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Le Monde, le 29/04/2021
Par Gaïdz Minassian
Le président des Etats-Unis, qui a qualifié de génocide les massacres et déportations des Arméniens durant la première guerre mondiale, signe une volonté de réaffirmer le retour de son pays sur la scène mondiale et de s’adresser à l’ensemble de l’humanité.
Analyse.
John Marshall Evans est un ambassadeur américain heureux. Quinze ans après qu’il a été renvoyé de son poste à Erevan par l’administration Bush pour avoir reconnu le génocide des Arméniens, le président américain, Joe Biden, vient finalement de lui donner raison, le 24 avril, en qualifiant de génocide, les massacres et déportations des Arméniens commis durant la première guerre mondiale. « Je suis enfin soulagé par cette décision, a déclaré au Monde le diplomate aujourd’hui retraité, et ne suis animé par aucune rancune. »
Cent six ans après les faits, les Etats-Unis rejoignent ainsi la trentaine d’Etats du monde qui ont accompli ce geste en faveur des morts sans sépulture, de l’histoire et de la paix. Mais la déclaration solennelle du président des Etats-Unis, première puissance mondiale, revêt une dimension stratégique majeure pour quatre raisons.
Changement de paradigme
La reconnaissance par les Etats-Unis du génocide des Arméniens confirme d’abord le retour de la thématique des droits de l’homme dans leur politique étrangère. Exprimé par la base du Parti démocrate, ce besoin de réinjecter de l’éthique dans la diplomatie américaine fait écho à la forte demande d’une société sensible à l’image des Etats-Unis dans le monde. Après avoir pris leurs distances avec l’allié saoudien dans la guerre au Yémen, et condamné les « actes de génocide » commis contre les Ouïgours en Chine, les Etats-Unis « honorent tous ces Arméniens qui ont péri dans le génocide de 1915 ». Ce changement de paradigme s’inscrit dans une volonté de réaffirmer leur retour sur la scène mondiale face à la puissance de la Chine, de reconstruire une Amérique bouleversée par les guerres sans fin et un monde défiguré par la pandémie de Covid-19, où le besoin de « sécurité humaine » est plus prégnant qu’avant.
La deuxième raison renvoie à une volonté de l’administration Biden de parachever le travail du Congrès dont les deux Chambres ont voté à l’unanimité, en 2019, des résolutions reconnaissant le génocide de 1915. Vieux routier des institutions fédérales et prenant acte du large consensus national autour de cette épineuse question, Joe Biden a consolidé le vote du Congrès, dépositaire de la démocratie américaine conformément à la Constitution.
Affirmant que la Turquie actuelle n’est pas responsable du génocide de 1915, Biden lui montre la voie à suivre pour rompre définitivement avec le négationnisme d’Etat
Une autre raison, plus immédiate, explique cette décision de la Maison Blanche. En reconnaissant le génocide, Washington envoie un message à la Turquie et à la Russie, cet attelage baroque qui s’associe pour tenter de déloger les Occidentaux du Proche-Orient comme du Caucase. Les Etats-Unis, coprésidents avec la France et la Russie du groupe de Minsk, chargé par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe de trouver une solution politique dans le conflit du Haut-Karabakh, ont été mis à l’écart, à l’automne 2020, dans la déclaration marquant la fin de la guerre entre Arméniens et Azerbaïdjanais, rédigée sous influence russo-turque.
Manifestation du soft power américain, le geste de M. Biden traduit le retour de Washington dans cette région meurtrie par l’histoire. Les Américains, irrités par le soutien militaire à l’Azerbaïdjan du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et par sa décision d’acheter des missiles russes, veulent prévenir tout risque de nouveau nettoyage ethnique dans le Caucase du Sud.
Désormais, ce sont les trois coprésidents du groupe de Minsk qui ont reconnu le génocide des Arméniens, trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, douze des trente membres de l’OTAN. Sur le génocide arménien, les alliances issues de la guerre froide agissent d’autant moins que les Etats-Unis et la Russie sont en phase.
Ménager Ankara
Enfin, en ne citant pas une seule fois la Turquie, mais l’Empire ottoman, dans sa déclaration, Joe Biden entend ménager son partenaire Ankara. En affirmant que la République moderne de Turquie n’est pas responsable du génocide de 1915, le président américain lui montre la voie à suivre pour reconnaître l’histoire et rompre définitivement avec le négationnisme d’Etat. Cette absence de référence à la Turquie signifie-t-elle pour autant que le risque juridique – compensations matérielles et financières – est écarté pour l’Etat turc ? Le crime de génocide étant imprescriptible depuis la convention de l’ONU de 1968, et passible de procédures judiciaires, le débat reste ouvert, les cabinets d’avocats américains ayant déjà pris le relais des historiens.
Joe Biden, 46e président des Etats-Unis, renoue avec la tradition humaniste de l’Amérique. Il emboîte le pas à Henry Morgenthau (1856-1946), cet ambassadeur américain à Constantinople durant la Grande Guerre, témoin direct de « l’assassinat d’une nation » (titre du chapitre 24 de ses Mémoires), ou au président américain Woodrow Wilson (1856-1924), principal artisan du traité de Sèvres (1920), dont les clauses mentionnent pour la première fois dans un document officiel l’expression de « crime contre l’humanité » en référence au cas arménien, mais qui n’a jamais été ratifié par le Congrès américain.
En renouant ainsi avec le wilsonisme, la diplomatie de Joe Biden démontre que reconnaître un génocide n’est pas un acte d’ingérence dans les affaires d’un Etat souverain, ce crime des crimes ne relevant pas d’un lointain passé, ni d’une lutte mémorielle entre descendants de bourreaux et de victimes. Il intéresse l’ensemble de l’humanité, la sécurité humaine, et concerne la responsabilité de chacun. Il appartient désormais à la société civile turque de s’affranchir du fantôme arménien. Dans ce « Grand Moyen-Orient », la reconnaissance générale du génocide des Arméniens constituerait une prise de conscience majeure au service de la paix et un grand pas vers la réconciliation entre les peuples.
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