Combien de temps les Européens et Ankara vont-ils continuer à faire « comme si » ? Comme s’ils continuaient à négocier sérieusement un processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE), comme s’ils étaient prêts à la libéralisation, dans les semaines qui viennent, des visas pour les Turcs – alors qu’aucune capitale européenne n’en veut plus –, pendant que, de son côté, le président Recep Tayyip Erdogan tourne de plus en plus ostensiblement le dos aux valeurs démocratiques ?
Ce n’est probablement pas lundi 14 novembre, lors d’un conseil des ministres des affaires étrangères à Bruxelles, où la question turque doit être abordée, que les Européens vont sortir de l’ambiguïté. Les diplomates s’attendent à des protestations des Autrichiens, qui réclament la fin du processus d’adhésion, entamé en 2005, relancé fin 2015 mais de nouveau officieusement gelé. Cela ne devrait pas aller plus loin.