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Le Monde, le 25/06/2020
Par Jean-Pierre Stroobants
Libye, nouvelle Syrie ? (4/6). L’Union européenne n’arrive guère à peser sur l’escalade d’un conflit libyen qui empiète pourtant directement sur ses intérêts stratégiques.
Ce fut le symbole le plus évident d’une difficulté, ou plutôt d’une impuissance, ce terme que l’on déteste utiliser à Bruxelles mais qui traduit sans doute au mieux la situation de l’Union européenne face au conflit libyen. Le 10 juin, le Cirkin, un cargo marchand turc qui bat pavillon tanzanien, est parti d’Istanbul. Transporte-t-il vers la Libye des armes destinées au gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, en violation de l’embargo décrété par les Nations unies ? C’est le soupçon du commandement de l’opération européenne Irini (« Paix », en grec), lancée le 1er avril par l’Union européenne pour une mission de contrôle.
L’opération a pour but d’enrayer l’escalade du conflit militaire qui oppose le GAN de Tripoli aux forces du maréchal dissident Khalifa Haftar, qui avait déclenché un an plus tôt l’assaut sur la capitale libyenne. Les partisans du GAN regrettent qu’Irini vise de facto surtout les livraisons turques, laissant hors d’accès le soutien militaire des parrains de Haftar (Emirats arabes unis, Egypte, Russie…) acheminé en Cyrénaïque par voie aérienne ou par la frontière égyptienne.
Le soupçon sur le Cirkin est renforcé par le fait que le cargo a déjà été impliqué dans un autre « incident » en haute mer, deux semaines plus tôt : quand une frégate française, de retour d’une autre mission dans le détroit d’Ormuz, tente de contrôler sa cargaison, deux frégates militaires turques s’interposent et empêchent toute intervention. Le bateau feindra de se diriger vers la Tunisie, avant de rejoindre Misrata, dans l’ouest de la Libye, où s’exerce l’autorité du GAN proturc, et d’y débarquer de l’armement et, sans doute, un groupe de mercenaires, selon les renseignements obtenus par le Comité militaire de l’UE.
L’OTAN embarrassée
Redoublant donc de vigilance le 10 juin, Eunavfor Med – la dénomination officielle d’Irini – fait décoller un hélicoptère de la frégate grecque Spetsai, l’un des deux bateaux de la mission de l’UE. Deux frégates et trois avions : c’est, en effet, le maigre effectif de cette opération à son stade actuel… Une présence plus importante n’aurait toutefois servi à rien, car ce contrôle-là , aussi, a échoué : un navire militaire turc a répondu que le Cirkin était sous sa protection. Le droit de la mer stipule qu’un navire militaire ne peut contrôler un bâtiment effectuant une mission de service public. Et les autorités turques affirment que le cargo transportait du matériel médical. Le Cirkin a, certes, été suivi, mais a pu accoster sans encombre, à Misrata toujours.
On apprit ensuite que le navire tanzanien avait aussi été impliqué dans un grave incident avec un bâtiment français, le Courbet, contre lequel les frégates turques ont clairement menacé d’ouvrir le feu, en se présentant, au passage, comme des « navires OTAN », ce qui était faux. L’Alliance atlantique mène, dans la zone, une autre opération de surveillance, Sea Guardian, avec laquelle l’UE a tenté un rapprochement. En vain : Ankara s’y oppose au nom, notamment, du « soutien apporté par la France au putschiste et forban Haftar », comme l’expliquait, le 16 juin, le ministère turc des affaires étrangères. Paris a obtenu, avec le soutien de huit pays membres, qu’une enquête soit ouverte par l’OTAN, plus qu’embarrassée par ce conflit entre deux de ses principaux membres.
