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La libre, le 20/06/2018
INTERNATIONAL
Dans son électorat, le président Erdogan a l’image d’un roi bâtisseur. L’ex-maire d’Istanbul a notamment développé une ville nouvelle à Basaksehir, près du futur aéroport. Reportage dans cette cité où les sympathisants de l’AKP se sentent chez eux. A l’ouest d’Istanbul, une immense ville de HLM se construit. Elle est située près du troisième aéroport, le plus grand d’Europe, en construction, et non loin du futur canal d’Istanbul, où les premiers relevés topographiques sont pris. Son nom ? Basaksehir. Les premiers coups de pelle ont été donnés en 1995. Devenu un district d’Istanbul à part entière en 2008, la ville compte aujourd’hui près de 380 000 habitants.
Les supporters du FC Bruges connaissent Basaksehir pour son équipe de football qui, à la surprise générale, a éliminé le club en Ligue des Champions en 2017. Mais, en Turquie, la ville est le symbole d’un rêve immobilier de l’AKP, très prisé des familles musulmanes. L’AKP est « une formidable machine à faire croire aux périphéries qu’elles sont au centre », écrit Jean-François Pérouse, l’un des meilleurs spécialistes de la Turquie contemporaine.
Basaksehir veut dire « la ville de l’épi », ce dernier étant l’un des symboles avec le croissant de lune de l’ancien parti de la Prospérité (Refah Partisi), l’ancêtre du parti d’Erdogan. C’est ce parti qui a développé un nouvel Istanbul dans les années 90 avec l’idée de protéger l’islam turc des turpitudes et du chaos d’Istanbul la cosmopolite. Devenu maire d’Istanbul en 1996, Erdogan l’a endossée complètement.
La proximité des deux aéroports, l’ancien, Atatürk, et le nouveau qui sera inauguré le 29 octobre prochain, la promesse d’une marina projetée le long du canal et d’un parc botanique géant ainsi que la présence de plusieurs autoroutes figurent parmi les arguments de vente des promoteurs d’ »Istanbul 3 « , un projet porté par trois entreprises turques et une saoudienne réunies dans le consortium Asaf.
Un autre Istanbul, l’anti-Taksim
Dans le bureau de vente, Yulia Gaerli pointe son rayon laser sur la maquette du projet. « Nous aurons une place plus grande que celle de Taksim, dit-elle. Il y aura un palais de justice et un hôpital ultramoderne. La mosquée de 5 000 places est déjà construite. Nous bâtissons ici le nouvel Istanbul. On a environ 10 000 places de parking. A Taksim, il n’y a pas de place de parking ! »
Le projet prévoit huit buildings à treize étages, une grande résidence pour professions libérales, un centre commercial et quatre piscines séparées hommes et femmes. Le quartier est à une heure de métro du centre d’Istanbul et à deux heures de route, selon les encombrements.
© L’un des centres commerciaux de Basaksehir, ouvert en 2014 (DR)
Selon Mme Gaerli, 75 % des appartements sont déjà vendus, surtout ceux qui donnent sur une cascade d’eau encore inexistante. La livre turque a tellement baissé que le promoteur doit augmenter ses prix régulièrement. A l’heure actuelle, un appartement trois chambres se vend à partir de 826 000 livres turques, soit environ 150 000 euros.
Une belle affaire qui attire de nombreux acheteurs arabes, en premier lieu des Irakiens mais aussi des Syriens, Jordaniens, Libanais ou Saoudiens, à la recherche d’un endroit stratégique entre l’Europe et le Moyen-Orient et d’un pays plus stable que le leur.
Les familles turques qui achètent sont à la recherche de sécurité. Certaines se plaignent qu’il n’y a pas de vie culturelle.
« La plupart des gens qui achètent ne boivent pas d’alcool », précise la vendeuse. Les Irakiens ont constitué en 2017 le premier groupe d’étrangers à acheter des biens immobiliers en Turquie, suivis par les Saoudiens et les Koweïtiens. Istanbul est la région la plus convoitée du pays, en particulier parce que se profilent d’énormes quartiers le long du futur canal. Près de 23 000 propriétés devraient être créées autour de ce projet, selon le journal « Hurriyet ».
