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Zaman France, le 06/01/2016
NADIA SWEENY
PARIS
Le débat autour de l’extension de la déchéance de nationalité crispe, notamment du côté des premiers concernés. Des Français de tous les jours, qui regardent avec inquiétude la France progressivement les stigmatiser.
Plusieurs malaises s’installent au sein des Français «binationaux» dans le débat sur l’élargissement de la déchance de nationnalité.
Le «binationalisme» est progressivement en train de devenir une espèce de case de Français – mais pas tout à fait – créant un malaise profond chez les concernés, qui représentent, selon l’INED, 5 % de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 50 ans.
Français de seconde zone
Le réflexe des personnes interrogées est souvent de rappeler qu’en aucune façon il ne s’agit de remettre en question la peine que doit subir un terroriste pour ses actes barbares. Comme si critiquer la proposition de la déchéance de nationalité était déjà flirter avec une limite incongrue qu’on vous colle dès que vous remettez en question une sanction proposée pour lutter contre le terrorisme.
«Ça ne me dérange pas dans le fond qu’on applique ça aux terroristes, explique Muhammet, 26 ans, informaticien Franco-turc. Mais je me dis que ça crée quand même des catégories de Français différents. J’ai l’impression de toute façon que c’est un peu déjà comme ça… attendez, je m’appelle Muhammet, on me dit souvent que je ne suis pas un «vrai» Français !»
Ce malaise, cette sensation de ne pas vraiment être à sa place, se durcit petit à petit dans les tréfonds de l’identité et rattrape ces Français qui ne vivaient pas forcément leur appartenance à un autre pays comme une remise en question de leur appartenance nationale française… jusqu’à aujourd’hui.
«On devient des Français de seconde zone, se désole Karim, Franco-algérien ardéchois, fonctionnaire. La Constitution établit pourtant l’égalité devant la loi or là , cela créé une différence entre Français. L’Etat doit être garant de l’égalité entre les citoyens ! Le pire, c’est que ça vient d’un gouvernement de gauche !!» continue-t-il, ne cachant pas son désarroi.
«Je suis en colère !, lance Fatma, fonctionnaire franco-tunisienne. Pour moi c’est du grand n’importe quoi… Je ne comprends pas, encore une double peine, et toujours pour les mêmes… C’est une addition d’abus et d’injustices qui alimentent les stigmatisations ! », poursuit-elle.
Une stigmatisation qui fait que le binationalisme commence du coup à devenir une sorte de handicap, alors qu’il était une richesse.
«Je suis binational à cause de mon père, dénonce Marc, 40 ans, éducateur spécialisé, Franco-ivoirien. Je dis à cause parce qu’aujourd’hui, visiblement, c’est un problème. Mon père a servi dans l’armée française, il est né français, en Côte d’ivoire française. Bien sûr que je me sens visé par cette loi ! J’ai le sentiment qu’en gros, y en a qui qui font des conneries et c’est nous qui allons payer.»
« Les saletés ne sont pas algériennes ou marocaines, elles sont françaises !»
«En quoi le pays d’origine est responsable des actions commises par une personne qui est née et qui a grandi sur le territoire français ? se demande pour sa part Khadija, 46 ans, responsable pédagogique, Franco-marocaine. La France n’assume pas ses responsabilités ! La déchéance de nationalité, c’est une forme de lâcheté face à la responsabilité en tant que société éducatrice» renchérit-elle.
«C’est le nettoyage de la nation, mais les saletés ne sont pas algériennes ou marocaines, elles sont bien françaises !» L’évocation d’une forme d’épuration nationale qui rappelle les heures sombres de l’histoire française et qui fait peur. L’avenir est dans toutes les bouches et l’angoisse fait naturellement suite à ce détachement profond qui semble gagner les «binationaux».
«Il ne faut pas oublier qu’Hitler est arrivé au pouvoir tranquillement, légalement, tient à rappeler Marc. Que va-t-il se passer quand le Front national prendra le pouvoir avec ce genre de loi inscrit dans la Constitution ?» se demande-t-il. «Plus de 90 % des Français sont visiblement pour…. J’ai peur qu’on en arrive à des réflexions du type «on a des attaques terroristes parce qu’on a des binationnaux», s’inquiète Ozgür, 26 ans, consultant en système d’information.
«En gros, l’existence de la binationalité serait un potentiel danger terroriste, c’est dingue ! Ce débat est à côté de la plaque, en quoi ça va servir à lutter contre le terrorisme ? C’est un coup médiatique qui nous détourne des sujets de fond.»
Mona, réceptionniste Franco-marocaine de 24 ans, vit mal cette idée de déchéance et exprime ses angoisses. «Je me sens française comme les autres ! J’ai peur que ça soit la porte ouverte à d’autres choses, qu’ils finissent par élargir les critères. Peut-être qu’un jour, on me dira «enlève ton voile sinon t’es pas française». Que va-t-il se passer ? Comment allons-nous vivre après ? Quelle sera la prochaine étape ? La binationalité va-t-elle être remise en question ? Va-t-on me demander de choisir ?», confie-t-elle.
«Si cette loi est votée on va osciller entre le jemenfoutisme et le «il faut que je me tienne à carreau», s’indigne Khadija. Ça va créer une sorte d’autocensure. Si j’ai un engagement politique, pourrais-je aller au bout de cet engagement sans perdre mes droits ? Que je vais faire de cette nationalité qui me pénalise ?» Choisir de s’en débarrasser ? Car le débat se déplace progressivement sur l’existence même du binationalisme. Un fait qui a toujours été dans le collimateur de l’extrême droite».
«Je me sens trahi par la société française»
Le sacro-saint choix qu’on demanderait de faire à ces Français les heurte d’avance. «Je ne trouverais pas normal qu’on me demande de choisir ! Je me sens plus française que marocaine, mais mon identité marocaine, ce sont mes racines. C’est l’histoire de ma famille, de mes origines», clame Mona.
Ozgür choisirait sa nationalité turque. « Je suis prêt à partir vivre en Turquie pour garder mes valeurs, plutôt que de choisir la France sous prétexte qu’il y a des avantages à le faire, lance-t-il sûr de lui.
«Me demander de choisir, c’est me demander d’oublier une partie de moi-même» avouant que ce débat lui donne «un sentiment de dégoût !» «Je me sens trahi par la société française. On est intégré, on fait tout ce qu’il faut pour l’être et on trouve encore quelque chose pour nous stigmatiser», lance-t-il, dépité.
«Choisir, c’est m’amputer, m’enlever une partie de moi, affirme Khadija tout en avouant que pour une question pratique, elle choisirait la nationalité française, comme la majorité des personnes interrogées. Si je devais choisir, je prendrais la française parce je sais que le pays de mes parents ne me fermera jamais la porte en tant que française» alors que l’inverse…
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