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Le Point – le 13/03/2015
De nos envoyés spéciaux à Istanbul, Armin Arefi et Quentin Raverdy
Des réfugiés syriens assis à même le trottoir, sous la neige d’Istanbul, le 7 janvier 2015. © BULENT KILIC / AFP
REPORTAGE. L’accueil par Erdogan de deux millions de réfugiés syriens n’ayant pas vocation à partir menace l’avenir économique et social du pays.
Des bâtisses éventrées encerclent les artères boueuses de la ville. Trois jeunes enfants surgissent d’un sous-sol et enjambent une énorme flaque de sang. Nous sommes à 900 kilomètres d’Alep, dans le quartier de Tarlabasi, à Istanbul, où des milliers de Syriens ont trouvé refuge. Un homme au teint mat et à la barbe juvénile apparaît dans la pénombre d’un entrepôt. Obada vient de souffler ses 22 bougies. Il y a six mois, il vivait encore à Damas, où il était apprenti ingénieur électrique. Mais il a dû se résoudre à quitter son pays pour rejoindre son oncle en Turquie.
« Je n’avais pas choisi mon camp là -bas, mais les gens mouraient chaque jour », lâche-t-il, dépité, devant l’entrée démolie du dépôt. Arrivé en Turquie par la mer, Obada ne s’est pas enregistré auprès des autorités turques, préférant conserver son passeport syrien, dernière preuve de sa vie passée. Désormais électricien sept jours sur sept, le jeune homme rêve déjà d’ailleurs : l’Allemagne et ses universités, où il pourrait poursuivre sa véritable vocation. Pas la Syrie. « Il faut se rendre à l’évidence, lâche-t-il. Le monde entier se bat en Syrie aujourd’hui. Je vais rester encore longtemps ici. »
Mendier
Plusieurs de ses compatriotes ont trouvé chaleur et réconfort dans une ruelle voisine, où une minuscule échoppe propose de succulents falafels à un prix défiant toute concurrence. Le commerce appartient à Osman. Âgé lui aussi de 22 ans, cet étudiant en électronique à Damas a fui son pays il y a un an pour éviter le service militaire qui l’aurait envoyé tout droit sur le front. « Le gouvernement turc est bon avec les Syriens, insiste-t-il. On ne me considère pas comme un réfugié. Et je n’ai aucun problème de visa. » Pourtant, son avenir, Osman le voit lui aussi en Allemagne, pays qui serait – dit-il – beaucoup plus généreux envers les étrangers. Pas en Syrie. « Tant que Bachar el-Assad est en place, je ne pourrai rentrer ».
Trois bambins au teint clair font soudain irruption dans le restaurant improvisé. Tout sourire, l’un deux s’approche de l’unique table et y dépose fièrement son butin. Quatre pièces qu’il a quémandées auprès de la population stambouliote. Comme eux, nombre de Syriens en sont réduits à mendier dans les rues passantes de la cité turque. « C’est peut-être à cause de cela que la population turque ne nous aime pas », lance Osman, désabusé.
Politique jusqu’au-boutiste d’Erdogan
L’omniprésence de réfugiés syriens en Turquie est sans doute la conséquence la plus visible de la politique jusqu’au-boutiste de Recep Tayyip Erdogan vis-à -vis de la Syrie. Outre le soutien à l’opposition armée – dont les factions islamistes les plus radicales -, le président turc a entièrement ouvert les frontières de son pays aux civils syriens fuyant les bombardements, tablant sur la chute rapide de Bachar el-Assad. « Quand je m’étais opposé à cette politique il y a trois ans, Erdogan m’avait assuré que ce serait fini avec succès dans six mois », se souvient Ertugrul Gunai, ancien ministre d’Erdogan.
Or, près de quatre ans après le début de la guerre en Syrie, deux millions de Syriens vivent en Turquie, non pas comme des réfugiés, mais comme des invités. « Nous n’abandonnerons pas nos frères (…) Nous ne fermerons jamais nos portes (aux Syriens), nous ne pouvons le faire », a encore souligné la semaine dernière le chef de l’État. « Ce qui est important, c’est la confiance de ces gens-là , l’amitié à long terme avec les populations », confie une source diplomatique turque. « On pourra dire plus tard que pendant ces jours difficiles, la Turquie était avec le peuple (…) À long terme, c’est avec les peuples amis de la région que la Turquie travaille, pas avec des chefs d’État de passage. »
5,5 milliards de dollars
Pour ce faire, Ankara n’a pas lésiné sur les moyens. 25 camps de réfugiés ont été construits notamment dans l’est du pays, pour un montant qui avoisinerait les 5,5 milliards de dollars. « La moitié de l’aide est internationale », indique toutefois une source diplomatique, qui admet cependant que « sur la question des réfugiés, la Turquie a fait un travail extraordinaire ». En comparaison, la France, pourtant elle aussi grand soutien de l’opposition syrienne, n’a accueilli depuis octobre 2013 que… 500 réfugiés syriens.
Mais cette générosité, la Turquie risque de la payer au prix fort. En effet, seuls 15 % des réfugiés syriens (soit 265 000 personnes) résident dans des camps, tous les autres vivant dans les grandes villes du sud du pays (notamment à Gaziantep), mais aussi à Istanbul, qui compte pas moins de 350 000 réfugiés syriens. « Ceci s’explique par la capacité limitée des camps, mais aussi par le fait que la plupart des Syriens préfèrent avoir leur propre domicile et ainsi tenter de construire une vie normale », explique Franck Düvel, chercheur au Centre sur la migration, la politique et la société de l’université d’Oxford (COMPAS).
Bombe à retardement
Sauf que la présence durable de cette population étrangère et précaire, à la main-d’oeuvre bon marché, est devenue facteur de tension grandissante avec les populations locales, provoquant même quelques incidents. « Tout d’abord très sensibles à leur sort, la majorité des Turcs considèrent que les Syriens doivent partir tôt ou tard », souligne le chercheur Franck Düvell. « Pendant ce temps, le gouvernement turc améliore de façon significative la position légale et socio-économique des Syriens et semble désormais préparer à considérer une solution à plus long terme. » En 2014, l’organisme turc des situations d’urgence, dépendant du Premier ministre (AFAD), s’est lancé dans une vaste campagne d’enregistrement de tous les réfugiés syriens. En acceptant de s’y soumettre, ces derniers se voient octroyer une carte de résidence leur garantissant l’accès à nombre de services sociaux dont bénéficient les citoyens turcs (santé, éducation).
Une véritable « bombe à retardement », si l’on en croit la chercheuse Beril Dedeoglu, professeur à l’université de Galatasaray. « La majorité des Turcs n’ont pas encore senti les conséquences économiques de la présence de plus de deux millions de réfugiés syriens, qui pose beaucoup de problèmes sociaux », note-t-elle. Une crise qui pourrait surgir plus tôt que prévu, au vu du notable ralentissement de l’activité économique en Turquie.
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