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Le Monde, le 30.10.2015
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
A quatre jours des législatives, les médias d’opposition sont mis à rude épreuve par le pouvoir islamo-conservateur, qui craint leur influence sur le choix des électeurs. Jeudi 29 octobre, les éditions des journaux Bugün et Millet ont été censurées. « Putsch sanglant ! », écrivait Millet à la « une », illustrée d’une photo montrant une main ensanglantée tenant une carte de presse. Le contenu de ces éditions a toutefois été diffusé sur les réseaux sociaux.
La veille, mercredi 28 octobre, deux télévisions d’opposition, Bugün TV et Kanaltürk, avaient cessé d’émettre tandis que leurs locaux étaient évacués par la police à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau. L’opération faisait suite à la décision du parquet d’Ankara de mettre sous tutelle le groupe Koza Ipek, propriétaire des deux chaînes. Accusé de « faire la propagande » de Fethullah Gülen, le prédicateur qui dirige depuis les Etats-Unis un vaste réseau de médias et d’entreprises, le groupe est, depuis des mois, dans le collimateur des autorités.
« Jour noir pour la démocratie »
Prêtes à tout pour faire taire les voix critiques à la veille des élections, les autorités turques accusent sa confrérie de faire l’apologie du « terrorisme ». Devenu l’ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, après avoir longtemps été son meilleur allié, notamment dans la lutte contre la tutelle de l’armée, l’imam Fethullah Gülen a vu les actifs de son groupe confisqués.
Le 17 septembre, un procureur a requis contre lui une peine de trente-quatre… contre lui une peine de trente-quatre ans de prison. Avant tout, le président Erdogan le soupçonne d’être à l’origine de la révélation du scandale de corruption qui a éclaboussé sa famille ainsi que ses proches en décembre 2013.
Mercredi, à l’aube, la police antiémeute a débarqué aux abords du siège de Bugün TV et de Kanaltürk, dans le quartier stambouliote de Sisli, pour en déloger les salariés des deux chaînes, entrés en résistance.  » Jour noir pour la démocratie et la liberté en Turquie « , proclamait une banderole déployée par les journalistes. Toute la journée, journalistes, militants de l’opposition, députés ont lutté au corps-à -corps pour empêcher la police de pénétrer à l’intérieur des locaux. Les violences policières envers les manifestants étaient insensées. Plusieurs personnes ont été plaquées à terre, menottées puis arrêtées. Un photographe de l’Agence France-Presse a été insulté et frappé au visage par un policier en civil. Le rédacteur en chef de Bugün TV, Tarik Toros, a été emmené par deux policiers qui l’avaient préalablement menotté.
 » Un geste sans précédent  »
Toute l’opération a été retransmise en direct sur le petit écran, jusqu’au moment où les policiers ont pu pénétrer dans l’immeuble. Pour y parvenir, ils ont dû découper le portail métallique de l’entrée. Une fois à l’intérieur des locaux, ils ont débranché les retransmissions. Aux environs de 16 heures, les téléspectateurs de Bugün et de Kanaltürk ont vu apparaître un écran noir.
Selon Emma Sinclair Webb, de Human Rights Watch (HRW) en Turquie, il s’agit d' » un geste sans précédent depuis le coup d’Etat militaire de 1980 « . Présent sur les lieux, le député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Sezgin Tanrikulu a dénoncé  » une violation du droit de vote « .  » A quatre jours de l’élection, un groupe médiatique critique du gouvernement est saisi par la police avec une brutalité inouïe et sa diffusion est stoppée net. Il s’agit d’une véritable violation du droit de vote « , a-t-il déclaré.
Début octobre déjà , sept chaînes du groupe avaient été évincées des bouquets satellites Digitürk et Türksat, d’un claquement de doigt et sans aucune décision de justice.  » C’est un retour aux méthodes du passé « , dénonce Pelin Batu, animatrice vedette d’une émission hebdomadaire sur Bugün TV. Elle déplore une situation intenable pour les journalistes.  » Chaque jour je reçois des menaces, des insultes, des allusions à ma sexualité. Tout cela finit par affecter mon moral « , raconte la jeune femme.
Pour Tuluhan Tekelioglu, productrice indépendante,  » les vies des journalistes sont en danger « . Auteure d’un documentaire intitulé Persona non grata sur la purge sans précédent qui s’est abattue sur les médias depuis la révolte de Gezi, en 2013, lorsqu’une foule en colère s’est opposée à la destruction d’un parc dans le centre-ville d’Istanbul, la journaliste dénonce la tyrannie des autorités. Elle fustige aussi l’inertie de la profession :  » Nos vies sont en danger et c’est un peu notre faute. Nous devons lutter, être solidaire, nous syndiquer « , explique-t-elle.
Selon elle, 1 000 journalistes ont été licenciés en raison de leurs opinions depuis 2013. Elle rappelle comment, les 7 et 9 septembre, les locaux du quotidien Hürriyet ont été attaqués à coups de pierres par une foule de jeunes fanatiques emmenés par Abdurrahim Boynukalin, député du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002). Quelques jours plus tard, Ahmet Hakan, éditorialiste vedette du journal, était passé à tabac devant chez lui le soir.
En cette veille d’élections, les pressions atteignent leur paroxysme. Devenus impopulaires auprès d’une large partie des Turcs (la jeunesse, l’opposition de gauche, les Kurdes), les islamo-conservateurs redoutent la sanction des urnes. Crédités de 37 % à 41 % des votes aux législatives du 1er novembre, ils ne récupéreront pas leur majorité parlementaire perdue au moment des législatives de juin, d’où leurs craintes de voir quelques voix leur échapper.
Classée à la 149e place (sur 180) du dernier classement mondial de la liberté de la presse selon Reporters sans frontières (RSF), la Turquie se retrouve entre la Russie (152e place) et la Birmanie (144e). Le rapport 2015 de la Commission européenne sur le pays critique l’autoritarisme croissant du président Recep Tayyip Erdogan et dénonce la confiscation des institutions par son parti, l’AKP. Ce rapport ne sera pas publié avant les élections de dimanche. La Commission a beau assurer ne pas avoir agi pour des raisons politiques, sa volonté de ménager M. Erdogan est patente, à l’heure où le dirigeant turc est vu par elle comme le meilleur rempart pour endiguer le flot incessant des réfugiés syriens en route vers l’Europe.
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