Repéré comme un « ghetto islamique » en gestation dans les années 90, l’armée turque, alors garante de la laïcité, a envoyé dans le quartier des familles d’officiers pour le laïciser. Mais Basaksehir, sous l’impulsion d’Erdogan, a clairement acquis un cachet AKP.
Une université estampillée Erdogan
C’est là que les autorités ont fait construire l’université, inaugurée en mai 2017 par Erdogan et le chef du mouvement islamiste tunisien, Rached Ghannouchi. Cette université porte le nom d’un célèbre philosophe et homme politique arabe, né à Tunis en 1332 et précurseur de la sociologie. Au journal « Daily Sabah », son recteur expliquait l’an dernier que le projet de l’université était « d’amener des pays exploités et opprimés par le monde occidental à regagner leur indépendance intellectuelle ». Elle est dirigée par une fondation créée en 1996 par Erdogan et propose des cours en arabe, en turc et en anglais.
© Le chantier de l’université Ibn Khaldoun (DR)
L’hôpital de Basaksehir appartient à la chaîne Medipol, propriété de Fahrettin Koca, ami d’Erdogan. Medipol est aussi le sponsor du club de football local, dont le stade a été construit par le groupe Kalyon, lui-même engagé dans le chantier du troisième aéroport. Bref, après seize ans de pouvoir ininterrompu, l’AKP a engendré ses réseaux d’affaires, que dénonce l’opposition. Mais « le quartier brille comme un diamant pour les investisseurs et les familles », vante la publicité d’Istanbul 3.
© La tour de contrôle du futur aéroport (DR)
© Le stade de Basaksehir, troisième au championnat turc de football (DR)
L’opposition dénonce le projet du canal d’Istanbul, trop cher à ses yeux
Parmi les nombreux projets de Recep Tayyip Erdogan, figure un canal de 45 kilomètres qui doit relier la mer Noire à la mer de Marmara. L’idée est de désengorger le détroit du Bosphore et de limiter les risques d’accident de bateaux à proximité du centre d’Istanbul.
Le canal est devenu un enjeu de la campagne électorale, l’actuel président brandissant ce projet comme la preuve de sa vision d’une Turquie avec l’une des économies les plus innovantes et florissantes au monde. Il attise aussi les convoitises, les investisseurs rachetant les terrains des agriculteurs dont les champs pourraient être traversés par le Canal ou le jouxtant. Le gouvernement turc vise la fin des travaux pour le centième anniversaire de la République en 2023. Son coût a été estimé par M. Erdogan à 10 milliards de dollars.
« Hors de question » pour le principal opposant
Mais les opposants au projet dénoncent une catastrophe environnementale qui détruira le peu d’espaces verts restants dans la région stambouliote et perturbera de façon définitive l’écosystème.
Le principal rival d’Erdogan dans la course à la présidence, Muharrem Ince, candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a clairement affirmé que s’il était élu, il abandonnerait ce projet. « Je ne le construirai pas. Je ne peux pas dépenser des milliards de dollars du pays pour construire un canal, a-t-il déclaré. Vous m’excuserez, mais c’est hors de question. »
Le canal d’Istanbul est le dernier d’une série de projets spectaculaires entrepris par M. Erdogan, comme le troisième pont au-dessus du Bosphore, deux tunnels creusés en dessous et un troisième aéroport à Istanbul qui doit ouvrir en octobre.
Le nouvel aéroport côté européen
En bonne voie est le nouvel aéroport, qui doit être inauguré en octobre prochain. Il est planifié pour accueillir 150 millions de passagers par an, plus qu’Atlanta, Pékin ou Dubaï, l’actuel trio de tête. Il devrait comprendre, à l’horizon 2030, six pistes. Son coût est estimé à 7 milliards d’euros.
L’aéroport remplacera sur la rive européenne celui d’Atatürk, dont le développement est limité par le fait qu’il est désormais ceinturé de nombreuses rangées d’immeubles.
Reportage de Christophe Lamfalussy, envoyé spécial à Istanbul
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