénonce notamment une décision de dernière minute de l’YSK de considérer comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel des scrutateurs. Le CHP et le HDP affirment que cette décision de l’YSK pourrait avoir favorisé la victoire du camp du oui, qui a remporté le scrutin d’une courte tête avec 51,4% des voix, selon un comptage provisoire des médias. Ce référendum a validé la réforme voulue par M. Erdogan, qui fait passer la Turquie d’un régime parlementaire à un régime présidentiel.
Réagissant à la décision de l’YSK, le vice-président du CHP, Bülent Tezcan, parlant à la chaîne CNN-Türk, a affirmé qu’elle provoquait une « sérieuse crise de légitimité ». « Nous activerons tous les moyens légaux », a-t-il déclaré, ajoutant que le parti établirait une feuille de route après avoir consulté des experts en droit jeudi.
Deux missions d’observateurs européens ont pour leur part signalé une série d’irrégularités plaçant, selon elles, le référendum en deçà des normes internationales en matière de démocratie.
.