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Le Monde, le 02/10/2019
Marie Jégo (Istanbul, correspondante) et Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant, avec Allan Kaval (à Paris))
L’assassinat du journaliste, démembré dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre 2018, a entaché l’image internationale du prince saoudien.
Mercredi 2 octobre, en début d’après-midi, un groupe de militants des droits de l’homme, de proches de Jamal Khashoggi et de sympathisants de sa cause devait se réunir devant l’ancien consulat d’Arabie saoudite, à Istanbul. Le rassemblement en forme d’hommage devait débuter à 13 h 14, soit le moment précis où, il y a un an jour pour jour, le journaliste saoudien franchissait la porte du consulat pour ne plus en ressortir.
Jamal Khashoggi, âgé de 59 ans, y a été assassiné par un commando de quinze agents venus de Riyad. On lui a administré une injection létale avant de démembrer son corps, jamais retrouvé. L’indignation planétaire soulevée par cette affaire, révélée par des enregistrements audio fournis par les renseignements turcs, a obligé les autorités saoudiennes à arrêter les membres de l’équipe de tueurs.
Mais le prince héritier Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS », que M. Khashoggi critiquait dans les pages du Washington Post et que de nombreux observateurs soupçonnent d’être le commanditaire de l’opération, n’a pas été inquiété. Ni sur la scène internationale, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ayant estimé qu’il n’avait pas les moyens de lancer une enquête ; ni en interne, le numéro deux du royaume, fils du roi Salman, ayant mis au pas tous ses rivaux et fait main basse sur tous les services de sécurité.
Confiance de Trump
Et pourtant, comme le montrent la réunion d’Istanbul et la série de communiqués diffusés ces derniers jours par les organisations de défense des droits de l’homme, l’émotion suscitée par ce crime n’est pas retombée. A la manière d’une tache qui refuserait de partir de son thawb, la tunique blanche des hommes du Golfe, le stigmate Khashoggi continue de coller à « MBS », le prince aux deux visages, réformateur audacieux dans le domaine social et autocrate décomplexé, sur le terrain politique.
« Le signe qui ne trompe pas, c’est qu’il n’a pas mis les pieds en Europe ou aux Etats-Unis durant l’année écoulée », relève Adam Coogle, spécialiste de l’Arabie saoudite à Human Rights Watch (HRW). Les chefs d’Etat occidentaux ne se bousculent pas non plus pour se rendre dans le royaume. Mohammed Ben Salman avait rencontré des dirigeants français à trois reprises durant les douze mois précédant l’assassinat : le président Emmanuel Macron à Riyad en novembre 2017 et à Paris en avril 2018 et la ministre des armées, Florence Parly, à Riyad, en juillet 2018. Il n’en a pas vu un seul dans les douze mois suivant, à l’exception d’un bref aparté, le 30 novembre 2018, au G20 de Buenos Aires, avec le chef de l’Etat, qui l’avait sermonné de façon théâtrale, sous l’œil des caméras.
« Les dirigeants occidentaux ne l’ont pas abandonné, mais la plupart d’entre eux gardent pour l’instant leurs distances, car ils savent que, s’ils sont vus en sa compagnie, ils seront durement critiqués », poursuit Adam Coogle. Fin septembre, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, vingt-quatre pays, dont quinze de l’Union européenne, ont signé une déclaration critiquant le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits de l’homme. C’est le deuxième texte de ce genre adopté par l’organe onusien en l’espace de six mois.
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Les Etats-Unis, allié historique du royaume, forment un cas à part. Le président Donald Trump a conservé toute sa confiance en Mohammed Ben Salman, qu’il a encensé, devant les caméras, lors du G20 d’Osaka, au mois de juin. Mais l’hostilité du Congrès à l’égard du dauphin saoudien ne montre pas de signe d’affaiblissement. Elle s’est manifestée par plusieurs votes en faveur de la suspension des ventes d’armes au royaume, le dernier en date au mois de juillet, auquel le locataire de la Maison Blanche a opposé son veto. Ce phénomène, auquel il faut ajouter la défiance de la presse américaine, qui considérait Jamal Khashoggi comme l’un des siens, empêche « MBS » de fouler le sol américain.
