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L’Express, le
Par Agnès Laurent avec Paul Conge
Les autorités françaises s’inquiètent des ambitions politiques et religieuses du président turc dans l’Hexagone, malgré son récent revers à Istanbul.
Le sujet est trop sérieux pour que chaque mot n’ait été soigneusement pesé et l’avertissement, préparé en haut lieu. « Trop de gestes inamicaux qui nous viennent de la Turquie », « inquiétude sur ce que font les autorités turques vis-à -vis des communautés turques en France », « logique de fondamentalisme islamiste et d’extension »… Le 10 mai dernier, au micro de RMC, Jean-Michel Blanquer enchaîne les coups à l’encontre de l’Etat turc. En cause ? Le désir d’Ankara d’installer des lycées sous son autorité en France. Du côté turc, on minimise. Ismael Hakki Musa, l’ambassadeur en France, regrette ce différend sur les lycées, il estime que le ministre de l’Education nationale a été « mal briefé » et qu’il énonce des appréciations « erronées ».
Rien d’innocent pourtant dans les propos de Jean-Michel Blanquer. Déjà , en mars, lors de sa rencontre avec des intellectuels à l’occasion du grand débat, Emmanuel Macron avait mis en garde contre le jeu de la Turquie sur la question de la laïcité : »On doit réussir à clarifier les choses avec la Turquie, parce que le projet turc tel qu’il est aujourd’hui est un projet politico-religieux. » Depuis des mois, les autorités françaises s’inquiètent des ambitions de Recep Tayyip Erdogan et de ses proches dans l’Hexagone. Son récent revers à Istanbul n’y change pour l’instant pas grand chose. Le président turc veut peser sur la vie politique et sociale française.
De fait, l’AKP, le parti présidentiel, ne s’en cache pas ou presque. Depuis son accession au pouvoir, en mars 2003, il a repris en main les structures communautaires existantes pour diffuser une idéologie islamo-conservatrice à travers sa diaspora. Une influence rendue possible par l’organisation singulière des immigrés turcs, notamment ceux qui sont venus pour des raisons économiques dans les années 1970 et se sont regroupés autour d’associations très structurées. Amicale franco-turque, centre franco-turc… peu importe le nom, chaque fois, l’organisation est la même, et le fonctionnement, en partie financé par Ankara : une mosquée où prêche un imam fonctionnaire de l’Etat turc, un café, quelques salles où s’organisent des cours coraniques et du soutien scolaire pour les enfants. L’essentiel de la vie sociale se joue là , surtout pour des populations qui maîtrisent mal le français.
151 imams directement nommés par Ankara
Or le Ditib, l’organisme chargé des affaires religieuses, qui supervise les 151 imams détachés par la Turquie, est sous la coupe directe du pouvoir. Une vraie puissance de frappe puisqu’ils représentent la moitié des prêcheurs étrangers. « Imaginez un tel réseau qui reçoit des directives. Bien sûr, ils font très attention aux prêches du vendredi, qu’ils savent surveillés, mais tout le reste, la vie communautaire autour, constitue un excellent relais d’influence », note un adversaire du régime.
Ces dernières années, les coups de pression sur la politique française se sont multipliés. En 2012, l’Union des démocrates turcs européens, relais politique de l’AKP sur le Vieux Continent, a mené en France une violente campagne contre la loi pénalisant la négation du génocide arménien. A la veille du vote, 15 000 Turcs avaient répondu à son appel à manifester contre ce « harcèlement ». Depuis deux ans, c’est Ahmet Ogras, notoirement proche d’Erdogan, qui occupe la très symbolique fonction de président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Manière de signifier l’importance que le pouvoir turc accorde à cette instance placée sous l’égide du ministère de l’Intérieur.
Plus récemment, le Conseil pour la justice, l’égalité et la paix (Cojep), qui se présente comme une ONG internationale distante du pouvoir, est vivement monté au créneau contre un amendement du Sénat visant à interdire aux mères voilées d’accompagner les enfants en sortie scolaire. « Mobilisons-nous contre la loi liberticide interdisant les mères voilées accompagnatrices », lance-t-il dans un communiqué. Des propos très proches de ceux de l’ambassadeur de Turquie, qui juge qu’on se trompe d’objectif. « Le voile, c’est une composante du costume traditionnel, ce n’est pas une burqa. Ces mères, est-ce qu’elles incitent à la haine ? »
Un enjeu électoral avec 320 000 votants en France
Pour le pouvoir turc, l’enjeu n’est pas qu’idéologique, il est aussi électoral. Depuis 2014, les ressortissants turcs à l’étranger ont droit de vote et constituent une précieuse réserve de voix. Certes, sur les 700 000 personnes d’origine turque en France, seules 320 000 peuvent participer, mais, dans des scrutins serrés, le moindre bulletin compte. D’autant que les électeurs de l’Hexagone sont bien plus pro-AKP qu’en Turquie. Lors de la présidentielle de 2014, Erdogan a recueilli 66 % des voix en France, contre seulement 51,79 % en Turquie. Et le même écart se vérifie à chaque scrutin.
Rien n’est laissé au hasard. Chaque relais est utilisé pour faire passer des messages. Des médias en ligne franco-turcs, comme Medyaturk info (lui aussi lié au Cojep) ou Red’Action, appuient, auprès des plus jeunes, le discours du pouvoir. Les première et deuxième générations d’immigrés continuent à regarder la télévision turque, très soumise au pouvoir. 180 professeurs, directement nommés par Ankara, sont chargés d’enseigner la langue aux plus jeunes dans les écoles publiques hexagonales : « Depuis une quinzaine d’années, leur profil a évolué, ce sont des enseignants […] plus pieux et attachés aux valeurs religieuses, prônant un discours de moins en moins laïque », notent Gaye Petek et Ségolène Débarre, dans Histoire des Turcs en France (Ed. du Détour).
