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La Croix, le 20/09/2021
Analyse
Mélinée Le Priol
La récente inauguration d’une imposante mosquée de style ottoman au Ghana met en lumière la stratégie d’influence de la Turquie sur le continent africain. Jouant sur la coopération sud-sud et les affinités religieuses, le président Erdogan veut faire de son pays un acteur économique et politique majeur en Afrique.
Une quasi-décennie après la pose de la première pierre, la mosquée nationale du Ghana a été inaugurée en grande pompe, le 16 juillet, dans la capitale Accra. La « deuxième plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest » n’est autre qu’une réplique de la Mosquée bleue d’Istanbul, avec ses dômes et ses quatre minarets vertigineux.
C’est l’administration turque des Affaires religieuses, la Diyanet, qui a pris en charge cette construction, après avoir fait de même au Mali, au Soudan ou encore à Djibouti. Là , une immense mosquée Abdulhamid Khan II a ouvert en 2019. La première d’Afrique à porter le nom d’un sultan ottoman.
La construction de tels lieux de prière est la manifestation la plus visible du déploiement culturel et religieux de la Turquie sur le sol africain. Il s’inscrit dans une stratégie d’influence plus large, du commerce à la défense, qui vise à renforcer le prestige turc à l’international. C’est au milieu des années 2000, après que les portes de l’Union européenne se sont refermées, qu’Ankara a réorienté sa diplomatie vers les Balkans, le Moyen-Orient et l’Afrique.
« Après le panturquisme de Turgut Özal (président turc de 1989 à 1993), orienté vers l’est, en particulier l’Asie centrale, la politique extérieure d’Erdogan (au pouvoir depuis 2003) a peu à peu pris une coloration panislamiste et s’est tournée vers le sud », résume Stéphane de Tapia, géographe au département d’études turques de l’université de Strasbourg. Dès les années 1970, la Turquie avait manifesté son intérêt pour la Libye et les pays arabes, surtout les producteurs de pétrole. De premières entreprises turques de BTP avaient suivi.
Écoles coraniques et bourses étudiantes
La Turquie n’a pas, c’est indéniable, la force de frappe économique de la Chine. Mais elle dispose avec l’islam d’un atout de taille, alors que l’Afrique compte environ 400 millions de musulmans. « Les principales réalisations de l’Agence turque de coopération et de développement (TIKA) et de la Diyanet en Afrique se concentrent dans les pays à majorité musulmane », observe Olivier Mbabia, auteur de La Nouvelle Turcosphère. La Turquie en Afrique (1). Ce n’est toutefois pas le cas du Ghana, aux deux tiers chrétien.
Sur une bande sahélienne courant de la Mauritanie à la Somalie, la Turquie finance mosquées, écoles coraniques et lieux de formation d’imams. Des bourses sont proposées aux étudiants pour se former en théologie en Turquie.
Quant aux enfants de l’élite islamo-conservatrice africaine, ils sont nombreux à être passés par le vaste réseau d’écoles du prédicateur Fethullah Gülen, qui, avant d’être l’ennemi numéro un du président Erdogan, était son allié pour répandre un réseau d’établissements scolaires religieux, en Turquie et à l’étranger. « On y enseignait un islam ’’standard’’, suivant les canons de l’université Al Azhar du Caire, et sans prosélytisme en faveur de la ’’doxa’’ plus rigoriste qui a aujourd’hui les faveurs de l’AKP », précise le géopolitologue Marc Lavergne, spécialiste de la Corne de l’Afrique. Langue et culture turques étaient en tout cas promues, notamment au moyen de chansons.
Depuis le putsch raté de 2016, les autorités turques ont repris le contrôle de ces établissements (environ 130 aujourd’hui en Afrique) en les transférant vers la fondation étatique Maarif. Selon les spécialistes, une certaine « prudence » reste de mise quant à l’enseignement islamique dans ces écoles, les sciences ou l’informatique étant davantage mis en avant que l’apprentissage du Coran.
Rivalité autour des lieux saints
La Turquie semble en tout cas être parvenue à se forger une image positive en Afrique. Son discours aux accents anti-impérialistes insiste sur la coopération sud-sud et la dimension solidaire et humanitaire de son action.
Ankara cherche, bien sûr, des débouchés économiques, mais aussi géostratégiques. La presqu’île soudanaise de Suakin en est un. Fin 2017, Khartoum avait concédé à la Turquie un emplacement dans la rade de ce port, qui fut une possession ottomane sur la mer Rouge… et qui fait face à La Mecque. Une manière pour la Turquie de marquer son opposition à la domination du wahhabisme saoudien sur les principaux lieux saints de l’islam, et de sécuriser son tourisme religieux vers la péninsule arabique.
« Depuis, les Turcs ont dû quitter Suakin à la demande du Soudan », explique Marc Lavergne. « Mais il est clair que la compétition entre la Turquie et l’Arabie saoudite pour la suprématie sur le monde sunnite s’écrit aussi sur le sol africain. » L’un des nœuds du contentieux : les Frères musulmans, dont la Turquie et son allié qatari sont proches, mais que l’Arabie saoudite et l’Égypte qualifient de « terroristes ».
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L’islam sur le continent africain
D’après une vaste enquête du Pew Research Center, publiée en 2010, le nombre de musulmans en Afrique subsaharienne est passé de 11 millions en 1900 à 234 millions en 2010 – les chrétiens ont crû de 7 millions à 470 millions.
Sur le continent africain dans son ensemble, les chrétiens comme les musulmans sont estimés entre 400 et 500 millions.
Selon des estimations de l’institut américain Pew Research Center datant de 2015, trois pays du continent africain figurent parmi les dix mondiaux comptant le plus grand nombre de fidèles musulmans : le Nigeria (90 millions), l’Égypte (83,7) et l’Algérie (37,2).
Dans certains pays majoritairement chrétiens, les musulmans constituent une minorité significative comme en Éthiopie, en Tanzanie ou encore au Kenya.
(1) Éd. Prame, 2018.
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