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Le Figaro, le 02/09/2019
Par Delphine Minoui et Service Infographie
DÉCRYPTAGE – Sous pression, notamment en raison du ralentissement économique, Ankara durcit sa politique d’asile.
Après avoir pratiqué pendant des années la politique de la «porte ouverte», les autorités turques durcissent le ton envers les exilés syriens. Cet été, le gouverneur d’Istanbul a soudainement imposé un ultimatum – fixé au 20 août, puis prolongé au 30 octobre – aux réfugiés non enregistrés pour qu’ils quittent la capitale économique du pays. Les répercussions ont été immédiates: vague d’expulsions à la frontière, déferlante de comportements racistes, augmentation des départs clandestins par la mer pour rallier l’Europe.
● Comment expliquer le revirement d’Ankara dans sa politique d’asile envers les Syriens?
Dès le début de la guerre syrienne, la Turquie a ouvert sa frontière à ses «frères» syriens, en misant sur une chute rapide de Bachar el-Assad, et en pensant que la situation serait temporaire. Huit ans plus tard, le régime de Damas est toujours en place et le conflit syrien toujours aussi meurtrier. Le système d’accueil turc, lui, est à bout de souffle.
La Turquie, pays de plus de 80 millions d’habitants, héberge sur son territoire quelque 3,6 millions de réfugiés syriens. Un bouleversement démographique qui se heurte aujourd’hui aux difficultés économiques du pays. Au mois d’avril, le taux de chômage dépassait 13 % de la population active tandis que l’inflation frôlait les 20 %.
La question des réfugiés, longtemps restée en sourdine dans les débats politiques, s’est retrouvée la cible d’un durcissement de ton généralisé lors des récentes élections municipales: les pro-Erdogan faisant la promotion d’un retour des réfugiés dans la zone tampon du nord de la Syrie ; les anti-Erdogan accusant son gouvernement d’une mauvaise gestion de la crise migratoire et appelant, pour certains, au départ rapide des Syriens…
Une fois passé le scrutin, le changement de cap s’est vite imposé avec cet ultimatum, en juillet, du gouverneur d’Istanbul, qui, de l’avis des experts, marque «un tournant majeur dans la politique migratoire turque».
De quel statut bénéficiaient jusqu’alors les réfugiés syriens de Turquie?
Sur le papier, leur statut a toujours été ambigu. Ils sont considérés comme «invités», protégés sur le territoire turc, et non comme «réfugiés». Depuis le début de la révolution syrienne, en 2011, et la guerre qui en a découlé, certains d’entre eux ont obtenu une carte de séjour. Selon les chiffres officiels, ils sont également 102.000 à avoir acquis la nationalité turque. Mais la plupart des exilés syriens se sont vu accorder une simple «carte de protection temporaire», ou Kimlik, qui leur permet de bénéficier d’aides sociales, mais leur impose officiellement de ne pas quitter la ville où ils sont enregistrés – sauf autorisation délivrée par les autorités locales.
Depuis 2016, certaines métropoles – dont Istanbul, où sont inscrits 550.000 réfugiés syriens – ont cessé les enregistrements pour équilibrer leur répartition sur le territoire turc. «Mais jusqu’ici, le gouvernement fermait les yeux, et ne vérifiait pas systématiquement où nous étions enregistrés et si nous avions un permis de travail. Du coup, nous étions nombreux, comme moi, à ne même pas avoir pris la peine de nous enregistrer et à vivre dans une sorte d’illégalité tolérée», raconte, via WhatsApp, Ayham, un réfugié récemment renvoyé en Syrie.
Au mois de juillet, sa vie a soudainement basculé quand, à peine l’ultimatum annoncé, les autorités ont commencé à démultiplier les contrôles d’identité et à renvoyer des centaines de réfugiés non enregistrés, comme lui, sans attendre la date butoir. «Des amis ont été arrêtés en pleine rue. Je me terre chez moi par crainte d’être à mon tour arrêté», confie un autre exilé, Ibrahim, depuis sa chambre stambouliote.
Quel est l’impact de l’ultimatum?
Le gouvernement turc dément avoir renvoyé quiconque en Syrie. «La Turquie n’expulse aucun Syrien bénéficiant d’une protection temporaire. Les départs se font sur la base du volontariat», insistait, il y a encore quelques jours le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu lors d’une conférence de presse. À ce jour, précisait-il, 347.000 réfugiés sont repartis «de leur plein gré» en Syrie. Or, d’après de nombreuses ONG, il s’agirait majoritairement d’expulsions déguisées.
