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Orient Le Jour, 11/01/2019
Caroline HAYEK |
Décryptage
Hay’at Tahrir al-Cham a signé un accord de trêve avec les factions rebelles présentes dans la région.
La Turquie est en train de perdre la main à Idleb. La province est passée hier sous contrôle total des jihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTC, ex-branche d’el-Qaëda en Syrie), après une dizaine de jours de combats contre les autres groupes rebelles dans cette région du Nord-Est syrien qui échappe à Bachar el-Assad. Après être parvenus à s’emparer de plusieurs localités à Idleb et, quelques jours plutôt, dans la province d’Alep, les jihadistes ont conclu un accord de trêve avec le Front national de libération (FNL). Cette coalition regroupant plusieurs factions rebelles formée par Ankara avait à l’origine comme objectif d’empêcher les jihadistes de prendre le contrôle complet d’Idleb et ainsi diminuer leur influence dans la région.
La signature d’un accord de cessez-le feu le 17 septembre entre Moscou et Téhéran, alliés de Damas et Ankara, parrain des insurgés, avait permis d’éviter une offensive majeure de la part des forces du régime contre la région. Téhéran et Moscou voient en cette bataille l’occasion rêvée de porter un coup fatal à la rébellion en récupérant son dernier grand fief, qui se situe aux portes de la Turquie et en plein dans l’axe Damas-Alep. Les Russes et les Iraniens désignent par le terme « terroriste » tous les opposants armés au régime de Bachar el-Assad, y compris donc les groupes qui sont directement parrainés par la Turquie. Ankara fait pour sa part une distinction entre les groupes rebelles qu’il soutient, majoritairement de tendances islamiste ou salafiste, et les groupes « terroristes », expression qu’il emploie pour désigner l’État islamique, HTC et les combattants kurdes dans la galaxie du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
Fragilité de l’accord
Après avoir engrangé une victoire diplomatique en parvenant à éloigner le spectre d’un massacre annoncé dans cette région forte de 3 millions d’habitants, Ankara était parvenu à respecter l’échéancier de la première étape de l’accord – le retrait des armes lourdes d’une zone tampon de 15 à 20 km de large – en réussissant à faire pression sur les rebelles, mais surtout sur les jihadistes de HTC. La zone tampon devait séparer les secteurs insurgés des régions gouvernementales adjacentes, mais cette disposition du texte n’a été que partiellement respectée, suite au refus des jihadistes de se retirer de la future zone « démilitarisée ». Sur le terrain, des escarmouches ont régulièrement opposé les forces de Bachar el-Assad aux rebelles et aux jihadistes. Des raids de la part de l’aviation russe fin novembre contre des positions rebelles à Idleb ont montré toute la fragilité de l’entente russo-turque. Les derniers développements en faveur de HTC ne sont pas de bon augure quant à la pérennité de ce deal.
Tout est allé très vite. Début janvier, les jihadistes ont lancé un assaut contre les factions rebelles, qui a fait plus de 130 morts dans les deux camps, et pris le contrôle de dizaines de localités, notamment dans l’ouest de la province d’Alep, secteur tombé intégralement aux mains de HTC, qui est parvenu à en chasser le mouvement Nourredine el-Zinki. De nouveaux fronts s’étaient alors ouverts dans les rifs d’Idleb et de Hama afin d’empêcher le groupe majoritaire d’engranger de nouvelles localités à son actif, mais aucune offensive de grande ampleur, ni implication d’Ankara, n’a pointé son nez.
« HTC a pu avancer ses pions en toute impunité sans que quiconque n’intervienne », déplore une source militaire de l’Armée syrienne libre, contactée via WhatsApp. « Les Turcs et les groupes rebelles savent que s’ils lancent une campagne contre HTC, cela va se retourner contre eux et forcer près de 4 millions de personnes à fuir vers Afrine ou vers la Turquie », estime Nawar Oliver, expert militaire au centre d’études stratégiques Omran, un think tank basé en Turquie. Une situation qu’Ankara redoute au plus haut point, alors qu’il espère lancer prochainement une offensive contre les milices kurdes, dans le Nord-Est syrien, menacées par le départ prochain des troupes américaines de Syrie, comme annoncé par Donald Trump.
Désillusion et craintes
Un accord a ainsi été conclu hier matin entre rebelles et jihadistes à Idleb, dont une copie a circulé dans des médias locaux, mettant fin aux combats. L’accord signé par HTC et le FNL établit « le contrôle du “gouvernement du salut” sur l’ensemble » d’Idleb, a annoncé Ebaa, le site de propagande de HTC. Ce « gouvernement de salut » autoproclamé est une administration locale instaurée par HTC, qui gérait déjà plusieurs régions, y compris dans la ville même d’Idleb. Cette administration est dirigée par la branche dite modérée du groupe jihadiste, deux tendances se distinguant en son sein : celle plutôt favorable à la Turquie et l’autre plus fidèle à ses racines « qaëdistes ». HTC prend également le contrôle de territoires jusqu’alors sous la domination de deux autres factions islamistes – Ahrar al-Cham et Souqour al-Cham, soutenues par Ankara – et notamment des localités de Maarrat al-Noumane et d’Ariha. Outre la cessation immédiate des hostilités, l’accord prévoit également un échange de détenus et la levée de tous les barrages. « Nous gardons le contrôle au niveau militaire, et HTC se chargera de l’administration des villes », résume rapidement un porte-parole du FNL, contacté via WhatsApp. La désillusion a gagné les esprits des habitants.
« Je ne blâme pas HTC, mais plutôt la faiblesse du FNL », déplore un activiste, qui a souhaité garder l’anonymat. D’autres craignent la mainmise de HTC, récemment accusé d’exactions et d’assassinats ciblés. « Nous avons été parmi les derniers à céder. Nous allons leur faire part de nos requêtes, et les manifestations contre eux ne vont pas cesser », affirme une source à Maarrat al-Noumane, qui a souhaité garder l’anonymat. Ankara a échoué dans sa tentative de contenir les jihadistes à Idleb, dont la domination dans la province fait aujourd’hui le jeu du régime.
« Damas et ses alliés n’ont pas besoin d’excuse pour attaquer, comme on a pu le constater ces derniers mois dans les rifs d’Idleb, d’Alep et de Hamas. Mais il peut utiliser le prétexte de HTC pour se justifier publiquement », analyse Nawar Oliver. Cette nouvelle donne territoriale devrait permettre à HTC de conforter sa position sur l’échiquier politico-diplomatique. « HTC veut s’imposer comme le seul pouvoir dans la région face aux acteurs internationaux, turc et russe, afin qu’ils acceptent à un moment donné sa présence. Malgré le fait qu’il soit considéré comme l’un des groupes les plus extrémistes, il est plus simple de traiter avec une faction qu’avec plusieurs, à la fois pour les Russes et pour les Turcs », conclut Nawar Oliver.
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