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Le Monde, le 18/06/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Cinquante-cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes, le 24 juin, pour les législatives et la présidentielle. Les pressions exercées par le pouvoir sont omniprésentes.
Un soutien de Selahattin Demirtas, le candidat du Parti de la démocratie des peuples (HDP, pro-kurde) pour la présidentielle, à Istanbul, le 17 juin. HUSEYIN ALDEMIR / REUTERS
LETTRE D’ISTANBUL
Selim, fonctionnaire à Rize, la ville du thé et des anchois sur le littoral de la mer Noire, ne sait pas encore à qui il donnera son vote aux élections – législatives et présidentielle – du 24 juin en Turquie.
Comme 8 % des 55 millions d’électeurs et d’électrices appelés à se rendre aux urnes, ce père de famille n’a pas encore fait son choix. A la présidentielle d’août 2014, il avait donné sa voix à l’actuel président Recep Tayyip Erdogan, un « enfant du pays » puisque la famille Erdogan est originaire de Dumankaya, un village perché dans les montagnes au milieu des plantations à thé, à une vingtaine de kilomètres de Rize. Cette fois-ci, Selim hésite, il ne veut pas d’un « président qui se mêle de tout » ; le système parlementaire en vigueur depuis 90 ans lui semble préférable.
En ville, où plusieurs universités et un stade portent le nom du numéro un turc, la campagne est entrée dans sa phase ultime. Des posters du Reïs sont affichés partout et des affichettes proclament « La Turquie est notre maison, Erdogan est notre père ». L’opposition, privée d’antenne, réduite à la portion congrue pour l’affichage, n’a guère que les meetings en plein air pour se faire entendre.
Crainte justifiée
Vendredi 8 juin, Selim était assez tenté d’aller faire un tour à celui de Meral Aksener, en campagne ce jour-là à Rize. Il voulait voir de plus près la « Dame de Fer », connue pour sa faconde anti Erdogan. Il s’est vite ravisé : « J’ai eu peur d’être vu, j’ai pensé que l’AKP [le Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002] finirait par le savoir et que je risquais de perdre mon emploi. » Sa crainte est justifiée. Les pressions exercées par l’AKP sont bien réelles. Les fonctionnaires d’Etat tremblent à l’idée de perdre leur travail depuis que plus de 100 000 de leurs semblables ont été limogés à travers tout le pays après le putsch raté du 15 juillet 2016.
En Turquie, les ménages pauvres (10 millions de personnes en tout), dépendant de l’aide sociale (charbon, nourriture, vêtements) distribuée par les municipalités, ont été avertis qu’ils seraient mal inspirés de fréquenter d’autres meetings que ceux du parti au pouvoir. « Ceux qui participent à des rassemblements [de l’opposition] doivent savoir qu’ils trouveront porte close lorsqu’ils auront besoin de nous. La porte de notre parti est ouverte à ceux qui soutiennent notre cause », a cru bon de rappeler la représentation AKP du quartier de Pendik, à la périphérie d’Istanbul, samedi 16 juin.
Ce jour-là , Muharrem Ince, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche), tenait justement meeting à Pendik, où une foule nombreuse est venue l’acclamer, comme à chacune de ses apparitions, quatre-vingt-dix en tout, depuis le début de la campagne.
Sondages difficiles
Menaces encore à Idgir, une ville de l’est de la Turquie, où Ahmet Tutulmaz, le candidat AKP pour les législatives a tonné dans un discours prononcé samedi : « On surveille certains de très près. Notre organisation protégera ceux qui sont avec elle, les autres devront rendre des comptes le 25 juin. »
Voilà pourquoi les Turcs préfèrent éviter de parler politique à voix haute, un souci compréhensible à l’heure où un tweet ou une chanson suffisent à envoyer leurs auteurs en prison. Le silence est d’or ce qui rend plus ardue la tâche des sociétés de sondages. Murat Gezici, le fondateur de la société d’enquêtes du même nom, a raconté comment ses employés peinaient à trouver des volontaires pour leurs sondages.
Si, aux dernières législatives en 2015, il fallait taper à quarante portes pour espérer récolter dix-huit formulaires d’enquêtes, aujourd’hui, « il faut solliciter 120 foyers » pour un résultat équivalent. « Les gens fuient. Le plus souvent, la porte se referme au visage de nos enquêteurs », a-t-il confié le 29 mai à la chaîne de télévision Haber Türk, évoquant « une lame de fond » dont il ignore le résultat, « on verra bien le 24 juin ».
Accueil inattendu
Dénonçant « l’empire de la peur » instauré par le numéro un turc, Selahattin Demirtas, le candidat du Parti de la démocratie des peuples (HDP, pro-kurde) pour la présidentielle, tente de faire campagne depuis la cellule de la prison de haute sécurité d’Edirne (Thrace orientale) où il est incarcéré depuis novembre 2016, sans avoir été mis en examen. La bouilloire électrique est devenue son emblème depuis qu’il s’est gaussé des gardiens venus fouiller sa cellule à la recherche d’un éventuel téléphone portable, sans résultat.
« Je tweete depuis ma bouilloire électrique », leur a-t-il confié à l’issue de la fouille. Depuis, la représentation de la bouilloire est devenue taboue. A tel point que des étudiants qui avaient dessiné cet ustensile sur les murs d’un faubourg d’Istanbul ont été interpellés par la police.
Malgré le climat préélectoral délétère, certains n’ont pas froid aux yeux. Ainsi le 9 juin, les cadets de l’académie navale de Tuzla, non loin d’Istanbul, ont fait un accueil inattendu à Ismet Yilmaz, le ministre de l’éducation du gouvernement AKP, venu assister à une cérémonie de remise de diplômes. En entrant dans la salle des cérémonies, M. Yilmaz a été accueilli par un chœur de cadets en uniformes en train d’entonner la « marche d’Izmir », un chant à la gloire d’Atatürk, devenu l’hymne de l’opposition à Erdogan. Ulcérés, le ministre et sa suite ont tourné les talons.
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