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Le Monde, le 01/08/2019
Marie Jégo (Istanbul, correspondante) et Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
La cité du Bosphore est celle qui accueille la plus grosse part des 3,6 millions de rescapés de la guerre civile syrienne établis sur le sol turc. Mais pour Ankara, la ville a atteint le maximum de sa capacité.
Depuis quelques jours, Fatih a changé de visage. Le flot de réfugiés syriens, habitués à déambuler dans les ruelles de ce quartier de la rive européenne d’Istanbul, à qui ils donnaient l’allure d’une « petite Damas », s’est réduit.
« Beaucoup de gens se cachent chez eux ou limitent leurs déplacements au trajet entre la maison et le travail, raconte à voix basse Mahmoud, un jeune Alépin, qui travaille comme serveur dans un restaurant syrien de ce secteur. La pression des autorités est très forte. Les illégaux ont la trouille de se faire renvoyer en Syrie. »
Ce climat de peur est le résultat de la campagne d’arrestation et d’expulsion que la préfecture d’Istanbul a lancée à la mi-juillet à l’encontre des dizaines de milliers de Syriens qui résident dans la cité du Bosphore clandestinement. Une catégorie qui recouvre à la fois ceux dont le titre de séjour mentionne une ville de résidence autre qu’Istanbul et ceux qui sont démunis de tous papiers.
Cette population, évaluée par l’Office international des migrations entre 100 000 et 300 000 personnes, s’ajoute aux 550 000 Syriens qui vivent légalement dans la mégalopole de 16 millions d’habitants. Poumon économique de la Turquie, riche en petits boulots, Istanbul est la ville qui accueille la plus grosse part des 3,6 millions de rescapés de la guerre civile syrienne établis sur le sol turc.
La chasse aux clandestins prend la forme de contrôles d’identité inopinés dans les stations de métro et les gares et de descentes de police dans les commerces tenus ou fréquentés par des Syriens. Sur les quatre mille indésirables arrêtés ces derniers jours, la plupart ont été renvoyés dans leur région d’enregistrement. Mais plusieurs centaines d’entre eux ont aussi été déportés dans le nord-ouest de la Syrie, en violation du droit humanitaire international, cette zone étant fréquemment bombardée par l’armée syrienne et son allié russe ; selon les Nations unies (ONU), au moins 450 civils ont été tués depuis le début de l’offensive en avril, dont une centaine ces dix derniers jours.
Contraint de signer un papier
Les autorités turques prétendent que ces rapatriements ont tous été volontaires, mais plusieurs cas attestent du contraire. Amjad Tablieh, un réfugié syrien de 18 ans, a, par exemple, été interpellé le 20 juillet, non loin de Fatih, alors qu’il faisait des courses. Incapable de produire son titre de séjour qu’il avait laissé à son domicile, le jeune homme a été renvoyé en Syrie après avoir été contraint de signer un papier attestant du caractère « volontaire » de son expulsion.
Dans une vidéo sur Internet, Mohamed Mustawi, 15 ans, affirme avoir eu droit au même traitement, alors qu’il disposerait d’une résidence à Sanliurfa, dans le sud-est de l’Anatolie. Amr Dabboul, un réfugié de 27 ans, candidat à la migration en Europe, que Le Monde a pu contacter par WhatsApp, s’est lui aussi retrouvé obligé de renoncer à son titre de séjour.
« J’ai été mis en prison mi-juillet, après avoir été capturé par les gardes-côtes turcs, au large d’Izmir, alors que j’étais dans un bateau qui se dirigeait vers la Grèce, raconte le Syrien. Ils m’ont expliqué que je resterais derrière les barreaux aussi longtemps que je refuserais de signer l’ordre d’expulsion. Alors je me suis exécuté et ils m’ont renvoyé en Syrie. »
La Turquie justifie ce durcissement par le fait qu’elle aurait atteint le maximum de sa capacité d’accueil. C’est le pays qui abrite le plus de Syriens au monde, près de quatre fois plus que l’ensemble des Etats de l’Union européenne (UE). Selon un sondage réalisé début juillet par l’université privée Kadir Has d’Istanbul, la proportion de Turcs opposés à la présence syrienne est passée de 54,5 % en 2018 à 67,7 % en 2019.
Cibles de propos xénophobes
Touchés de plein fouet par l’inflation et la baisse de leur pouvoir d’achat, les ménages turcs approuvent de moins en moins la politique d’accueil des « frères » syriens, imposée à partir de 2012 par le président Recep Tayyip Erdogan.
Au sein de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir, l’idée s’est même imposée que la perte de la mairie d’Istanbul aux municipales du 23 juin serait due à cette politique. M. Erdogan, qui avait loué il y a trois ans le rôle supposé des Syriens dans la mise en échec du coup d’Etat qui le visait, s’aligne de plus en plus sur les positions du CHP, le parti kémaliste, dont le chef de file, Kemal Kilicdaroglu, répète à l’envi qu’il faut « renvoyer tous les Syriens chez eux ».
« Ce genre de discours ne correspond pas vraiment à la réalité du terrain », juge Sinan Hatahet, un analyste syrien, qui réside à Istanbul.
« C’est vrai que les classes populaires turques pâtissent de la concurrence économique des Syriens. Mais les classes moyennes ont beaucoup profité de cette population qui a de l’argent et qui consomme. »
A l’occasion des municipales, les réfugiés ont néanmoins été la cible de propos xénophobes et de campagne de harcèlement sur Internet, avec le mot dièse #Dehors_les_Syriens. Et deux jours après sa victoire, Ekrem Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul, membre du CHP, a déploré l’abondance d’enseignes rédigées en arabe dans certains quartiers. « Il n’est pas possible de changer le visage d’Istanbul », s’est écrié le nouvel édile.
« La Turquie était censée être le pays sûr pour les Syriens et cet espace est en train de se refermer. » Nadim Houry, directeur d’Arab Reform Initiative
Quelques jours plus tard, le 29 juin, une foule de Turcs en colère a attaqué à coups de pierres les commerces syriens du quartier périphérique de Küçükçekmece à Istanbul. Une rumeur, infondée, selon laquelle un jeune Syrien du quartier avait agressé sexuellement une fillette, a suffi à mettre le feu aux poudres.
« Aucune issue de secours »
Rapportés à la masse de la population syrienne, ces incidents restent mineurs. Mais pour les observateurs, l’accroissement du sentiment antisyrien et son instrumentalisation par la classe politique turque augurent un avenir difficile.
« La Turquie était censée être le pays sûr pour les Syriens et cet espace est en train de se refermer », observe Nadim Houry, directeur du cercle de réflexion Arab Reform Initiative, à Paris.
« Malheureusement cette intolérance progresse beaucoup plus vite que les négociations censées mettre un terme au conflit. La pression augmente sur les épaules des Syriens alors qu’ils n’ont toujours aucune issue de secours. »
Il y a quelques jours, réalisant leur erreur, les autorités turques ont autorisé Amjad Tablieh à revenir à Istanbul. Amr Dabboul lui aussi a remis le pied en Turquie, mais en franchissant la frontière de façon clandestine.
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