Et la surveillance se renforce. Depuis la tentative de coup d’Etat de 2016, beaucoup d’opposants n’osent plus se rendre dans les mosquées dirigées par l’Etat turc. En particulier, les gülénistes, membres de cette confrérie longtemps alliée d’Erdogan, désormais honnie. Les répliques de la répression turque se sont fait sentir jusqu’en France. « Il y a eu une reprise en main de la diaspora depuis le coup d’Etat. Un activisme nouveau se déploie, en relation directe avec les consulats et l’ambassade », estime Pascal Torre, responsable adjoint du secteur international du PCF. Les militants kurdes, visés de longue date par le régime, ont aussi senti l’étau se resserrer. Agit Polat, porte-parole du Centre démocratique kurde en France (CDK-F), a été victime de menaces de mort et d’intimidations. Un de ses proches a été arrêté en Turquie et soumis à un interrogatoire des services de renseignement à Izmir : « On lui a demandé qui étaient mes amis, quelles étaient mes habitudes en France », dit-il.
La peur dépasse le seul cercle des plus politisés. Beaucoup de Français originaires de Turquie le reconnaissent à mi-voix. Ils font désormais très attention à ce qu’ils disent en dehors du cercle familial. En particulier, sur les réseaux sociaux, faciles à contrôler. Parce qu’ils ont peur de ne pas pouvoir retourner en Turquie pour un mot de trop ou une phrase malheureuse, ils partagent peu, ils likent moins. Tous racontent une anecdote, celle d’un ami ou d’une connaissance qui a mis en danger des membres de sa famille au pays et a dû s’excuser pour leur éviter de perdre emploi ou liberté. La menace est insidieuse, presque impalpable, elle est d’une efficacité redoutable.
D’autant que le Ditib n’est pas le seul à exercer son emprise. Des groupes islamistes, comme Millî Görüs, déploient leur influence en ouvrant leurs propres mosquées, leurs écoles, leurs centres culturels où est diffusée une vision de l’islam pour le moins conservatrice. « Il y a des sectes qui endoctrinent la communauté pour l’enfermer encore davantage. On les voit apparaître depuis les années 2000 », regrette Mehmet-Ali Akinci, enseignant-chercheur à l’université de Rouen. « Depuis plusieurs années, il y a une très nette convergence idéologique entre la Diyanet [NDLR : l’administration des Affaires religieuses en Turquie] et Millî Görüs », constate Didier Leschi, auteur de Misère(s) de l’islam de France(Ed. du Cerf).
Des communautés qui font peu parler d’elles
Longtemps, les autorités françaises ont préféré fermer les yeux. Au quotidien, les communautés turques font peu parler d’elles. Les élus locaux reconnaissent qu’il y a très peu de délinquance et que leurs leaders ne réclament jamais rien. A l’échelon national, aucune mosquée turque n’a été fermée pour cause de radicalisme, aucun imam n’a été renvoyé au pays, comme certains prêcheurs algériens ont pu l’être, aucun professeur de langue turque n’a eu d’ennuis avec la police. Naïveté ? Sans doute. « Je me souviens d’inspecteurs de la jeunesse et des sports qui devaient contrôler des structures accueillant des jeunes. Ils trouvaient tout aux normes, très propre, mais ils ressentaient un malaise. Quand ils l’exprimaient, leur hiérarchie leur répondait : ‘C’est pas notre boulot mais celui des RG’, et il ne se passait rien », raconte Gaye Petek, une figure du monde associatif laïque.
Désormais, l’inquiétude gagne du terrain. Car la stratégie d’Erdogan porte. Notamment auprès des plus jeunes générations, qui éprouvent un ressentiment croissant à l’égard de la société française. « Au moment du débat sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, de celui sur le génocide arménien, toute une communauté s’est sentie montrée du doigt. Le pouvoir et d’autres en ont profité », note Ãœmit Metin, coordinateur général de l’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), une association parisienne qui travaille sur les questions d’intégration.
Erdogan, une référence dans les banlieues
Dans certaines banlieues, Erdogan est devenu celui qui défend la communauté turque, mais aussi maghrébine, contre « l’oppression que subissent les musulmans ». En récupérant la thématique de l’islamophobie, en se rapprochant du Collectif contre l’islamophobie en France, en se faisant l’ardent défenseur de la cause palestinienne, il a pris la place laissée vacante par Tariq Ramadan. « Ces jeunes de 25-30 ans avaient 15 ans quand Erdogan était à son apogée. Il représentait quelqu’un de charismatique, le grand frère qu’ils n’avaient pas trouvé en France. Quant aux Maghrébins, il les faisait plus rêver que Bouteflika », relève Anil Ciftci, ancien président d’une association de jeunes Turcs en France.
Les élections municipales de mars 2020 seront l’occasion de mesurer à l’échelon local l’influence qu’entend exercer le pouvoir turc. Lors du dernier scrutin législatif, en 2017, le Parti égalité et justice, lié au Cojep, avait présenté une cinquantaine de candidats dans une approche communautariste revendiquée. Les consignes de l’ambassade sont, cette fois, d’aligner des prétendants d’origine turque sur les listes de partis existants. Pour mieux peser, quel que soit le résultat ?
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