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Le Monde, le 11/02/2021
Par Marie Jégo(Istanbul, correspondante)
La contestation, partie d’Istanbul, est portée par une jeunesse désenchantée, qui ne voit plus ce que le parti au pouvoir peut lui offrir.
Analyse.
En dépit de la répression, la contestation des étudiants ne faiblit pas en Turquie. Parti de l’université du Bosphore (« Bogazici », en turc), à Istanbul, le mouvement a gagné Ankara, Izmir et Adana. A Istanbul comme à Ankara, des professeurs ont manifesté, revêtus de leur toge, sur les pelouses des campus, tandis que 147 intellectuels turcs, dont le Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, ont publié une lettre de soutien aux étudiants.
La nomination d’un nouveau recteur à Bogazici, un établissement public parmi les plus prestigieux, par le président Recep Tayyip Erdogan, a mis le feu aux poudres. Une partie des étudiants et des professeurs dénoncent une procédure non démocratique et contestent la légitimité du recteur parachuté, Melih Bulu, un universitaire falot mais loyal, puisqu’il est un militant du parti présidentiel de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002. Les protestataires réclament sa démission. « Bulu ! Hormis Erdogan, personne ne veut de toi ici », clamait l’une des pancartes brandies par les manifestants. Le droit de chaque université à élire son recteur est mis en avant.
« Des serpents venimeux »
Car depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016, le processus de sélection des recteurs, qui s’était à peu près toujours fait en cooptation avec les conseils d’université, a été aboli. Désormais, les nominations sont du ressort exclusif du président Erdogan, qui a nommé 27 recteurs au cours de l’année 2020 et 12 pour les deux premiers mois de 2021.
La riposte des autorités au mouvement étudiant a été cinglante. Plus de 600 personnes ont été arrêtées à travers le pays depuis le 4 janvier, jour où les protestations, plutôt pacifiques, ont commencé. Selon le ministère turc de l’intérieur, 498 des interpellés ont été relâchés. Les autres sont sous contrôle judiciaire, en détention préventive ou en garde à vue.
Les autorités turques ont leur interprétation de ce qui se passe sur les campus. Les étudiants contestataires sont des « terroristes » et des « vandales », selon le président Erdogan, des « déviants LGBT », d’après le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu, « des serpents venimeux à qui il convient d’écraser la tête », comme l’a écrit sur son compte Twitter Devlet Bahçeli, le chef du Parti d’action nationaliste (MHP, extrême droite), partenaire de coalition de l’AKP.
La génération Z – qui n’a rien connu d’autre que le règne sans partage d’Erdogan – estime que lui et son parti n’ont plus rien à offrir
Les médias progouvernement ne sont pas en reste. « Bogazici est la dernière forteresse de l’oligarchie intellectuelle pro-occidentale. Ni l’université ni l’Etat ne seront à l’aise tant que ce bastion ne sera pas détruit », écrivait Ömer Lekesiz, un chroniqueur du quotidien Yeni Safak, dans l’édition du 5 février.
L’éradication, l’insulte et la haine sont tout ce que le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis près de deux décennies, semble en mesure de proposer à sa jeunesse désenchantée. Alp, 21 ans, qui a participé aux manifs sur le campus de Bogazici, où il fait ses études, y voit « une perte de contact des dirigeants avec la réalité ». « On veut des élections démocratiques à l’université, c’est trop demander ? Le gouvernement nous répond par des arrestations et des perquisitions sur le campus, la dissolution de notre club LGBT… »
Ada, 20 ans, étudiante à l’université Galatasaray, à Istanbul, a suivi de près les manifestations à Bogazici. Elle connaît les attentes de ses camarades. « La plupart des jeunes autour de moi sont insatisfaits. Ils ne voient pas leur avenir en Turquie, car la situation économique est mauvaise. Il n’y a pas de perspective de carrière, pas de liberté non plus », raconte-t-elle. Or, les jeunes diplômés, « des gens qualifiés et ouverts d’esprit, attachent de l’importance à la liberté, ce qui n’est pas le cas de tous en Turquie, où la population est, dans l’ensemble, attachée aux valeurs conservatrices ».
76 % des jeunes souhaitent émigrer
La soif de liberté est l’une des raisons qui poussent les jeunes à vouloir s’expatrier. Selon une enquête, réalisée en septembre 2020 par le centre d’études de l’opinion publique Avrasya, sur un échantillon de 8 000 personnes, 76 % des jeunes interrogés disent souhaiter quitter le pays. Touchée de plein fouet par le chômage – 27 %, contre 12,9 % pour la moyenne nationale –, la génération Z, soit les jeunes qui n’ont rien connu d’autre que le règne sans partage du président Erdogan, estime que lui et son parti n’ont plus rien à offrir.
Ada et Alp, eux non plus, ne voient pas leur avenir en Turquie. L’extrême polarisation de la société – Turcs contre Kurdes, sunnites contre alévis, progressistes contre conservateurs, laïcs contre religieux – les désespère. D’autant que le discours de haine est monté d’un cran avec la diabolisation par les autorités des personnes LGBT, présentées comme le fer de lance de la contestation.
Le numéro un turc a reconnu récemment que la génération montante n’était guère réceptive à ses messages. « La génération Z ne sait pas dans quel état se trouvaient nos patients dans nos hôpitaux publics lorsque [l’opposition] était aux commandes, a-t-il déclaré devant les militants de son parti. A nos jeunes qui n’ont pas vécu dans l’ancienne Turquie, (…) nous avons du mal à dire l’importance de nos réalisations. »
La contestation des étudiants met à mal ses espoirs de réélection. Car d’ici à juin 2023, date du prochain scrutin, présidentiel et législatif, 5 millions de « primo-votants » seront appelés à mettre leur bulletin dans l’urne.
Selon les politologues, un tiers d’entre eux seulement s’apprête à voter en faveur de l’AKP et de son « reis » (« le chef », l’un des surnoms de M. Erdogan). « Nos jeunes sont mécontents de la façon dont le pays est gouverné. Ils pensent à leur avenir, or les dirigeants à la mentalité rétrograde leur proposent de regarder vers le passé », résume Canan Kaftancioglu, la chef du Parti républicain du peuple (CHP, opposition) pour la ville d’Istanbul.
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