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Le Monde, le 25/11/2021
Par Sasha Loizot (Istanbul, correspondance)
L’homme fort d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, a été reçu mercredi à Ankara par Recep Tayyip Erdogan, et a annoncé la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars pour soutenir l’économie turque.
La photographie du sourire complice échangé entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane (dit « MBZ »), patron de fait des Emirats arabes unis (EAU), fera date. La rencontre qui a eu lieu à Ankara, mercredi 24 novembre, au palais présidentiel de Bestepe, constitue une première depuis 2012. Elle amorce une détente entre ces deux hommes forts aux ambitions rivales, qui, durant une décennie, se sont combattus par alliés interposés sur de nombreux théâtres de crise au Moyen-Orient.
« MBZ » a annoncé la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros) pour soutenir l’économie turque et la signature de dix contrats. Bien que le contenu des accords n’ait pas encore été communiqué, l’agence de presse émiratie WAM parle « d’investissements stratégiques » dans des secteurs comme la logistique, l’énergie, la santé et l’alimentation.
Les deux pays sont déjà liés par des accords économiques et commerciaux, héritage de l’époque où leurs relations étaient excellentes. Les EAU possèdent des parts dans des géants comme Trendyol (site de vente en ligne) et Getir (entreprise de livraison), qui dominent le marché turc. La chute spectaculaire de la livre turque sur les marchés crée des occasions dont les gros investisseurs émiratis pourraient profiter.
La rencontre entre les deux dirigeants confirme la recomposition géopolitique en cours au Proche-Orient, entamée au début de l’année, avec la levée de l’embargo infligé au Qatar par ses voisins du Golfe. La logique des blocs qui structuraient la région depuis les « printemps arabes » de 2011, avec d’un côté l’axe saoudo-émirati, fer de lance de la contre-révolution, et, de l’autre, l’axe turco-qatari, sponsor des Frères musulmans, s’effrite progressivement. La région revient à une diplomatie plus fluide, même si les griefs accumulés entre les deux camps sont loin d’être tous résolus.
« Assurer la prospérité économique »
Durant les dix années très mouvementées qui ont suivi les soulèvements de 2011, la Turquie et la fédération émiratie ont chacune tenté d’avancer leurs pions dans la région, la première au nom d’un néo-ottomanisme ombrageux, la seconde au nom de l’antiterrorisme et de la stabilisation autoritaire. Cet aventurisme diplomatique les a amenés à soutenir systématiquement des camps opposés, que ce soit en Egypte, en Tunisie et surtout en Libye, où Ankara parraine le camp tripolitain, contre le maréchal Haftar, champion de la Cyrénaïque, qui a les faveurs des EAU.
La tension entre Ankara et Abou Dhabi a atteint son paroxysme lors du coup d’Etat avorté en Turquie, en juillet 2016. Les autorités turques ont accusé la fédération du Golfe d’avoir financé la tentative de renversement de Recep Tayyip Erdogan. Dubaï abrite encore le chef mafieux Sedat Peker, dont les vidéos visionnées des dizaines de millions de fois ont éclaboussé des membres importants du gouvernement turc et de l’AKP, le parti au pouvoir à Ankara.
Mais, depuis la visite de Tahnoun Ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale des EAU, au mois d’août, les griefs se sont soudainement tus. « Même au plus fort des crises entre les deux pays, comme en 2016, Ankara n’a jamais rappelé son ambassadeur, commente, pour Le Monde, le journaliste de Sky News Yusuf Serif, basé à Abou Dhabi. Les “printemps arabes” ont bouleversé la donne, mais les relations économiques n’ont jamais cessé. Le redéploiement d’Abou Dhabi s’inscrit dans la feuille de route publiée à l’occasion de l’anniversaire de ses cinquante ans d’existence. L’objectif est désormais d’assurer la prospérité économique en multipliant et en diversifiant les partenariats économiques. »
Plus récemment, des désaccords entre Riyad et Abou Dhabi, traditionnellement alliés, ont éclaté au grand jour, lors du sommet de l’OPEP en juillet. C’est le signe de la volonté des EAU de sortir de l’orbite saoudienne et de diversifier son réseau d’alliances. De son côté, la Turquie a réchauffé ses relations avec l’Egypte d’Abdel Fattah Al-Sissi et avec l’Arabie saoudite au printemps 2021.
Désengagement américain
« Nous assistons à une désescalade plus qu’à une normalisation, à ce stade », estime Galip Dalay, chercheur rattaché à l’université d’Oxford et spécialiste du Moyen-Orient. Pour l’analyste, si la rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et « MBZ » officialise un rapprochement, il invite à la prudence quant à sa portée : « Au-delà de l’aspect symbolique de la rencontre, il y a deux critères pour évaluer la sincérité de ce rapprochement : premièrement, la Turquie autorisera-t-elle les EAU à faire des investissements dans des domaines stratégiques comme celui de l’armement ? Deuxièmement, les deux pays vont-ils modifier leur ligne concernant la Libye ? Pour l’instant, il n’y a pas de signal de changement. »
L’administration Biden joue de son influence pour inciter à la détente au Moyen-Orient. La perspective du désengagement américain de la région encourage les différentes capitales à reprendre langue pour assurer par elles-mêmes sa stabilité. Le chaos qui règne en Afghanistan à la suite du retrait précipité des forces américaines, au mois d’août, a accéléré cette prise de conscience.
La rencontre à Ankara a eu lieu alors que les deux grands pays du Golfe font la « une » des journaux à propos de deux autres dossiers bien moins glorieux. Des accusations de torture visent le général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, élu à la présidence d’Interpol, jeudi 25 novembre, lors d’une réunion à Istanbul.
Enfin, la cinquième audience du procès pour le meurtre du chroniqueur saoudien Jamal Khashoggi, assassiné au consulat saoudien d’Istanbul, en octobre 2018, s’est tenue mardi 23 novembre dans la cité du Bosphore. La cour refuse toujours d’accepter comme preuve le rapport des renseignements américains établissant la responsabilité, dans cet assassinat, du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman : une manière de ne pas entamer le réchauffement des relations la Turquie avec le camp prosaoudien.
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