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Le Monde, le 25/04/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Le pouvoir islamo-conservateur, en déclin, ravive le mythe d’une Turquie conquérante.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en est convaincu, la bataille du Covid-19 se joue aussi sur le terrain géopolitique. Dans le nouvel ordre mondial censé émerger après la pandémie, la Turquie est appelée à jouer un rôle prépondérant. « Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, nous assistons à une nouvelle restructuration du monde. La Turquie a l’opportunité d’être au centre de ce processus », a-t-il déclaré dans une récente adresse à la nation.
L’idée séduit les zélotes du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis dix-huit ans. Les ministres ne parlent que de ça. Ibrahim Karagül, le chantre du gouvernement, rédacteur en chef du quotidien Yeni Safak, est, pour sa part, persuadé que le « miracle turc » est à portée de main.
Le pays, écrit-il dans un éditorial publié le 21 avril, « s’y préparait depuis des années ». Sous la houlette d’Erdogan, rien n’est impossible : « L’Empire ottoman était une grande famille répartie sur trois continents. Pendant la première guerre mondiale, cette famille a été brisée, partagée, capturée, asservie. (…) Erdogan l’a rassemblée, il a changé le cours de l’histoire. »
Touchée par l’épidémie de Covid-19, qui a fait 2 491 morts et 101 790 cas déclarés, la Turquie affiche plus que jamais son « pouvoir de séduction ». Il est urgent de redorer son blason, terni par ses violations des droits de l’homme, sa perte de dynamisme économique, l’autoritarisme débridé de son président.
Ces dernières semaines, du matériel médical (masques, blouses jetables, kits de dépistage, médicaments, respirateurs artificiels) a été livré à une trentaine de pays à travers le monde, dont l’Italie, l’Espagne et la Grande-Bretagne, et aussi Israël et l’Arménie, des Etats avec lesquels les relations sont d’ordinaire plutôt tendues. Tous les colis portent la mention « présidence », afin de souligner le rôle central joué par le numéro un dans la mise en œuvre de cette « diplomatie humanitaire ».
Vendre du rêve à la population
Le pouvoir de coercition continue de s’exercer. Les envois de soldats et de matériel ont repris vers Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où l’armée turque a créé des dizaines de postes d’observation supplémentaires pour défendre les territoires qu’elle contrôle face à une éventuelle offensive du régime de Damas. En Libye, les drones turcs au service du gouvernement d’accord national (GAN) poursuivent leurs frappes sur les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar.
Nul ne sait mieux que le « Grand Turc » vendre du rêve à sa population. « Si notre président nous disait qu’il s’apprête à construire une autoroute à quatre voies vers la Lune, nous le croirions », résumait, le 31 mai 2018, Berat Albayrak, le gendre du président, nommé depuis ministre du Trésor et de l’économie.
Raviver le mythe d’une Turquie conquérante est la bouée de sauvetage du pouvoir islamo-conservateur, en déclin, comme l’a prouvé son échec aux municipales du printemps 2019. Cet exercice de rhétorique est d’autant plus nécessaire qu’un choc économique s’annonce.
« Si la gestion de la crise sanitaire est bonne, la politique monétaire est catastrophique », estime l’économiste Ahmet Insel. Depuis le début de la pandémie, la Banque centrale turque (BCT), qui a abaissé mercredi 22 avril son taux directeur pour la huitième fois en moins d’un an, épuise ses réserves de change pour soutenir la livre, la monnaie locale, qui a perdu 15 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année. Orienté à la baisse, le marché financier risque de contraindre l’institution monétaire à capituler. Le combat, perdu d’avance, laisse le pays à la merci d’une nouvelle crise monétaire.
Relocalisation vers l’Europe
Pour parer à l’effondrement de l’économie, un projet à dimension géopolitique a été mis de côté. On a appris cette semaine que les systèmes de missiles S-400, livrés par la Russie en 2019, ne seront pas activés avant plusieurs mois, officiellement en raison de l’épidémie. En réalité, Ankara ne veut pas risquer de subir les sanctions économiques promises par l’administration américaine. Il semble que l’option proposée par Washington, à savoir que les S-400 restent dans leurs boîtes pour éviter les sanctions, ait prévalu.
Contrarier l’allié américain n’est pas une option au moment où les autorités turques, en quête de nouvelles sources de financement, courtisent la Fed, la banque centrale américaine, dans l’espoir que cette dernière leur donne accès à ses liquidités en dollars via l’ouverture de lignes de swap (échange de devises), ce qu’elle a fait pour 14 pays récemment.
La Turquie n’est pas sur la liste car elle ne coche aucun des critères de sélection (faible inflation, déficit courant maîtrisé, budget à l’équilibre). Et ses orientations de politique étrangère ne sont pas nettes. « Depuis la crise diplomatique entre Washington et Ankara, née de l’emprisonnement du pasteur américain Andrew Brunson à Izmir en 2018 et, plus tard, l’achat de S-400 russes susceptible d’entraîner des sanctions économiques, la Turquie est un pays dont la Fed se méfie », souligne sur son blog Ugur Gurses, un ancien fonctionnaire de la BCT.
Le président turc n’a pourtant pas tout à fait tort. A l’heure où la politique de sécurité industrielle de l’Union européenne est remise en question, son pays pourrait tirer avantage de la relocalisation de certaines productions de la Chine, où elles sont concentrées, vers l’Europe et son pourtour. « Les pays d’Europe centrale et orientale, le Maroc, la Tunisie mais aussi la Turquie, pourraient devenir les réceptacles de cette relocalisation », explique Ahmet Insel. A condition que l’économie tienne le choc.
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