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Libération, le 06/01/2020
Par Jérémie Berlioux, envoyé spécial à Diyarbakir (Turquie)
A Diyarbakir, des familles protestent depuis septembre devant les locaux du parti kurde HDP. Elles l’accusent d’avoir aidé la guérilla du PKK à kidnapper leurs enfants. Une aubaine pour le gouvernement turc en pleine campagne de criminalisation du parti. Le HDP, qui nie tout lien avec le PKK, dénonce une manipulation du pouvoir.
Chaque jour depuis le 3 septembre, le même rituel se déroule devant les portes du parti d’opposition prokurde de gauche, HDP, à Diyarbakir, en Turquie. Une trentaine de familles munies de photos de leurs enfants s’installent sur les marches à l’entrée du bâtiment. Inlassablement, elles répètent les mêmes propos devant les caméras. «Ma fille Yasemin a disparu depuis 2014. Elle a été kidnappée par le PKK [la guérilla kurde, ndlr]. Je veux la récupérer. Et si elle est morte, je veux ses os», martèle Yildiz Balli, qui a rejoint le petit rassemblement mi-septembre. La police est omniprésente, sourcilleuse quant aux discours tenus et à ceux qui les écoutent. De «simples citoyens» sont venus en renfort. Ils distillent leurs analyses et invitent sur les réseaux sociaux des artistes et politiciens à venir soutenir ces «victimes du terrorisme».
Selon les familles, certains de ces enfants disparus ont rejoint la rébellion kurde ou ont été kidnappés par celle-ci. Mais d’autres sont des membres des forces de l’ordre, soldats ou policiers prisonniers de la guérilla. Toutes ces familles accusent aujourd’hui le HDP d’être complice du PKK. Ce dernier est en guerre contre l’Etat turc depuis les années 80 pour obtenir la reconnaissance des droits politiques et culturels des Kurdes. Le conflit a fait plus de 45 000 morts et des milliers de disparus, souvent passés entre les mains de milices paramilitaires aux ordres du pouvoir.
Criminalisation du parti kurde
Généralement, les associations comme «les Mères du samedi» qui militent depuis des années pour que la lumière soit faite sur les milliers de cas de disparitions depuis les années 80 sont victimes d’une intense pression policière. Cette fois-ci, cependant, les médias prorégime couvrent l’affaire en multipliant les directs, les interviews d’ex-membres du PKK dénonçant la duplicité du HDP et les éditos à charge. «Ces familles tombent à pic. J’espère qu’elles permettront enfin de faire comprendre que le HDP est lié au terrorisme, qu’il ne travaille pas pour les Kurdes mais seulement pour le PKK», souffle un journaliste présent sur les lieux.
La détresse de ces familles est une aubaine pour le gouvernement du président Erdogan, engagé dans une campagne de criminalisation du parti kurde qui s’est accélérée après l’arrestation, en août, des maires HDP des trois métropoles kurdes de Diyarbakir, Van et Mardin, remplacés par des kayyums («administrateurs»). Les autorités accusent les édiles d’avoir aidé le PKK. Un «putsch», selon l’opposition kurde, au cours duquel l’armée est déployée, des centaines de personnes arrêtées et les manifestations brutalement dispersées. Le 13 septembre, le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, est venu rendre visite aux parents qui manifestaient devant le siège du HDP, affirmant que ce dernier «est l’organe qui sépare des mères de leurs enfants pour les envoyer à des organisations terroristes».
Le HDP nie tout lien avec le PKK bien qu’une partie importante de sa base affiche une certaine sympathie pour la cause défendue par le groupe armé. Aussi le parti – légal – peine-t-il aujourd’hui à cacher un certain agacement. «Ces familles sont des victimes de la guerre et leur inquiétude est légitime», rappelle Hulya Alökmen Uyanik, coprésidente du HDP pour la province de Diyarbakir en marge d’un rassemblement quotidien d’opposition aux kayyums à Diyarbakir. «Mais ce sit-in est forcé par le gouvernement. Son timing, juste après la destitution des maires, le 19 août, participe à notre criminalisation», continue-t-elle.
Depuis octobre et le lancement de l’opération militaire turque «Source de paix» en Syrie contre les YPG, considérées par Ankara comme la branche syrienne du PKK, la répression s’est encore accrue dans la région. Plus de 30 mairies tenues par le HDP sont passées entre les mains de kayyums. En tout, 24 édiles démis sont emprisonnés, poursuivis pour «appartenance à une organisation terroriste» sur la base de preuves très discutables. Parmi eux, Adnan Selçuk Mizrakli, le maire métropolitain déchu de Diyarbakir est embastillé à Kayseri, en Anatolie centrale. Son acte d’accusation cite parmi les preuves de sa culpabilité sa participation au Newroz (le nouvel an kurde) le 21 mars 2019, et ce bien que l’événement soit légal.
«La police empêche la rencontre»
En attendant, les familles qui protestent devant le siège du HDP attendent toujours des réponses à leurs questions. Hulya Alökmen Uyanik assure les avoir invitées à venir rencontrer le parti à son siège afin de trouver des solutions, «mais la police empêche la rencontre d’avoir lieu», dit-elle. Devant les policiers, les manifestants nient avoir été contactés par le HDP.
Même son de cloche de la part de l’Association des droits de l’homme (IHD) qui surveille les violations des droits fondamentaux en Turquie. «Nous sommes prêts à aider ces parents s’ils le souhaitent. Mais la pression policière nous a empêchés pour le moment d’aller les rencontrer», explique un de ses membres souhaitant rester anonyme.
IHD, de même que le HDP, travaille depuis longtemps avec les proches de personnes prisonnières du PKK. Le Parti des travailleurs du Kurdistan a affirmé à plusieurs reprises être prêt à en libérer certains par l’intermédiaire d’une ONG indépendante. IHD s’est maintes fois portée volontaire. «Nous avons fait des déclarations en ce sens avec des familles. Mais nous avons besoin de l’autorisation de l’Etat pour aller chercher les prisonniers, ce que nous n’avons jamais obtenu», explique le militant des droits de l’homme. Contacté à ce propos, le porte-parole du ministre de l’Intérieur n’a pas donné suite aux sollicitations de Libération.
Depuis le début du sit-in, IHD affirme qu’aucune des familles avec lesquelles elle était en contact ne répond plus à ses messages. Publiquement, les autorités n’ont pas annoncé vouloir négocier avec le PKK pour obtenir le retour de personnes concernées. Pour l’opposition kurde c’est une évidence : Ankara se préoccupe davantage de criminaliser un parti légal que du sort des personnes disparues.
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