Les témoignages recueillis ces dernières semaines par Le Figaro confirment l’état de vulnérabilité dans lequel se trouvent les réfugiés sur le départ. «On m’a interpellé dans la rue et placé dans un centre de rétention, puis on m’a fait signer un papier que je n’ai pas eu le temps de lire. Dès le lendemain, j’étais renvoyé en Syrie», confie, par téléphone, l’un d’entre eux. «La Turquie dit aider les Syriens qui veulent rentrer volontairement dans leur pays. Mais menacer de les emprisonner jusqu’à ce qu’ils acceptent le retour, les forcer à signer des documents et les lâcher dans une zone de guerre n’a rien de volontaire ou de légal», déplore Human Rights Watch.
Comment les réfugiés sont-ils perçus par la population turque?
À l’exception d’incidents isolés, la cohabitation se passait jusqu’ici relativement bien. À Istanbul, nombre de restaurants et commerces syriens ont pignon sur rue.
Aujourd’hui, l’hospitalité n’est plus de mise. Le durcissement des discours politiques et la multiplication des propos hostiles sur les plateaux télévisés ont un impact direct sur les comportements quotidiens.
Cet été, plusieurs magasins tenus par des Syriens ont été vandalisés dans le quartier de Küçükçekmece après des rumeurs – erronées – selon lesquelles un Syrien aurait harcelé une jeune fille turque. «J’envisage de fermer mon restaurant. Les clients l’ont déserté. J’ai dû licencier 13 de mes 16 employés», confie Murad Misto, le patron syrien d’un restaurant récemment attaqué.
Selon un sondage de l’université privée Kadir Has publié en juillet, près de 68 % des Turcs s’avouent «mécontents» de la présence des Syriens en 2019, contre 54,5 % en 2017.
Quels risques encourent les Syriens qui repartent au pays?
Les réfugiés renvoyés en Syrie craignent avant tout pour leur sécurité: hégémonie croissante de certaines factions djihadistes dans le nord du pays ; bombardements répétés russo-syriens sur la province d’Idlib ; reprise de certaines portions du territoire par le régime où les jeunes hommes craignent d’être arrêtés ou enrôlé de force dans l’armée.
Résultat: le mouvement de panique provoqué par l’ultimatum turc a suscité une augmentation fulgurante des demandes d’asile auprès des consulats européens d’Istanbul. Les départs clandestins par la mer sont également en hausse.
Pas plus tard que le 19 août, les gardes-côtes turcs ont à nouveau empêché 330 migrants d’atteindre illégalement l’île grecque de Lesbos, selon l’agence de presse étatique Anadolu. Parmi eux, des Syriens, mais aussi des réfugiés afghans et palestiniens (soumis au même ultimatum).
Ces dernières années, le flot migratoire vers l’Europe avait largement chuté en vertu d’un accord scellé en 2016 entre la Turquie et l’Union européenne qui consiste à bloquer les départs clandestins en échange d’une aide financière et, entre autres, la libéralisation des visas de tourisme pour les ressortissants turcs. Selon les ONG, cet accord particulièrement controversé demeure une solution bancale car il laisse la porte ouverte aux dérapages.
Que fait l’Europe?
«À cause de sa position géographique, la Turquie est condamnée à être un carrefour migratoire. C’est de toute évidence un poids qu’elle ne peut porter seule. Mais les pays européens ne doivent pas égoïstement fermer les yeux sur ce qui se passe à leurs portes, tant que cela leur garantit d’éviter un afflux massif de réfugiés sur leur territoire», énonce sans détour un défenseur turc des droits de l’homme.
Au lieu de se contenter de financer la rétention de réfugiés en Turquie, l’Europe, poursuit-il, devrait être plus vigilante sur la façon dont Ankara gère la situation. S’il n’existe pas de solution miracle, la chercheuse Maissam Nimer, insiste, elle, sur le besoin d’une politique mieux planifiée. «Rien n’a été pensé pour faciliter l’intégration de la population syrienne en Turquie sur le long terme. En réalité, il faudrait plutôt des initiatives pour faciliter leur circulation et leur réinsertion sur le marché du travail, plutôt que des persécutions», avance cette spécialiste des réfugiés au Istanbul Policy Center de l’université Sabanci.
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