« La marque Arabie saoudite a été endommagée », concède Ali Shihabi, un commentateur saoudien favorable au prince héritier. Le coup est d’autant plus rude qu’il contredit l’image d’ouverture et de modernisme que « MBS » s’efforce d’entretenir, à travers les réformes qu’il a lancées ces dernières années, comme la mise au pas de la police des mœurs et l’autorisation faite aux femmes de conduire.
Le contrecoup persistant de l’affaire Khashoggi nuit aussi au plan de transformation économique du royaume, qui nécessite de gros investissements étrangers, lesquels tardent pour l’instant à se manifester. La pierre angulaire de ce programme est la privatisation du géant pétrolier Aramco, touché mi-septembre par des tirs de drones et de missiles, attribués à l’Iran. Le fait que cette attaque d’une envergure inédite a été laissée sans réponse significative de la part de ses alliés a mis en lumière l’affaiblissement du prince héritier qui doit par ailleurs gérer la faillite plus que jamais évidente de son intervention au Yémen.
Faire écran
Devinant que la commémoration de l’assassinat du journaliste allait générer un buzz négatif, Riyad a multiplié ces dernières semaines les initiatives destinées à faire écran. Parmi elles, la création de visa pour les touristes étrangers et l’abolition de la disposition qui obligeait les femmes à obtenir l’aval de leur tuteur masculin pour voyager en dehors du royaume. « L’urgence de réhabiliter son image pousse “MBS” à accélérer le rythme de ses réformes », constate Adam Coogle, de HRW.
Dans le même temps, le pouvoir saoudien a envoyé ses communicants à l’étranger diffuser la bonne parole. Des journalistes parisiens, conviés à un briefing en off, se sont vu expliquer que « “MBS” a changé », que la tragédie d’Istanbul serait un accident de parcours, que les réformes continuent même si on n’en voit venir aucune de taille et qu’« il vaut mieux soutenir le jeune prince que le traiter en paria ».
L’intéressé s’est lui-même essayé à un exercice de contrition publique, sur la chaîne américaine CBS, tout en martelant une nouvelle fois qu’il n’avait pas ordonné l’opération. « Quand un crime est commis contre un citoyen saoudien par des agents du gouvernement saoudien, en tant que dirigeant du pays, je dois en assumer la responsabilité », a-t-il déclaré, promettant « de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’une chose pareille ne se reproduise pas dans le futur. »
L’ONG Amnesty International a aussitôt réagi en parlant de « beaux discours qui sonnent creux », dans la mesure où des dizaines de Saoudiens croupissent en prison, « uniquement pour avoir exprimé leur opinion de manière pacifique », comme Jamal Khashoggi. « “MBS” n’ira pas à La Haye [le siège de la Cour pénale internationale], mais cette affaire le poursuivra pendant toute sa carrière politique, comme un sparadrap dont on n’arrive pas à se défaire », prédit Ali Adubisi, le directeur du European-Saudi Organization for Human Rights.
A Istanbul, la scène du crime a fermé ses portes. Le bâtiment du consulat, un immeuble sans charme du quartier d’affaires de Levent, a été vendu il y a quelques semaines, tout comme la résidence du consul située non loin de là. Ces propriétés ont apparemment été cédées à la hâte, pour un tiers de leur valeur seulement. La raison de cette précipitation est à chercher dans les murs du consulat et de la résidence, qui étaient truffés de micros, les « grandes oreilles » des renseignements turcs. Les diplomates saoudiens, qui ont déménagé dans un autre quartier d’Istanbul, ne devaient donc rien voir des cérémonies organisées mercredi en l’honneur de Jamal Khashoggi, la mauvaise conscience du royaume.
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