Au sein de l’UE, les tensions sont moins explicites, mais si Josep Borrell, le haut représentant pour les affaires étrangères, affirme que la Libye sera « le test de crédibilité » pour la diplomatie des Vingt-Sept, il n’ignore pas que sa capacité d’action est réduite. En raison des divisions entre les pays membres, ou de leur désintérêt : les pays scandinaves, baltes ou orientaux sont bien plus préoccupés par la situation en Ukraine que par ce qui se déroule sur le flanc sud de l’Union, « même si la présence de la Russie en Libye traduit aussi sa volonté d’étendre son influence en Afrique du Nord », déplore un diplomate. Des mercenaires du groupe Wagner, proche de Moscou, sont en effet engagés aux côtés de Haftar.
Risque d’une « afghanisation de la Libye »
La France, l’Italie et l’Espagne ne cachent pas, elles, leurs vives préoccupations, mais le soutien de Paris au camp du maréchal Haftar – même s’il est souvent qualifié d’« ambigu » à Bruxelles – brouille le jeu. « On comprend la position française, préoccupée par le Sahel, le risque islamiste, et engagée dans une relation conflictuelle avec la Turquie, mais on espère au moins qu’elle peut user de son pouvoir et de sa capacité d’influence pour favoriser une solution diplomatique », commente-t-on au Service européen d’action extérieure.
Selon une source de haut niveau, « tout le monde attend de l’Europe une solution, mais elle n’est manifestement pas un véritable acteur dans ce conflit »
Faute de mieux, les Vingt-Sept restent en tout cas unanimes, au fil de leurs déclarations, pour prôner une « solution politique » et dire leur attachement au processus de la conférence de Berlin : en janvier, les principaux acteurs du conflit s’étaient réunis pour tenter – en vain – de faire cesser les affrontements, arrêter les ingérences étrangères et favoriser une issue négociée. « Tout le monde attend de l’Europe une solution, mais elle n’est manifestement pas un véritable acteur dans ce conflit », déplore une source de haut niveau. Josep Borrell n’entend toutefois pas renoncer. « Il mettra, à chaque occasion, le problème sur la table, fera pression, tentera de mobiliser. Et répétera que, plus que la création d’une deuxième Syrie, c’est une afghanisation de la Libye qu’on risque », souligne l’entourage du haut représentant.
Dans l’immédiat, l’UE se limite donc à user de son coutumier « blaming and shaming » (« blâmer et faire honte ») et elle espère jouer les arbitres lors d’un retour à la table des négociations. M. Borrell aimerait, d’ici là , remédier au manque d’engagement concret de la plupart des pays membres dans Irini. Il croit possible d’en faire une mission réellement efficace, malgré les règles qui la corsètent : l’opération a permis d’effectuer jusqu’ici quelque 150 contrôles de l’embargo sur les armes et le pétrole, mais le mandat du Conseil de sécurité est restrictif. Les « hélages » – ou perquisitions – à laquelle les Européens procèdent consistent essentiellement en une collecte d’informations, transmises ensuite à l’ONU.
« Si les informations sont satisfaisantes, on ne peut rien faire de plus. C’est seulement si un navire ne répond pas que nous pouvons entreprendre un autre type d’activités », indiquait, le 16 juin, M. Borrell, à l’issue d’une réunion des ministres de la défense. Et l’« autre type d’activités » (à savoir militaire), n’est, à l’évidence, ni détaillé ni souhaité.
Irini paraît, en fait, reproduire les carences et les incertitudes de la mission Sophia, qui l’a précédée. Lancée en 2015, cette autre opération de surveillance des trafics d’êtres humains, puis de l’embargo sur le pétrole libyen, a été officiellement arrêtée en mars. Auparavant, elle avait été confrontée à un manque flagrant de moyens, l’Italie – et d’autres pays – l’accusant de créer un « effet d’aspiration » pour la migration. Sophia s’est finalement retrouvée sans bateaux, puis avec quelques avions seulement.
« Tous ceux qui veulent la paix en Libye doivent soutenir Irini, j’espère que mon appel sera entendu », dit M. Borrell. Sans savoir si les vieux démons européens pourront vraiment être conjurés.
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