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Le Point, le 14/10/2015
De notre correspondant à Istanbul, Quentin Raverdy
Les deux kamikazes responsables de la mort d’au moins 97 personnes étaient connus des services de sécurité, qui étaient au fait de leur radicalisation.
La colère monte en Turquie au fur et à mesure que progresse l’enquête sur le double attentat de samedi à Ankara. Quatre jours après l’attaque meurtrière qui a coûté la vie à au moins 97 personnes, les enquêteurs semblent s’accorder sur la piste de l’État islamique et mettent dans le même temps en lumière les lacunes des services de sécurité turcs. En effet, les deux kamikazes, qui se sont fait exploser aux abords de la gare centrale d’Ankara lors d’un rassemblement pour la paix, ne sont pas inconnus de la police turque. Yunus Emre Alagöz et Ömer Deniz Dündar figuraient tous deux sur la liste des 21 personnes suspectées par la sécurité turque de vouloir commettre un attentat-suicide prochainement sur le sol de la République.
Mais connaître leur identité ne suffisait pas, a estimé lundi le Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui rappelle que, dans un « État de droit » comme la Turquie, « nous ne sommes pas autorisés à les arrêter avant qu’ils ne passent à l’acte ». Une conception a posteriori de la lutte antiterroriste qui avait déjà révolté les réseaux sociaux lorsque le chef du gouvernement avait annoncé samedi que la police arrêterait les auteurs de l’attaque d’Ankara et les traduirait en justice comme ce fut le cas après l’attentat de Suruç. Or le terroriste d’une vingtaine d’années s’était donné la mort en se faisant exploser dans le centre culturel de la ville frontalière d’avec la Syrie, tuant avec lui 32 jeunes militants (turcs et kurdes) de gauche.
Mais, plus inquiétant encore, l’un des kamikazes d’Ankara, Yunus Emre Alagöz, n’est autre que le frère du terroriste de Suruç, SÅžeyh Abdurrahman Alagöz. Et, comme son complice, Yunus était originaire de la ville d’Adiyaman. Cette petite cité du sud-est du pays s’est tristement rendue célèbre en devenant l’un des viviers de recrutement de l’EI en Turquie. Rien que sur la liste des 21 personnes recherchées, 18 sont originaires de la ville, avance le quotidien turc Radikal.
« Je disais à la police : Arrêtez-le et envoyez-le en prison »
Peu de temps après les événements de Suruç, les médias turcs s’étaient inquiétés de savoir où se trouvait désormais Yunus Emre Alagöz, susceptible, comme son frère, de passer à l’acte. Et, très vite après l’attaque, le modus operandi (choix des cibles, charges explosives) laissait présager de grandes similitudes avec l’attentat de Suruç, mais aussi avec celui de Diyarbakir, en juin, contre un meeting du parti pro-kurde du HDP, qui porterait également la marque de la cellule d’Adiyaman.
Une forte présence, dans la même ville, de potentielles recrues de l’EI qui n’a, semble-t-il, pas inquiété les autorités locales, comme le révèle le président de l’Association des droits de l’homme en Turquie (à Adiyaman), interrogé par Reuters. « Plusieurs familles ont alerté les policiers, disant que leurs fils avaient disparu et qu’elles les suspectaient d’être allés en Syrie rejoindre l’EI. » Et de rajouter : « Ce problème dure depuis 2013 et aucune enquête sérieuse et concluante n’a été lancée depuis. »
Un désarroi des familles que rappelle le journal Radikal avec le témoignage du père d’Ömer Deniz, dont le fils avait quitté la Turquie pour prendre part au djihad : « Je suis allé au commissariat de police à plusieurs reprises pour le faire revenir de Syrie. » Et son fils reviendra bien, de lui-même, un an après. « Il est resté avec moi huit mois », raconte-t-il. S’inquiétant de ses activités en Syrie, le père décide d’agir : « Je suis allé déposer une plainte contre lui. Je disais à la police : Arrêtez-le et envoyez-le en prison. » Peine perdue, le jeune homme est interrogé par la police puis relâché peu de temps après. Nouveau départ pour la Syrie. « Je n’ai pas eu de contact avec lui durant les huit derniers mois », explique le père d’Ömer, rappelant que son fils était marié et avait un enfant. Et de conclure : « La police ne m’a pas dit si mon fils était responsable de l’attaque. »
Des accusations qui jettent un peu plus le doute sur le pouvoir des services de renseignement turcs, déjà vivement critiqués pour ne pas avoir pu empêcher la meurtrière attaque d’Ankara et qui enveniment un peu plus le climat de tension en Turquie. Depuis juillet, le pays est en effet de nouveau frappé par les violences entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques alors que se profilent début novembre les élections législatives, décisives pour la Turquie.
« Défaillances »
Si, mardi, le président Erdogan s’est exprimé officiellement pour la première fois depuis l’attentat, admettant des « défaillances » dans la sécurité (trois fonctionnaires importants d’Ankara ont été limogés), les autorités turques peinent cependant à apaiser ce climat de tension et de suspicion. Le gouvernement AKP et le président turc sont régulièrement accusés (notamment par le parti pro-kurde HDP) d’avoir laissé les djihadistes de l’EI s’enraciner dans le pays en se servant de la Turquie comme une zone de recrutement et de transit avant d’aller combattre en Syrie le régime de Bachar el-Assad, bête noire d’Ankara.
L’opacité autour des enquêtes après ces trois attentats (les familles n’ont pas accès aux dossiers) ne fait que renforcer au sein d’une partie de la population les doutes d’une connivence du pouvoir turc, plus enclin à combattre le PKK que l’EI. Et le fait que le bureau du procureur d’Ankara vient de faire interdire toute publication dans les médias turcs sur les investigations concernant l’attentat d’Ankara ne va faire qu’alimenter cette suspicion. Alors que tout dans l’enquête sur l’attaque d’Ankara semble conduire vers la piste des djihadistes, le gouvernement turc, lui, a maintenu ses soupçons à l’égard des rebelles kurdes. Ce mercredi, Ahmed Davutoglu a ainsi estimé « en se basant sur les informations de comptes Twitter et d’adresses IP (qu’il y avait) une forte possibilité que Daesh et le PKK aient joué un rôle important » dans l’attaque.
Une entente entre l’EI et le PKK plus que surprenante, le mouvement kurde luttant farouchement depuis plusieurs mois contre le groupe djihadiste en Syrie, via sa branche politique syrienne (PYD). Qu’importe, le gouvernement tient une piste. Ce mercredi matin, la police turque a d’ailleurs arrêté deux personnes proches du PKK (Mehmet P. et Erhan O). La raison : via un compte Twitter, les deux hommes auraient, selon la police, posté des tweets suggérant qu’il pourrait y avoir une attaque à la bombe à Ankara, et cela, neuf heures avant l’attentat dans la capitale, explique la police.
Pourtant, depuis samedi (quelques heures après l’attentat), les rebelles du PKK ont annoncé la mise en place d’un cessez-le-feu temporaire, d’ici à la tenue des élections. Un cessez-le-feu rejeté par l’exécutif turc et très vite mis à rude épreuve par l’aviation turque qui a bombardé ce week-end des positions du PKK en Irak et dans le sud de la Turquie. Depuis, plusieurs accrochages ont été observés entre les rebelles et les forces de sécurité turques dans des régions à majorité kurde.
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