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Le Monde, le 29/12/2020
Par Frédéric Bobin
La tentative de pérenniser le cessez-le-feu du 23 octobre dans un accord politique bute sur le jeu de Moscou et d’Ankara, soucieux de préserver leurs récents gains stratégiques.
L’année 2020 s’achève en Libye dans une confusion politique lourde de menaces pour une trêve militaire plus fragile que jamais. La nouvelle est tombée le 22 décembre, alors que les chancelleries somnolent dans les congés de fin d’année : le diplomate bulgare Nickolay Mladenov renonce pour des « raisons personnelles et familiales » à son mandat de chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), une semaine à peine après que le Conseil de sécurité a formellement confirmé sa nomination à ce poste.
Le coup est dur pour la médiation onusienne, déjà privée de patron depuis la démission en mars de Ghassan Salamé en signe de lassitude face à l’escalade des ingérences étrangères minant toute pacification du théâtre libyen. Le désistement de M. Mladenov est surtout « incompréhensible » au regard du consensus qu’avait semblé susciter son profil au sein du Conseil de sécurité dès l’automne, une bizarrerie probablement liée à « un coup de pression d’un Etat membre », selon une source familière de l’organisation onusienne.
Télescopage entre deux axes
Le résultat tangible de cette vacance du pouvoir à la tête de la Manul, de facto affaiblie dans ses initiatives visant à pérenniser le cessez-le-feu du 23 octobre à travers un dialogue politique entre les deux camps antagonistes de l’Est et de l’Ouest libyens, est de restituer une marge de manœuvre aux Turcs et aux Russes. Selon plusieurs sources occidentales, la confusion politique et diplomatique qui règne en Libye depuis quelques semaines est le produit d’un télescopage entre deux axes concurrents : d’un côté, la médiation onusienne soutenue par les Occidentaux ; de l’autre, le condominium turco-russe qui s’est forgé il y a un an à la faveur de la « bataille de Tripoli » opposant les forces assaillantes de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar et celles loyales au gouvernement d’accord national (GAN) du premier ministre, Faïez Sarraj.
Moscou avait soutenu l’ANL de Haftar tandis qu’Ankara avait épaulé le GAN de Sarraj – permettant à celui-ci de repousser l’offensive de Haftar – dans un mode d’intervention présentant de troublantes similitudes avec le scénario syrien, où la rivalité apparente entre les deux parrains peut s’accommoder d’arrangements autour de la délimitation des zones d’influence. Une fois leur présence militaire établie sur le terrain auprès de leurs affidés locaux, Russes et Turcs s’étaient en effet efforcés de préempter le processus diplomatique au détriment des Occidentaux.
Ils avaient toutefois laissé les Nations unies prendre l’initiative de réunir à Genève une commission militaire conjointe dite « 5 + 5 » (associant cinq officiers de l’ANL et cinq officiers du GAN) qui s’était accordée sur un cessez-le-feu signé le 23 octobre. Aux termes du document, les forces de chaque camp devaient déserter les lignes de front – qui se concentrent désormais autour de l’axe central Syrte-Djoufra – et les groupes de « mercenaires » étrangers (combattants russes de la compagnie de sécurité Wagner du côté de l’ANL et miliciens syriens pro-turcs du côté du GAN) étaient censés quitter le pays dans les trois mois.
Selon certains observateurs, ces exigences semblaient manifester une sorte de sursaut de patriotisme des protagonistes libyens désireux de desserrer l’étau d’ingérences étrangères devenues à leurs yeux par trop envahissantes. Ce regain de conscience nationale est-il allé trop loin pour les deux tuteurs russe et turc ?
« Sarraj s’accroche »
La question vaut d’être posée au regard de l’échec qui a suivi. Deux semaines après l’arrangement sécuritaire du 23 octobre, la Manul a invité à Tunis soixante-quinze délégués libyens à débattre au sein d’un « forum du dialogue politique » des voies d’un règlement institutionnel de la crise. Or, si la perspective d’élections annoncées pour le 24 décembre 2021 a semblé faire consensus, la nomination d’un exécutif provisoire appelé à se substituer à l’actuel dispositif autour du GAN de Tripoli a avorté. Vieilles fractures et nouveaux clivages ont convergé pour entraver tout accord. « Les partisans du statu quo ont réussi à bloquer », décode une source internationale.
Ce courant de l’immobilisme paraît avoir été notamment animé par les partisans de l’actuel chef du GAN, Faïez Sarraj, qui avait annoncé son départ pour octobre, mais ne semble guère pressé d’honorer son engagement. « Sarraj s’accroche à son poste, probablement parce que la Turquie, qui le soutient, ne souhaite pas qu’il parte », avance cette source. C’est en effet avec Sarraj que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait signé fin 2019 un accord maritime validant les prétentions territoriales turques en Méditerranée orientale. Ankara pourrait craindre de voir cet acquis crucial fragilisé par le départ de Sarraj.
L’épisode de la renonciation de M. Mladenov à la tête de la Manul comme les manœuvres dilatoires autour du « forum du dialogue politique » de Tunis semblent ainsi relever d’un développement similaire : le « retour du condominium turco-russe » s’attelant à hypothéquer un processus onusien potentiellement nuisible aux récents gains stratégiques en Libye de Moscou et d’Ankara, selon la source internationale. Alors que des cargaisons d’équipements militaires ont récemment été acheminées dans les deux camps en violation de l’esprit du cessez-le-feu du 23 octobre, l’inquiétude monte quant à une possible résurgence des combats. « Les Russes et les Turcs font traîner le processus onusien soit pour le faire capoter, soit pour relancer les hostilités, ajoute la source. Dans les deux cas de figure, le calcul serait de remettre la main de concert sur la médiation. »
Fractures internes
Outre ce jeu des deux parrains étrangers, la complexité de l’actuelle séquence en Libye tient aux fractures internes à chaque camp. Dans l’Est, les tensions entre le maréchal Haftar et Aguila Salah, le président de la Chambre des représentants basée à Tobrouk, sont un secret de Polichinelle. Et, dans l’Ouest, la montée en puissance de Fathi Bashagha, le ministre de l’intérieur du GAN, originaire de la puissante ville de Misrata, inquiète les réseaux miliciens et financiers associés à Sarraj à Tripoli et contrarie les ambitions de l’homme d’affaires Ali Dabaiba, également de Misrata.
Ancien patron d’un organisme public d’investissement sous le régime de Mouammar Kadhafi, M. Dabaiba s’était constitué une fortune personnelle à travers le blanchiment de commissions dans de multiples acquisitions à Chypre et en Ecosse, selon le consortium de médias d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). M. Dabaiba cultive des liens avec les Turcs, qui s’en serviraient dès lors pour promouvoir leurs intérêts en Libye. La rivalité entre MM. Dabaiba et Bashagha ne serait ainsi pas étrangère aux postures diplomatiques affichées par le ministre de l’intérieur dont le nom circule comme un possible successeur de Sarraj.
Dans un geste destiné à diversifier les alliés étrangers du gouvernement de Tripoli, M. Bashagha a effectué en novembre des visites en France et en Egypte, deux pays avec lesquels Ankara entretient des relations conflictuelles. La crise libyenne se situe désormais au carrefour de ces divisions internes et de ces ingérences extérieures.
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