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La Croix, le 15/07/2019
Enquête
Malo Tresca,
Trois ans après le putsch avorté du 15 juillet 2016, qui a largement contribué à renforcer ses prérogatives, le président Recep Tayyip Erdogan aspire à concurrencer la figure mythique de l’ancien président Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), considéré comme le « père » de la Turquie moderne.
Son passage là-bas était, symboliquement, incontournable. Avant de présider une cérémonie digne d’un sacre impérial – devant des chefs d’États et premiers ministres étrangers – dans son fastueux palais de Bestepe, à la périphérie d’Ankara, le numéro un turc Recep Tayyip Erdogan faisait un crochet, en ce 8 juillet 2018, par le mausolée d’Anitkabir, abritant la dépouille de Mustafa Kemal Atatürk. Quelques heures après avoir prêté serment pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays, il rendait ainsi hommage au « Père des Turcs », fondateur en 1923 d’un État-nation – laïc, empreint de modernité, et inspiré de la Révolution française – sur les ruines de l’Empire ottoman.
La référence mémorielle est forte, la démarche et le discours plus ambigus. Car le jour même, l’homme fort d’Ankara n’hésitait pas à tancer, en filigrane, le bilan politique de l’icône républicaine. Laïcité, arrimage de la Turquie à l’Occident… « Le système qui a coûté si cher au pays, en raison du chaos politique, social et économique qu’il a suscité par le passé, est derrière nous », martelait alors le leader sunnite, en promettant de redessiner, « après 95 ans d’existence de la République », une « Turquie forte », appelée à devenir d’ici à 2023 « l’une des dix premières puissances mondiales ».
Discours « remodelé »
À la tête du pays depuis 2002, l’élite islamo-conservatrice (AKP) semble en effet désireuse d’instrumentaliser la « parenthèse » kémaliste à l’aune de sa « nouvelle ère ». Au risque, parfois, d’enterrer l’histoire. « Erdogan ne reproche rien à Atatürk, si ce n’est qu’il est un personnage qui semble plus important que lui-même. C’est ainsi que de temps à autre, il tient un discours tout à fait chaotique, louant Atatürk un jour, le taxant d’ivrogne un autre », décrypte l’historien Samim Akgönül, directeur du Département d’études turques de l’université de Strasbourg.
Considéré comme un « leader immortel » dans le préambule de la Constitution, le fantôme du héros militaire de Gallipoli a laissé une empreinte historiographique indélébile. Son portrait trône toujours partout en Turquie, et son mausolée attire encore des foules passionnées. Comment Erdogan pourrait-il dès lors espérer le concurrencer ? « Il est certainement conscient qu’il lui faudra construire un mythe. Le pays n’est pas en guerre comme celle de l’Indépendance de 1919-1923, il faut trouver d’autres circonstances qui s’apparenteraient à un sauvetage pour se présenter comme un nouvel héros national », poursuit le politologue.
En Turquie, un camouflet électoral pour le président Erdogan
Instrumentalisé d’une main de fer depuis trois ans par le pouvoir, le putsch avorté du 15 juillet 2016 aurait pu être cette occasion rêvée. « Même si elle est difficilement exploitable, cette journée est devenue une date commémorative. Des dizaines de lieux publics ont été baptisés ou rebaptisés “Martyres du 15 juillet”, elle est entrée dans les livres scolaires… Donc une génération apprend ce mythe et l’intériorise », concède le politologue, « mais la société est si polarisée qu’on peut douter que cela soit suffisant pour recevoir le “santo subito” ».
Vision autoritariste
Néanmoins, « le récit historique national turc se reformate. Erdogan est assez instinctif pour comprendre qu’il ne peut évacuer totalement le kémalisme, et qu’il doit composer avec, dans un mouvement de rupture mais aussi de continuité : il poursuit notamment cette dynamique d’une vision autoritariste, et développementaliste de la Turquie », analyse l’enseignant chercheur Jean-François Pérouse, auteur d’Erdogan, nouveau père de la Turquie ? (1).
Fragilisé sur la scène politique et économique intérieure, notamment depuis les événements de Gezi (lire repères) le Reis, qui se rêvait en grand leader sunnite du monde musulman, n’a de surcroît plus le rayonnement international escompté. « Il a eu beaucoup de succès au début des Printemps arabes », décrypte Jean Marcou, directeur du master Méditerranée et Moyen-Orient à Sciences Po Grenoble, « mais le modèle turc a tourné court. Avec la détérioration de ses relations sur la scène régionale, l’aura qu’avait à l’époque la Turquie en 2011 a largement disparu ».
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Les dates clés du « règne » d’Erdogan
Novembre 2003. Erdogan est nommé premier ministre.
2011. Le Reis se pose en défenseur de la démocratie pendant les Printemps arabes et notamment au moment de la révolution syrienne.
31 mai 2013. La police déloge violemment des manifestants opposés à la destruction du parc Gezi (Istanbul). Pendant trois semaines, 2,5 millions de personnes manifestent pour exiger la démission d’Erdogan, accusé de dérive autoritaire.
10 août 2014. Suite à une modification de la constitution, Erdogan est élu président.
15 juillet 2016. La tentative de coup d’État menée par une faction de l’armée est réprimée, engageant des purges sans précédent.
Juillet 2018. Erdogan est réélu.
(1) Avec Nicolas Cheviron, 2016, Éditions François Bourin, 26 €.
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