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Le Figaro, le 16/02/2021
Par Delphine Minoui
Correspondante à Istanbul
REPORTAGE
Malgré la répression implacable, les étudiants se mobilisent contre la mainmise du pouvoir sur leurs facultés. Partie de l’université du Bosphore à Istanbul, la fronde se propage à Ankara, Izmir et Adana.
Scandant le slogan «Nous ne baisserons pas les yeux» (inscrit sur la pancarte jaune, à gauche), des étudiants manifestent, le 2 février à Istanbul. CHRIS MCGRATH/Getty Images/AFP
C’est désormais le cri de ralliement de la jeunesse turque. «Nous ne baisserons pas les yeux», répètent à l’unisson les étudiants qui dénoncent depuis un mois et demi la mainmise du pouvoir turc sur les universités. Le slogan, créé en réaction à un policier ayant hurlé «Baissez les yeux!» à de jeunes manifestants, illustre la colère de toute une génération contre le grignotage accéléré de ses libertés.
La grogne, partie début janvier du soudain parachutage d’un recteur pro-Erdogan à la tête de la prestigieuse université Bogazici («Bosphore», en turc), ne faiblit pas. Malgré la neige de ces derniers jours, des dizaines de professeurs continuent à se rassembler tous les midis sur la pelouse du campus pour tourner symboliquement le dos au bureau du nouveau locataire des lieux, Melih Bulu, dont ils réclament la démission. Depuis la vague de purges de l’après-coup d’État de 2016, ils ont pu constater, et contester, avec inquiétude le limogeage de centaines de confrères à travers le pays et la nomination, par décret présidentiel, de dizaines de nouveaux recteurs dans d’autres universités. À ce jour, Bogazici était parvenue à garder son statut d’exception en conservant un droit de regard sur ce choix. Voilà qui est révolu. «En s’attaquant à l’université du Bosphore, réputée pour son indépendance et ses valeurs universelles, Erdogan est passé à la vitesse supérieure: il renforce son contrôle sur le milieu académique et impose son hégémonie culturelle», relève le politologue Ahmet Insel.
Bras de fer
Malgré la violence des échauffourées et les centaines d’interpellations, la fronde des étudiants a gagné d’autres villes: Ankara, Izmir, Adana. Interdits de campus, les insoumis d’Istanbul ont rallié la rive asiatique où ils ont manifesté dans le quartier Kadikoÿ avant d’être brutalement dispersés par la police. Une pétition qui circule dans les milieux intellectuels apporte son entier soutien aux universités. Sur Facebook comme aux balcons des immeubles où s’improvisent des concerts de casseroles, la solidarité est également de mise.
Si le mouvement, inédit depuis les grandes manifestations de Gezi en 2013, perdure, c’est aussi en réaction à un pouvoir turc qui polarise au lieu d’apaiser. Pour Recep Tayyip Erdogan, les contestataires ne sont que des «terroristes» et des «vandales», tandis que le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu les traite de «déviants LGBT» pour avoir organisé une exposition où le drapeau arc-en-ciel côtoyait une photo du site sacré de la Kaaba, à La Mecque. Quant à l’ultranationaliste Devlet Bahçeli, chef de file du parti MHP et allié politique du président turc, il compare les manifestants à «des serpents venimeux dont on devrait écraser la tête». Sans compter la violence disproportionnée de la répression.
Plus la Turquie s’enfonce dans la récession économique, plus l’agressivité du régime d’Ankara augmente. L’autoritarisme se nourrit des contextes de crise
Ahmet Insel, politologue
Sur les réseaux sociaux, des protestataires racontent avoir été arrêtés chez eux en pleine nuit par des policiers «armés comme à la guerre». Une humiliation que dénoncent aussi des jeunes issus de familles traditionnellement fidèles au pouvoir. «Ma famille est de l’AKP. Ma mère, Gamze Demirtas, dirige la branche féminine du parti dans le quartier de Sariyer. Si un ministre s’attaque constamment aux gens de son pays, s’il accuse les étudiants de déviance, s’il dit que ce ne sont que des terroristes qui sont arrêtés, comment le procureur peut-il trancher librement?», a déclaré l’un d’eux, Dogu Demirtas, à une délégation du parti d’opposition CHP qui lui rendait visite en prison et dont les propos ont été relayés dans le journal Evrensel.
Dans ce contexte tendu, l’affaire Bogazici est en train de se transformer en bras de fer entre pro et anti-Erdogan. Connu pour son franc-parler, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, défend sur Twitter «ces jeunes qui n’ont d’autre but que de protéger l’intégrité scientifique et la crédibilité académique». Habituellement plus réservé, le maire d’Ankara, Mansour Yavas, est sorti de ses gonds en appelant le recteur de Bogazici à se retirer. Mais les autorités turques ne veulent rien entendre. Au contraire. Elles continuent à mettre de d’huile sur le feu en s’attaquant à Galatasaray, une autre université de renom qui a pour spécificité d’être francophone: il y est désormais exigé aux enseignants français de passer un test de turc, dans ce qui ressemble à une riposte contre le projet de loi séparatisme d’Emmanuel Macron. Les observateurs voient également dans ce durcissement actuel d’Ankara une façon de faire diversion par rapport aux nombreux sujets d’actualité qui fâchent, tels que la récente exécution, vraisemblablement par le PKK, de 13 membres des forces de sécurité turques en Irak, ou encore la crise économique du pays. «Plus la Turquie s’enfonce dans la récession économique, plus l’agressivité du régime d’Ankara augmente. L’autoritarisme se nourrit des contextes de crise», remarque Ahmet Insel.
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